Forum de FilmDeCulte

Personne ne l'a encore vu ? Bon bah moi j'lai vu hier

Bah c'est super. Magnifique réquisitoire contre la mondialisation et les dérives du capitalisme en Angleterre, ici on ne dénnonce pas le système en général mais on s'attarde sur Angie et Rose, deux anglaises trentenaires qui après avoir éculés des boulots plus merdiques les uns que les autres, décident d'ouvrir leur propre agence d'intérim. Mais avant d'avoir des bureaux et quoi que ce soit d'officiel, elles recrutent des immigrés pour les faire travailler dans des conditions honteuses à la journée.
Ou comment dans le monde d'aujourd'hui on peut passer du statut d'exploité à celui d'exploitant.
Très classique dans sa forme, c'est la force du propos et des situations qui vous vont grossir une boule dans la gorge jusqu'à la (magnifique et très forte) fin du film. J'vais pas trop en dire mais l'évolution des persos est très convaincante bien ficelée.
L'ambiance, les taudis et la grisaille de l'Angleterre, sert très bien le propos, et les "petites gens" présentés sont d'autant plus crédibles qu'il est indiqué dans le générique que plusieurs agences ont proposés leurs histoires vraies.
Sinon l'actrice principale (Kierston Wareing) est très bien, et elle est bonasse .

La morale de ce film ? Monde de merde

5.5/6

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Et voilà, le dernier Ken Loach est un grand cru qui va te filer une belle claque dans ta face...

Magnifique Kierston Wareing...

5/6

Sans contexte le meilleur Loach depuis quoi? Dix, quinze ans au moins... Il n'y a rien de mieux que ses films qui réussissent à saisir des personnages pour lesquels on commence par ressentir une certaine empathie pour ensuite se rendre compte que finalement c'est une sacrée raclure. Que la très très bonne actrice soit le sosie de Tatiana de Secret Story quand elle porte un bandana, c'ets en plus du pur bonus. Un grand film sur l'intégrité en tout cas.
5/6

Sinon c'est assez tordant les ciné club de Claude-Jean Philippe à l'Arlequin avec ses speechs d'entrée de vingt minutes pendant lesquels il t'explique que de toute façon il n'a pas vu le film, mais que c'est sûrement dans la lignée des films de Ken Loach avec tous les trucs qu'on aime tant chez Ken Loach donc devrait pas y avoir de raison que celui-là soit moins loachien qu'un autre, avec en bonus la récitation monocorde de la fiche IMDB de sa filmo, avec les commentaires de ce public si particulier de vieux cinéphiles parisiens aigres qui courrent les avant-premières pour dire que "The navigators c'est un film qu'il faudrait montrer à tous les cheminots et euh à tous ceux qui prennent le train aussi"... Mais oui Marie-Chantal, mais oui... Bon maintenant t'es gentille on t'a vu tu la boucles.

Voilà, ça fait du bien de voir Ken Loach revenir à son meilleur niveau en laissant totalement tomber le léger manichéisme qui plombait un peu ses précédents films... (ou c'était un peu trop démonstratif).

Là, on est vraiment dans le malaise et l'ambiguité... Cette salope est tellement humaine, et c'est ça qui fout les boules.

Et pourtant c'est pas un film qui fait dans la demie mesure et comme tu le dis, pour du Loach c'est pas manichéen du tout. C'est 20.000 fois mieux que la palme en tout cas.

Film remarquable de bout à bout.

5/6

C'était d'ailleurs le seul Loach qui m'avait emballé en 10 ans... jusqu'à ce dernier, donc.

Je trouve tout le monde extrêmement sévère avec Le Vent se lève, très beau film et palme très digne.

Si un jeune réal sortait Sweet Sixteen, Le Vent se lève et It's a Free World en dix ans, on se prosternerait encore davantage.

Marrant comme après l'académisme du Vent se lève, Loach revient à une forme plus proche de ses débuts, de Poor Cow notamment. D'ailleurs même genre d'héroïne, en + détestable encore. C'est sans doute l'audace majeure du film, d'avoir en personnage principal, audace tenue de bout en bout sans rédemption, et c'est ce qui me plaît le plus.

Après, je suis pas toujours à fond sur certains procédés, scénario et mise en scène, de surdramatisation

Du Loach assez sobre, en tout cas, donc nécessairement dans le haut du panier de Loach.
Mais je me rends bien compte que le naturalisme me parle de moins en moins.

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Une grosse pute esclavagiste ?

Non, non... Loach la décrit comme un etre humain qui se bat d'abord pour SES intérêts.

Voilà, une grosse pétasse qui n'hésite pas à être esclavagiste si ça sert ses intérêts. Une vraie capitaliste, quoi.

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Justement, c'est là que le film est fort et va au-delà de la lutte des classes... On voit bien que la jeune femme est obligée de prouver qu'elle a les ressources nécessaires pour s'occuper de son fils. Je trouve que le film est habile là-dessus...

Ouais enfin tu la vois arriver tu peux pas dire hey mais c'est Alain Madelin non plus.

C'est un peu manichéen tout ce que tu dis.
Et puis bon ça commence à être un peu systématique tes avis à la *par exemple moi j'aurais fait comme ça*. Ca va, tu vas te calmer, t'es pas Super Nanny ou Valérie Damidot.

sur le fait que la lutte des classes est désormais brouillée par la célébration de l'individualisme à tout crin? et la paupérisation/précarisation du plus grand nombre? Le capitalisme viral, en somme? yep.

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