Forum de FilmDeCulte

1987. A peine diplômé de l'université, un jeune homme réalise qu'il n'aura pas les moyens de se payer son tour de l'Europe. Obligé de travailler dans le parc d'attractions local, il se rend finalement compte qu'il y a partout des expériences à vivre...

Celui là je l'attendais pas là, j'avais beaucoup aimé superbad, film qui cachait parfaitement sa sensibilité, qui en faisait son sujet caché, mais là c'est autre chose, on est du côté du chef d'œuvre en ce qui me concerne, le film me touche beaucoup plus, m'a emporté comme aucun film américain de cet acabit l'a fait jusqu'ici.
C'est un petit film, oui peut être, mais qui touche à quelque chose de grand, un des rares films récents qui redonne ses titres de noblesse au style classique, qui s'éloigne de l'anecdotique et de l'académisme. On est réellement dans un film à fleur de peau, au coeur de ces personnages romantiques et paumés, tellement sublimes.
Je préviens, ignorez l'affiche, le film n'est ni une comédie, ni un drame, juste une somme d'instants sensibles, c'est un film sur la sensibilité je crois.
Enfin je veux ni peux trop en dire, j'en sors juste et ça m'a littéralement tué sur place. Après il ne plaira pas à tout le monde, ce n'est pas un film à la mode si on veut, je crois qu'il est un peu hors du temps, concernant l'humour et plein d'autre choses.

Bien sur, le film ne sort qu'en dvd et pas au cinéma. Des explications ceux qui connaissent un peu ce système ?

Quelques défauts dans la narration ici et là, mais emporté par le truc ils passent inaperçu.

Pour la note c'est compliqué, si je mets pas la note ultime c'est juste car c'est un petit film américain, donc je ne vais pas faire ça, je vais mettre un 6/6 du cœur et des tripes. c'est avec Ce Cher mois d'août le film qui m'a le plus touché cette année. Pourtant c'est pas la révolution esthétique, d'ailleurs Mottola n'essaye pas de la faire, c'est juste simple et et humble, jusqu'au bout. Puis un garçon qui regarde une fille sur Pale Blue Eyes du Velvet Underground, ça s'invente pas.
Je ne saurai que le conseiller aux romantiques qui trainent dans le coin, comme Zad ou Thepassionoflovers.

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J'attendais assez et j'en avais entendu du bien et j'ai trouvé ça assez décevant.

L'univers est original (années 80, vacances d'été à travailler dans une fête foraine foireuse) mais après une première partie d'exposition sympa, ça tombe très vite dans un récit très conventionnel et über-prévisible.
Du coup, ça freine la relative justesse de certaines scènes, déjà handicappée par une grosse invraisemblance.


Après, Mottola a un bon oeil et c'est formellement soigné, puis y a des guests mimi mais bon, franchement, ça arrive pas à la cheville de Superbad (et du coup, je comprends parfaitement que ça sorte pas).

3/6

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L'avis opposé.

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Ouais, les vendus aux teen movies complètement anodins...

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Je suis avec toi TBA

Ah bah pour le coup je suis pas un vendu à ça, j'aime beaucoup les thématiques des teen movies mais je reste tout le temps sur ma faim, là non, donc ça va de soit que je ne le trouve pas anodin.

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Je comprends pas, je vois strictement rien de nouveau dans le film...

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Ah ! Il n'a pas que des hommes aux cœurs de pierre ici.

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Bah y a rien, je dis bien que c'est pas la révolution esthétique, le film m'a juste bouleversé et je le trouve d'une immense justesse.

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La justesse n'est pas dans le scénario, beaucoup de films partent des clichés, c'est pas un truc qui dérange, et toi non plus, les clichés sont présents dans beaucoup de films que tu aimes, c'est pas vraiment un souci.

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Oui mais justement ici l'idée est cliché et le traitement aussi...la dernière demi-heure ça se limite quand même à des rebondissements des plus basiques.

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Disons que ce n’est vraiment pas un film de scénario, comme tu le dis il est très basique, voir cliché. Après cet anodin dont tu parles c’est lié au pourquoi j’aime le film, je ne dis pas que j’aime car le film est anodin, ce serait complètement con, mais parce que sa beauté se joue, pour moi, ailleurs que dans une somme de rebondissements.
Les personnages sont anodins, ils n’ont rien d’extraordinaire (et j'aime que Mottola les aime comme ça, qu'il sublime leurs regards hors des rebondissements, ils restent simples) les situations non plus, par contre la poétique très sensible qui en ressort n’a rien d’anodine pour moi. C’est un choix de sa part, de s’attarder sur des ados qui parlent simplement dans une voiture, sur un gars qui regarde une fille conduire sur un fond de musique qu’il aime, sur deux amis sur une colline qui parlent de Herman Melville, sur l’échange de regard entre un père et un fils, sur un regard avant de passer à l’acte, sur deux personnes qui regardent un feux d'artifice ect… Les situations sont anodines mais les personnages sont tout sauf des coquilles vides à mes yeux. Pour moi il rend ces situations anodines extrêmement poétiques et justes, sensibles, c’est presque un film d’atmosphère, pas explicatif, juste dans la sensation, par touches.
Après, sincèrement, je comprends totalement que ça puisse passer au dessus de la tête. C’est ma sensibilité.
C'est un peu le film coincé entre la comédie US et Larry Clark, je crois que c'est ça qui le rend si singulier à mes yeux.

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Tu m'étonnes qu'avec ça, je vais me le procurer vite fait!



"Par le réalisateur de Supermalades".
Ah ouais quand même...

Tu pouvais pas te planter, c'est vraiment un film pour moi celui-là. J'ai pas grand chose à dire de plus...
C'est vraiment beau comme il transpose le film de collège dans un parc d'attraction, comme il donne l'impression de réinvestir un genre et des figures, pour finalement partir ailleurs. ce qui l'intéresse c'est vraiment boy meets girl et ce que cela engendre. D'un point de vu formel, c'est pas la révolution et c'est très bien comme ça, mais c'est toujours soigné, subtil, délicat. Il suffit d'un simple champ-contrechamp, très court, en plan large, pour faire exister la rencontre, rien d'appuyé. C'est vraiment un film qui joue sur une ligne très fine, qui cherche les instants fragiles, en suspension, qui fuit les facilités et les coups d'éclats. La ligne dramatique est finalement assez simple et c'est cette simplicité qui lui permet d'être aussi fort et touchant. C'est vraiment un film personnel, un peu à contre courant, dont l'un des seuls équivalents récents (pour ne pas remonter jusqu'à John Hughes) serait le All the real girls de David Gordon Green (d'ailleurs si Kristen Stewart était déjà dans l'Autre rive, ce n'est sûrement pas un hasard...). Et deux ou trois personnages secondaires pourraient très bien traîner dans le Rushmore de Wes Anderson.
Bref, une petite merveille, je trouve.