Forum de FilmDeCulte

Décidément, septembre noir...

J'attendais énormément de ce Barakat!, sur l'enthousiaste souvenir d'Oublier Cheyenne (Cécile Vargaftig, scénariste d'icelui, coscénarisant). Eh ben c'est manqué pour cette fois.

La faute avant tout, je pense, à une économie ultra-restreinte, dont on sent le poids à quasiment chaque plan. Ca aurait pu ne pas être une tare, certains films s'en accomodent très bien -- mais en l'occurrence, on a un peu envie de faire l'aumône au film, pour qu'il puisse se payer de quoi éclairer ses sous-expositions constantes, planifier un tant soit peu ses plans et ses cadres, donner un peu de temps à la mise en scène...

Que Djamila Sharoui vienne du documentaire ne devrait pas être un frein à la forme. On a pourtant l'impression que c'est le cas, qu'elle ne pense pas son image et qu'elle se contente d'être là pour filmer -- ce qui, d'une part, est un peu facile et, d'autre part, me semble une manière un peu courte d'aborder le cinéma, même documentaire.

Donc il faut bien l'admettre: c'est globalement assez moche, assez terne, monocorde, avec une incapacité générale à situer clairement les personnes, les lieux et le mouvement...

En résulte un film assez difficilement "lisible" à l'écran, redoublé en outre d'un scénario pas très lisible non plus... Les personnages n'ont pas vraiment le temps d'exister, d'être. Ils sont avant tout lancés dans des situations narratives avant que d'être des personnages à part entière. Ils sont donc au service du propos sous-jacent -- cette fois très clair et hautement défendable: le droit des femmes -- mais ne prennent jamais l'épaisseur sensible nécessaire à dépasser le simple témoignage "politique", "humaniste", "à message".

Et le fait que les acteurs ne soient pas toujours très justes (notamment Brakni, pas très convaincante... les personnages secondaires s'en tirent mieux) n'y arrange rien...

Mieux vaut donc revoir Bled Number One, contre-exemple flagrant de ce film brouillon et embrouillé...

petit 2/6

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