Asfour, chanteur désargenté, est amoureux de sa partenaire au théâtre, Aliya, la fille du directeur. Incapable de réunir la dot demandée par son père, il est mis sur le chemin d'une lampe dont l'esprit, l'insolente Kahramana, peut exaucer tous ses vœux. Mais celle-ci est bien décidée à garder Asfour pour elle...
Un peu déçu par cette comédie-musical-fantastique, qui si elle se révèle encore une fois vive et énergique, se réduit souvent aux gesticulations de persos caricaturaux et inintéressants. Il est clair que le film ne tient que par Kahramana, et par le ludique que permet l'arrivée de sa magie : le film se réveille brutalement à son arrivée, et se rendort tout aussi vite au moment où elle en repart. Cette parenthèse d'une bonne heure, guillerette comme un jeu d'enfant, explique sans mystère le succès du film à l'époque : le pitch d'un génie jaloux a un potentiel illimité, et s'il est très grossièrement dessiné, le perso de Kahramana est finalement assez attachant.
Je trouve néanmoins que ça reste assez limité dans l'ensemble. Les pièces musicales sont surprenantes car très statiques, plutôt liées au chant qu'à la danse d'ailleurs (tous les numéros masculins), et finalement assez logiques puisque leur objet, lorsqu'on danse, est le spectacle d'un corps féminin en solo. Le film utilise souvent la même excuse que les comédies musicales US du début des années 30 (les numéros correspondent au spectacle ou à ses répèts, en se permettant certes des libertés une fois arrivés sur scène), mais semble ne pas vraiment en tirer grand chose d'autres qu'un réflexe (les coulisses, la préparation des numéro, l'habituelle matière première de ces musicals, tout ça reste très secondaire). Rien, en gros, qui exploite réellement le personnage du génie - à part une danse, de très loin la meilleure du film, pourtant toute simple, qui ne sacrifie pas ce style statique d'ailleurs, où le génie endort l'homme dans le palais qu'elle lui a concédé par un vœu. C'est le seul moment où j'ai l'impression que le film se rappelle de ce qu'il peut faire en confrontant la danse et ce personnage (c'est d'ailleurs cette scène, dont j'avais vu l'extrait, qui m'avait donné envie de voir le film) :
J'aime beaucoup la fin de la séquence, d'ailleurs, simple mais juste ce qu'il faut d'étrange... Bref, c'est le seul moment où je sens le film se dépasser un peu, se permettre d'explorer un peu plus que la sphère de la comédie bouffonne (qui, si elle n'est pas un genre plus limité qu'un autre, prend ici des allures de carcan).
Voilà, pas désagréable à suivre, mais j'en attendais franchement plus. Je déchante un peu sur la légende d'un grand âge classique égyptien (bon, en deux films, je sais, ça veut pas dire grand chose).
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