Forum de FilmDeCulte

The Good Die Young du réalisateur de l'excellent Moonraker (un des meilleurs Bond), Lewis Gilbert.
Sorti en 1954, c'est un bon film de braquage où ledit braquage cède la place à la description de la vie privée des quatre braqueurs, tous en couple, et tous bien dans la mouise à des degrés divers.

Mike (Stanley Baker qui allait produire et interpréter Zoulou dans les 60s) est un boxeur qui se fait amputer d'une main suite à un combat de trop ; Eddie (John Ireland) est un G.I. stationné en Angleterre dont la femme, une actrice (Gloria Grahame <3 ), le trompe allègrement ; Joe (Richard Basehart), un employé de bureau américain, retrouve à Londres la choupi Mary (Joan Collins), revenue s'occuper de sa mère, possessive et affabulatrice ; Rav (Laurence Harvey), celui par qui le plan de braquer un fourgon de la poste rempli de billets à détruire, est un soldat médaillé pour avoir mitraillé une patrouille allemande qui est depuis marié à une femme richissime qu'il cocufie dès que possible tout en claquant son blé aux quatre coins de la ville.
Gilbert passe un temps certain à dépeindre leurs quatre vies de couple de façon assez habile grâce notamment aux quatre appartements qui vont du plus rustique (Mike) au plus cossu (Rav), du plus moderne (Eddie) au plus conservateur (Joe).
Le lien qui unit les quatre anciens soldats, qui finissent par tous se croiser dans le même pub ? Le pognon. Malgré les différences de classe, ils se retrouvent tous dans ce contexte d'après-guerre, où la prospérité n'est pas encore de mise, avec un besoin évident de cash.

Rav se servira donc de leur passé commun de vétérans pour constater le peu de cas que font les Trente Glorieuses naissantes de leurs états de service dans une tirade qui sera supprimée par les censeurs britanniques car trop subversive (ce qui est con vu que c'est là que se trouve l'explication du titre).

L'interprétation fait évidemment tout le sel du film : seul Richard Basehart est un peu à la traîne, pas aidé par un rôle pas tellement étoffé malgré le temps de présence (c'est un peu lui le référent du spectateur). Mention spéciale aux scènes concernant le boxeur, qui, il est vrai, s'imbriquent bien mieux dans l'univers du film noir que les problèmes de belle-mère de Basehart et Joan Collins.
La scène de braquage finale est assez tendue et sèche avec les victimes de toutes parts qui tombent comme des mouches et qui achève la lente descente aux enfers des quatre compères, pas loin d'anticiper celle de Génération Sacrifiée des Frères Hughes dans les années 1990.

_________________

Alfie surtout

Oui, mais il faut que je le vois celui-ci (ça manque de James Bond dans l'espace, j'avoue).

_________________