Forum de FilmDeCulte

Le fameux film anglophone de Pedro Almodovar qui ne se renie pas et aurait pu réaliser le même film en Espagne. Même si on sent qu'il se fait plaisir avec quelques moments notamment lors de cet improbable flash-back avec la maison en flammes où il cite littéralement un des tableaux américains les plus connus, Christina's world de Andrew Wyeth (j'ai longtemps cru que c'était un tableau de Hopper). Une espèce d'imagerie soudaine de cinéma américain très éloigné de son univers.

Mais on retrouve sinon cette ambiance de mélo urbain bourgeois, colorée, avec ses vêtements de designer et son personnage d'écrivain. Et évidemment un film de femmes quasi exclusivement. Le sujet est fort et traité sans pathos, sans lourdeur mais au contraire avec une certaine mélancolie joyeuse. Les deux actrices sont formidables et si j'ai toujours autant de mal avec la mise en scène d'Almodovar (ces affreux champ/contrechamps tout plats presque télévisuels) j'aime toujours le souffle romanesque qu'il apporte à ce pitch très minimaliste (le flash-back en Irak, très beau). Je n'ai pas été touché comme j'aurais dû l'être mais le film est fort, tout à la fois très simple mais en même temps d'une belle profondeur. Quelques fautes de goût comme souvent chez lui (ce monologue ultra lourd sur l'état du monde de Turturro) mais à côté des moments qui surnagent, notamment une fin absolument sublime. Loin d'être son plus grand film mais je continue de trouver son cinéma admirable. Mine de rien je me faisais cette reflexion durant la projection mais combien de cinéastes aujourd'hui ont son statut, aimé globalement par toute la critique et le public qui lui est fidèle ? Etre parvenu à maintenir ça depuis si longtemps ce n'est vraiment pas rien.

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Art Core a tout dit

Il m'en reste pas grand chose, quatre mois après

Moi j'ai détesté au départ avant de me calmer un peu, c'est intéressant sur certains aspects. Mais vraiment, j'ai eu du mal avec Tilda Swinton et cette relation un peu trop à sens unique.

Almodovar, ça donne l'impression que ça correspond vraiment à une époque - celle de son apparition dans l'Espagne post-Franco - mais que ses films de la maturité, témoignant d'un certain clacissisme, ont beau avoir été accueillis avec moults louanges, ils semblent ne pas avoir durablement marqué le cinéma (Tout sur ma mère, Parle avec Elle, La Mauvaise Education).
Je me trompe sans doute.

Tu te trompes surtout pour Parle avec elle. Par contre, je préfère Volver ou La piel que habito à La mauvaise éducation.

Pourquoi ce choix du titre anglais Art Core ?

Almodovar c'est vraiment devenu la quintessence d'un certain cinéma hyper bourgeois, celui-ci ne dérogeant pas à la règle (je me demande combien coûte la semaine de location de la baraque en forêt, mais je crois que je préfère ne pas savoir). Et sur ses derniers films on sent poindre une tendance à l'aigreur, la laïus de Turturro doit très exactement représenter le point de vue d'Almodovar sur le monde actuel, au moins a-t-il eu la décence cette fois de ne pas se mettre en scène comme c'était le cas dans le geignard Douleur et Gloire. Comme Baptiste j'ai trouvé le début absolument catastrophique avec ses flashbacks plus atroces les uns que les autres. On connait le penchant pour le mélo de Pedro, mais comme le mélange d'humour et de provocation de ses films du siècle passé s'est mué en un terrible esprit de sérieux, ses films ont maintenant la fâcheuse tendance à ne plus trop réussir à se démarquer de n'importe quel soap, avec ce que cela charrie de nanardesque.

J'étais donc parti pour détester et au final je me suis surpris à progressivement apprécier le film une fois qu'il se concentre sur ses deux figures féminines, la réalisation devient beaucoup plus sobre, dans une sorte de version apaisée de Persona (certains plans font directement référence au film de Bergman). Rien de choquant donc à ce que la fille de Swinton soit joué par Swinton elle-même, le film joue beaucoup dans sa seconde partie sur la figure du double tendance limite vampiresque, Swinton qui met le rouge à lèvre de Moore ect, l'une s'essayant aux habits de l'autre et réciproquement. Quelques plans assez beaux, Almodovar conserve tout de même un sens certain de la composition et de l'harmonie des couleurs. Je ne suis pas sûr que le film me poursuive longtemps, mais pour un réalisateur dont je n'attend finalement que peu de chose, c'est pas loin d'être son film que je préfère du XXIème siècle.

Je savais même pas qu'il y avait un titre français.

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CroqAnimement votre

La BuLlE TwItTeR

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les films d'almodovar ça me fait vraiment comprendre l'experience de vie des gens mariés qui se forcent à coucher une fois par mois en mode "devoir conjugal" sans en avoir vraiment envie parce que punaise, ça arrive réglé comme un métronome, un peu la corvée à chaque fois, mais c'est une obligation morale, une fois sur deux c'est nul, une fois sur deux c'est pas si désagréable mais enfin t'es content quand c'est fini et puis ça revient et t'es là "ça fait déjà 1 mois / 3 ans ?!".

Lol.

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Oui enfin ça reste mieux que les derniers Woody Allen

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CroqAnimement votre

Oh que les Cronenberg

dans les vieux réals, c'est sans doute celui qui vieillit le mieux non ? Avec Spielberg peut-être

Je me faisais la réflexion hier que David Lynch avait évité le film de trop. Pas fan d'Inland Empire mais la saison 3 de Twin Peaks était assez démente.

Miyazaki.

Difficile à comprendre son dernier film quand même.

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