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MessagePosté: 18 Mai 2016, 09:35 
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Successful superfucker
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Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.
Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé.


Plutôt que le reste de sa filmo, ce serait vers une autre palme récente qu'il faudrait comparer ce nouvel Almodovar, encensé partout dans la presse française à coup de passe-droits de film sombre de la maturité, de tragédie de la douleur et tutti quanti: La chambre du fils de Moretti. Car le film est tellement hermétique à l'émotion, comme si la sobriété était devenue une vertu recherchée d'une telenovela frigide où la passion n'est plus déléguée qu'à coup d'élégants cadrages et ellipses, structure feuilletonesque prostrée dans ses silences et sa culpabilité, où l'épure n'amène qu'à une résolution bâclée, avec une omniprésente musique de fond comme dans les clubs de jazz de Woody Allen, les bons mots en moins, qu'on se demande où se terrent la chair et la tragédie, bref la fougue de l'icône madrilène devenu simple décorateur d'intérieur de drames bon chic bon genre.
2/6


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MessagePosté: 18 Mai 2016, 10:03 
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Aaaah DPSR is back! :)

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MessagePosté: 18 Mai 2016, 22:04 
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Robot in Disguise
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Arnotte a écrit:
Aaaah DPSR is back! :)

Mais pas Pedro.

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MessagePosté: 18 Mai 2016, 22:06 
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Garçon-veau
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MessagePosté: 04 Juin 2016, 00:14 
DSPR n'a pas tort, il ya un côté "Milou en mai" sous anti-dépresseurs, mais le but du film n'est peut-être pas de crééer de l'émotion, la surécriture participe d'un côté kitsch et camp quid evient une forme de distanciation pardoxale.
Le chemin de croix de la mère m'a tenu à l'lécart
(lorsqu'elle se fait choper par une bagnole, que son amie meurt de sclérose et que le petit-fils se noie, c'est vrai que c'est un peu too much, à côté de cela les tableaux de flagellants de Zurbaran sont des odes à l'hédonisme disco, ce qui est dommage car les personnages de la mère et de la fille sont potentiellement intéressants)
, mais j'ai été quand-même touché par le rapport de mélancolie endeuillé aux nineties.
Le film est une sorte de remake inversé de "Mort d'un Cycliste" de Bardem, quasi la même situation de départ mais avec des développements moraux et politiques renversés: ici les personnages ne peuvent empêcher ne sorte de transmission hériditaire de la faute et du mensonge, l'histoire se replie du politique vers l'intime, et les enfants restaurent une sorte de bigotisme contre lesquels leurs grand-pères se sont érigés. Ce rebobinage idéologique n'est pas si mal vu, même si le film finalement endosse un peu lâchement et mollement le point de vue de la fille: celui d'une faute morale et politique de la génération des cinquantenaire qui ont connus le retour à la démocratie , trop absorbés dans la "jouissance" et l'individualisme pour laisser un héritage , et une vision de la filiation comme mise en procès systématique des parents, de la vieillesse comme verdict à accepter). Il y a quand-même quelques belles scènes, qui échappent à ce forçage: le retour de la fille en Andalousie ou le passage avec les trois femmes dans l'appartement.
Les trois actrices sont biens.


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MessagePosté: 05 Juin 2016, 12:06 
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Plutôt que la Chambre du Fils, c'est à Mia Madre que je rapprocherais Julieta. Malheureusement pas uniquement pour la ressemblance de ces deux belles actrices que sont Margherita Buy et Emma Suarez, mais surtout pour le côté ringard et à côté de la plaque des deux films. Par curiosité j'ai été voir les notes que DPSR et Noony avait mises au Moretti, je suis assez étonné de voir qu'ils l'avaient apprécié et pas du tout l'Almodovar, alors que je leur trouve les mêmes tares: Un scénario improbable (j'ai passé une heure à me demander où Almodovar voulait en venir espérant que le film s'élève, il m'aura au moins surpris sur ce point puisque le film ne fait que s'enfoncer dans plus de pathos et de culpabilisation incompréhensible), et une réalisation vieillotte digne d'un Chabrol des années 80.


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MessagePosté: 07 Juin 2016, 10:55 
Sinon c'est super- proche de "la Isla Minima" : les filles de la famille dont le corps est le théâtre d'un affrontement idéologique entre restauration de l'ordre catholique et libération sexuelle, et qui choissent de le résoudre en "s'effaçant" de manière quasi-suicidaire, mais là où le film de genre le montre pour le peuple et la petite bourgeoisie (les flics), l'Almodovar le fait pour un milieu intello plus élevé dans la hiérarchie sociale (les artistes, qui remplacent les flics).

Significatif cette insistance (ou récupération) dans la structuration du genre (dans tous les sens du terme). On voit les liénaments du problème dans "Mort d'un Cycliste", où le communisme rétablit d'une forme de pudeur sexuelle que le catholicisme baffoue hypocritement, mais au moyen de l'exclusion des femmes et des mères, ce qui rend leur suicide, au point de vue de son utilité "idéologique", superflu.


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MessagePosté: 07 Juin 2016, 11:39 
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Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
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Beaucoup aimé pour ma part. Certes on est un cran en dessous de ses meilleurs films que sont pour moi Tout sur ma mère, Parle avec elle et La piel que habito mais ça reste du tout bon. J'aime beaucoup l'évolution du scénario qui ne suit jamais une ligne claire, fait pas mal de revirements ce qui donne au film une richesse et complexité romanesque bienvenue. Effectivement, on ne sait jamais où Almodovar veut en venir mais c'est ici plutôt une qualité rendant le déroulé de l'histoire assez imprévisible. Pedro n'est jamais aussi bon que quand il trace le portrait de femmes désorientées (les trois actrices sont superbes) et in fine je trouve le film émouvant et j'adore tout ce qui a trait à la rencontre du mari et le passage dans le village de pêcheurs. Et puis mise en scène de Pedro au top. Pas son meilleur film mais une présence au palmarès n'aurait pas été imméritée.

5/6


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MessagePosté: 07 Juin 2016, 12:00 
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J'aime beaucoup l'espèce de souffle purement romanesque qui traverse le film, il y a là comme un plaisir infini à raconter une histoire (la narration du film est d'ailleurs ainsi, racontée) et j'ai franchement marché dans cette histoire aussi mystérieuse que tragique. J'aime beaucoup la mise en scène d'Almodovar très simple, finalement presque humble mais toujours au bon endroit avec un vrai travail sur les couleurs, les décors, la lumière qui donne à l'ensemble une vraie ampleur. Puis comme toujours chez lui il y a ces zones d'ombres, ces histoires incomplètes (on ne saura rien d'Antia), ces vies que l'on traverse de tragédies en tragédies. Je trouve ça beau, surtout que l'on sent un véritable amour pour ses personnages, pour ces femmes en particulier. Je continue de trouver qu'Almodovar a quelque chose d'unique dans sa manière de parler des femmes.

Après je trouve la fin moins réussie, le film ne m'emporte pas toujours entièrement. Mais j'ai vraiment apprécié me plonger dans le film comme dans un bon bouquin qu'on ne veut plus refermer avant la fin. En effet il aurait eu tout à fait sa place au palmarès.

4/6

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MessagePosté: 07 Juin 2016, 12:04 
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Art Core a écrit:

Après je trouve la fin moins réussie, le film ne m'emporte pas toujours entièrement. Mais j'ai vraiment apprécié me plonger dans le film comme dans un bon bouquin qu'on ne veut plus refermer avant la fin. En effet il aurait eu tout à fait sa place au palmarès.

Bon j'ai honte mais j'avais les larmes aux yeux durant le dernier quart d'heure. J'aime beaucoup la manière dont Almodovar amène l'émotion sans aucun effet de facilité. Sinon 100% d'accord avec ton texte qui est très bon. Il y a un souffle romanesque et un plaisir narratif assez rare. Pas vu les autres films de Cannes mais un prix du scénario ou d'interprétation féminine auraient été totalement adéquats.


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MessagePosté: 07 Juin 2016, 13:10 
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Antichrist
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Un bon Pedro Almodovar, bien écrit, bien joué, avec des trucs assez déments - la scène du renne, le côté Rebecca, bien sûr le changement d'actrices. Après, cela ne m'a pas bouleversé. 4/6


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MessagePosté: 07 Juin 2016, 13:31 
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Déception... J'avais eu écho d'un Almodovar plus posé, plus intérieur.. Mais c'est précisément certains aspects de la forme qui m'ont empêché de me plonger dans l'histoire et donc d'être touché. Je trouve la photo ratée dans une scène sur deux, la musique d'Iglesias omniprésente m'a cassé les couilles, le maquillage est à la ramasse, sans parler de la main trop lourde sur le code couleur rouge omniprésent lui aussi (un plan sur deux). En soi l'histoire est assez belle et les actrices s'en sortent bien, mais j'ai eu ce sentiment d'être devant une adaptation décevante d'un beau roman. La fin m'a paru assez bâclée aussi, alors que paradoxalement le film s'arrête à temps. Je veux pas être trop sévère car il y a de belles choses, de beaux moments, et une "dignité" dans les sentiments, mais globalement ça ne m'a pas touché.

3/6

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MessagePosté: 11 Juin 2016, 11:09 
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Almodovar a la terrible manie de toujours parler de sexe, de transsexualité, de changements de personnalités. Et Julieta… fait exception. Miracle ! Alors bien sûr, on n’échappe pas, dès la première image, au plan d’une statue miniature au phallus démesuré. Mais dans ce drame "hitchcockien" pas une seule apparition de travesti pendant tout le long-métrage. Et au-delà de cette presque originalité pour lui, Almodovar arrive à créer une narration très plaisante. A travers un long flash-back et une voix off très bien écrite. Quelques scènes particulièrement réussi (tout le passage dans le train). Des actrices formidables. Emma Suarez et Adriana Ugarte parfaites dans la peau de Julieta à des époques différentes. Rossy de Palma assez fun, comme souvent, mais dans un rôle à l’opposé de ce qu’elle joue habituellement. Almodovar séduit donc par l’ambiance et l’atmosphère de son film. Et l'histoire assez captivante de son personnage éponyme. Malheureusement pour lui les éloges s’arrêtent là. La musique est belle mais trop souvent utilisée à mauvais escient. Et surtout, l’histoire semblait conduire à une réponse sur la recherche de Julieta mais ne mène finalement nulle part. Se terminant, élégamment mais vainement sur un paysage de l’Espagne montagneuse et littoral en même temps. Dommage!

3,5/6


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