Forum de FilmDeCulte

Paul Matthews, un banal professeur, voit sa vie bouleversée lorsqu’il commence à apparaître dans les rêves de millions de personnes.

Amusant de voir ce film le même jour que Vincent doit mourir. Auquel il est supérieur en tous points.

Troisième long métrage du réalisateur norvégien de Sick of Myself, produit par la désormais infamous A24 ainsi qu'Ari Aster, Dream Scenario s'apparente à ce que Charlie Kaufman pourrait faire du postulat des Griffes de la nuit. Si Freddy Kruger était un Nicolas Cage en cosplay Paul Giamatti avec une performance nasillarde rappelant Woody Allen. Le protagoniste n'est pas tant le sujet de névroses typiques du célèbre auteur new-yorkais mais un quidam à deux doigts du loser (on pense également à Kad Merad dans le bouseux Superstar) qui doit justement sa soudaine ubiquité onirique à la fois à sa banalité anonyme la plus absolue - c'est un professeur d'université du genre qu'on écoute plus en cours - et au profond désir de reconnaissance intimement lié à ce handicap des plus communs.

À cet égard, le film propose donc une variation originale au traitement plutôt réussi et franchement amusant dans un premier temps, dans les apparitions incongrues d'un Cage en mode Adaptation. et dans sa caractérisation comme criblé par les petites frustrations de la vie comme on a tous pu ressentir. Par la suite, le film parvient à surprendre avec un virage auquel je ne m'attendais pas, sur l'absurdité de certaines responsabilités que l'on impose aux célébrités et les caprices du public, rejoignant des questions très actuelles sur la notion de trauma instrumentalisé et d'autres que je ne spoilerai pas. Toutefois, comme pour beaucoup de films à concept, tu sens que Borgli ne sait pas trop comment finir son histoire. Je trouve que la pirouette finale à quelque chose d'audacieux dans le jusqu'au-boutisme du postulat et de poétique pour le sort du personnage mais je n'y crois pas complètement.

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Concept amusant et intriguant pendant une bonne partie du film, avant d'oublier d'être une comédie et de virer dans une veine Black Mirroresque en s'acharnant sur son personnage principal de façon exagérée. Le film exploite de façon ostentatoire le phénomène de cancel culture sur les réseaux sociaux mais sans vraiment le détourner à dessein, ça nous ait livré de façon brute et sans trop de recul j'ai trouvé. Sur la fin, le film manque plusieurs occasions de se clôturer de manière satisfaisante...

Amusant mais un peu vain.

3/6

Pas encore vu le film mais j'ai cru un moment que c'était l'adaptation du très bon concept de cette bd



Apparemment il n'est vu que dans le sommeil des gens et non pas le monde entier voit tout ce qu'il voit.

J'aime bien la mise en place, Nicolas Cage, bien sûr, mais aussi le soin apporté aux personnages secondaires de sa famille. Et puis, au bout d'une heure, après un gag qui m'a fait rire mais qui est répété, le film prend une direction punitive et grincante que j'ai trouvé feignante. On est assez loin du modèle Charlie Kaufmann.

2/6

Film difficilement classable. Pas assez drôle pour être vu comme une comédie. Jamais assez horrible ni fantastique pour être vu comme un film de genre. Constamment le cul entre deux chaises. Jamais mauvais mais jamais assez développé ou marquant pour être considéré comme bon. Même d'un point de vue critique sociétale c'est assez sommaire. Reste Nicolas Cage en mode enlaidi. Dommage aussi que son personnage soit trop caricatural. On veut bien qu'il soit un raté mais à ce point là.

2.5 à 3/6 selon comment il vieillira dans ma tête.

J'ai beaucoup aimé Sick of myself du même réalisateur, du Ruben Ostlund plus ouvertement comique avec un penchant jouissif pour le body horror et ce film en est finalement une version plus tristounette et dépressive rappelant en effet Kaufman et Ari Aster (présent ici en tant que producteur). Même questionnement très contemporain autour de la célébrité soudaine (voulue ou imposée) et de la cancel culture. J'aime bien l'approche de Borgli qui sait éviter les constatations grossières et attendues (pas de conneries autour du nombre de followers ou que sais-je) mais qui au contraire essaie de rentrer dans ce que ça dit du personnage de se retrouver soudain célèbre alors qu'il porte en lui une véritable frustration. J'ai moi aussi pensé au turbo nanar de Giannoli, Superstar où Kad Merad suivait peu ou prou le même parcours.
Et si le film rame un peu dans sa dernière partie (même défaut que dans Sick of myself d'ailleurs) j'ai été cueilli par la fin, qui au lieu d'ironiser cyniquement sur le personnage, se retourne soudain vers lui dans un sincère mouvement d'empathie et la fin est étonnement émouvante. Bref, pas un film parfait, rythme un peu en dent de scie mais j'aime bien la proposition qui va plus loin que son pitch de petit malin, Nicolas Cage est très bien, très sobre et c'est vraiment un réalisateur à suivre.

4/6

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CroqAnimement votre

Ah c'était lui. J'avais quelques réserves sur SOM mais là j'ai bien plus apprécié Dream scenario. Je rejoins ton texte. C'est pas un film parfait mais qui fait plaisir par sa singularité et par son imagination, meme si ça patine dans le dernier tiers. C'est vraiment une proposition stimulante, des coudées au dessus du Giannoli, Cage est bon, et c'est vraiment un réalisateur à suivre. Comme Pig (fonce si tu ne l'as pas vu), c'est vraiment un des films récents de Cage que je trouve sympa dans sa proposition qui détonne.

Amusant au début avec son méga-high concept qui bifurque vers une sorte de portrait dépressif et parano. On dirait un épisode des Simpsons remixé par un Ari Aster (que je n'étais pas étonné de retrouver en co-producteur) en mode BEAU IS AFRAID (pas vu).

Bonne mise en image et un ton flottant, moitié inclassable, moitié "cul entre deux chaises" comme dit Degryse. En résulte un film avec quelques pépites amusantes mais l'impression générale d'un truc un peu vain, qui ne nous émeut pas vraiment, nous fait rarement pleinement rire, ne fait pas flipper...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste