Forum de FilmDeCulte

8 rêves qui puisent dans le folklore fantastique japonais d'hier et d'aujourd'hui.

Et je dois dire que je m'attendais à voir ça dans un fauteuil vu le réalisateur et le sujet...mais je trouve le résultat globalement très décevant. Lorsque le projet pioche dans le bestiaire traditionnel, on est à la limite du "folklore japonais pour les nuls" (esprit mal tourné on: est-ce que c'est parce que le film est produit par des Américains?), et faut vraiment pas essayer de comparer le sketch de la femme des neiges avec celui de Kobayashi dans Kwaidan (qui est certes plus long). Les histoires davantage ancrées dans le présent, comme les deux récits autour du danger nucléaire, sont sincères mais bien lourdingues dans leur discours. Le sketch autour de Van Gogh frôle parfois la mauvaise blague (dès que ça parle en fait), celui du Verger aux pêchers est parfois platement mis en scène (la rencontre avec les "poupées" en rangs d'oignons...).

Après je suis peut-être un peu dur car chaque segment a ses petites qualités poétiques ou sur leur mise en forme ou direction artistique. Je retire essentiellement le premier et le dernier - celui du cortège des renards, qui marche sur un argument fantastique très simple et très beau; et celui du vieillard, là encore un peu démonstratif dans le discours sur le rapport à la nature mais il y a une naïveté touchante, une ôde à la vie assez rafrachissante. Le reste est parfois vraiment poussif.

2-3/6

Putain je viens de voir que Van Gogh est joué par Scorsese

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Doll, it's a heartbreaking affair

Pas le meilleur Kurosawa, oui.... Madadayo est pas top non plus *l'âge sans doute*

A voir impérativement sur grand écran. Ca reste l'un de mes plus beaux souvenirs de cinéma (ça date pourtant d'il y a quinze ans, cette séance).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Steven Spielberg presents...A Film By Akira Kurosawa...Starring Martin Scorsese as Van Gogh...Special Effects by ILM...

On est sur du crossover assez improbable et, à ma grande surprise, j'ai trouvé ça plutôt réussi.

Il reste encore Rhapsodie en août et Madadayo à venir mais les derniers Kurosawa donnent vraiment l'impression qu'il réalisait chaque film comme si c'était le dernier. C'est particulièrement éloquent avec ce film compilant des rêves (qu'il a tout aussi bien pu réellement faire que complètement inventer), inévitablement autobiographiques, comme autant d'idées qui ne sauraient être déclinées indépendamment en un long métrage entier mais se conjuguent ici en un projet global cohérent, allant de l'enfance à l'âge adulte (voir à la vieillesse et la mort), quand ce n'est pas carrément la fin du monde.

Généralement, les films à sketches sont inégaux, et c'est évidemment le cas ici, mais cela n'empêche pas le cinéaste de tout donner à chaque fois. Chacune des vignettes de Rêves serait la fulgurance d'un autre film. Dès le départ, avec Soleil sous la pluie et sa procession de danseurs maquillés en renards qui sort de la brume en pleine forêt, c'est du cinéma de transe, l'écriture épousant forcément une logique onirique que Kurosawa parvient à incarner avec un sens du fantastique épatant. Peut-être parce qu'ils se placent à hauteur d'enfant, ce qui est rare dans la filmo du cinéaste, ça reste celui qui m'a le plus séduit avec le segment suivant, Le verger aux pêchers, qui m'a évoqué le cinéma de Tarsem, avec sa composition picturale et ses couleurs. Un ravissement, dans les deux sens du terme. Et je ne peux bouder le trip simili-méta de l'alter ego traversant les peintures de Van Gogh.

La bascule vers des visions plus cauchemardesques fonctionne, avec cette excursion en montagne de La tempête de neige à la fois épique et étouffante, les cadres restant serrés, la marche au ralenti et le surnaturel toujours aussi puissant. La métaphore du Tunnel est plus grossière mais reste tout de même préférable aux dialogues didactiques des trois derniers rêves. Mais l'angoisse qui en émane porte tout de même le récit et les images du Mont Fuji en rouge et Les démons rugissants qui permettent à Kurosawa de donner carrément dans le film-catastrophe et le post-apo, restent singulières et frappantes. Le village des moulins à eau, c'est vraiment la conclusion de vieillard qui énonce son message écolo à la jeune génération mais bon...

Dans l'ensemble, c'est plus simple dans sa poésie sur la nature et la folie des hommes que les œuvres précédentes de l'auteur, mais c'est plus beau et envoûtant que certains.

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