Forum de FilmDeCulte

en 79 ça fait 10 ans que delon fait 3-4 films par an en lead, plus des tas de projets annoncés et pas faits, ses innombrables initiatives affairistes ou médiatiques. tout se mélange un peu, un homme important et occupé qui prend le pas sur l’acteur, l’acteur qui joue dans les films qu’il produit lui-même avec une mentalité orienté business.

donc ici, il fallait une « histoire d’amour » pour son public féminin qui ne se sentait pas trop concerné par ses histoires de gangsters.
c’est donc une grande passion amoureuse entre un chirurgien et une jeune infirmière pendant la troisième guerre mondiale, sur le sol européen, en 1983.

bon, dans l’absolu, pourquoi pas, hein.

mais de troisième guerre mondiale - concept qui aurait pu être sympa, à quoi ressemblerait une guerre sur notre sol aujourd’hui ? - on a surtout 4 plans de tanks roulant dans la campagne, 6 plans d’hélicoptères, et sinon c’est principalement 8 tentes estampillées croix rouge dans un bout de forêt, et des plans où 10 figurants déguisés courent dans la boue c'est gênant. il n’y a absolument aucune approche politique, sociale, ou même philosophique de la guerre, c’est vraiment un background cheap, on frôle l’arnaque.

et de grande histoire d’amour… il joue un grand chirurgien, et delon en 79 + chirurgien ça donne surtout un connard arrogant et odieux totalement imbuvable. qui tombe donc « amoureux » d’une jeune infirmière, alors je ne doute pas de la profondeur et de l’intensité des sentiments qui les unissent mais bon les docteurs qui se tapent les petites infirmières disons qu'on n’a pas forcément vocation à être bouleversés à chaque fois parce que sinon on ne va pas s’en sortir. tout ce truc ne marche pas une seconde, prend un temps infini à démarrer, n’a rien de particulier à raconter à part un truc impossible sur « l’homme mûr brisé par la vie qui retrouve un peu le sourire grace à une fraiche jeune fille encore pleine d’innocence » et les yeux au ciel quoi, vraiment un fiasco d’histoire d’amour.

l’infirmière étant par ailleurs jouée par véronique jeannot, qui a fait toute sa carrière à la télé et pour cause - elle est sympathique mais totalement dénuée de charisme ou d’envergure - on ne croit pas une seconde à ce truc. pour ses co-stars il aimait soit des légendes pour se mettre à leur niveau, soit des nobods pour être le seul à briller, et on est dans cette configuration là ici. lui est absolument impossible, autocentré et caricatural au possible. c’est là que ça devient intéressant : à surjouer la gravité et l’importance dans un film aussi médiocre et pour dire des dialogues aussi ridicules, il fait basculer à lui tout seul le film dans le nanar pendant plusieurs répliques / plans / scènes. on est pas totalement dedans. mais il rend plusieurs trucs franchement ridicules, et effectivement les nanars commencent une poignée d’années après. mais je pense qu’on peut situer le début du toboggan ici.

sinon c’est réalisé par granier-deferre donc c’est formellement dégueulasse comme d’hab, y a bacri dans un tout petit rôle c’est marrant, la fin est totalement ridicule c’était gênant, ça a au moins l’amabilité de ne durer qu’1h30, et ce fail total et désormais totalement oublié a fait 1,7m d’entrées ça permet de relativiser beaucoup de choses.

Souvenir d'une bande-annonce à l'intro involontairement parodique vue avec Karloff sur le DVD loué de l'inénarrable Le Passage (c'est ça que tu devrais regarder, Fingers).

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oui oui c'est prévu, la régalade des nanars ce sera à la fin !