Forum de FilmDeCulte

aka Un homme est passé



Un manchot arrive dans la petite ville de Black Rock à la recherche d'un homme. Immédiatement, les habitants de la ville le prennent en grippe. Quel secret cache cette ville?

Il est intéressant de voir comme plus un récit est épuré, plus il se prête aux projections allégoriques.
J'ai beaucoup pensé à High Noon devant ce film assez similaire, dans son dépouilllement narratif, avec ses limites géographiques et temporelles (même durée d'1h20 d'ailleurs), dans l'isolement du protagoniste face à une ville du Far West, avec ses lâches et ses corrompus. C'est vraiment le même type de peinture de l'Amérique, utilisant les codes du même genre alors même qu'il se passe en 1945.

En réalité, situer l'action à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale tout en gardant les apparats du western renforce le parallèle avec l'Amérique de l'époque : le texte parle ouvertement de racisme (envers les japonais), le sous-texte porte sur le maccarthisme, et le spectre du génocide des natifs américains hante inévitablement le tout. En somme, le pays n'a pas changé. Tout comme cette bourgade. Il y a certes des voitures et des téléphones mais c'est la même rue unique avec son saloon et le bureau du shérif avec sa seule cellule et les habitants s'y fringuent encore en cow-boys. Le temps s'y est arrêté. Quand Spencer Tracy débarque en costard, par un train qui ne s'est pas arrêté ici depuis 4 ans, il pourrait tout aussi bien être un voyageur du futur.

Cela dit, à l'inverse du 1.37 en N&B de Zinneman, Sturges filme le tout en couleur et Cinemascope, exploitant tantôt l'immensité et le vide de l'espace, tantôt le blocking des autres personnages pour écraser davantage ce protagoniste étranger qui va résister, comme s'il réfutait les tropes passéistes, comme s'il incarnait le progrès, jusqu'au point de rupture. Le gars a beau être un ancien général, ça reste aujourd'hui un civil et le film semble dire que le héros défenseur du monde civilisé n'est plus la figure du shérif mais qu'il incombe à tous les cotoyens de se dresser contre l'oppression.

C'est sans doute un peu trop slow burn et à l'os pour que j'adhère pleinement mais c'est bien.

C'est l'un des rares films pour lesquels Chris McQuarrie a posté un avis sur Letterboxd et il est évident que c'est la référence majeure de son Jack Reacher.

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Tu te trompes de Sturges. L'autre est mieux.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Si c't'urgent, je vais prestement m'y mettre.

Lesquels?

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Tout le monde va te dire Sullivan's Travels ou Lady Eve (et c'est vrai, c'est top) voire The Palm Beach Story (très cool aussi).

Mais sache que l'un des films préférés de madame est Unfaithfully Yours avec son chef d'orchestre dévoré par la jalousie (et son égo surdimensionné) : le Rashomon de la galéjade.

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Si je trouve O Brother pas drôle et chiant, y a moyen que j'aime?

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A minima, le concept t'intéressera. (sauf si tu te le crames avant)

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Les mêmes que Lepers. Après, il a pas une grosse filmo, mais j'ai apprécié tout ce que j'ai vu (sans avoir vu ses 3 derniers, qui ont une sale réputation).

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."