nejma s’entraine dur pour réaliser son rêve et remporter la prochaine course camarguaise, un concours où l’on défie les taureaux dans l’arène. mais alors que la saison bat son plein, des disparitions suspectes inquiètent les habitants. Très vite la rumeur se propage : une bête sauvage rôde…fou l’impact de
grave sur le cinéma français. 10 ans après, il continue d’avoir des petits frères. et la formule est vraiment imparable pour faire du « fantastique », mais avec une note d’intention longue comme le bras et qui fera kiffer toutes les commissions du pays, france tv, le cnc - ça a eu l'avance sur recettes, selection à cannes, tout ça tout ça. incr.
le film est par ailleurs pile « dans le moment »… d’il y a 5-3 ans. et donc c’est réalisé par une femme, les chefs de postes sont à 90% des femmes, le générique est en écriture inclusive, le lead est une jeune fille arabe dans un monde d’hommes blancs (ça a eu l'aide à la diversité du cnc), son meilleur ami dans le film est gay sans raison particulière, on ya parle de vss, d’éco-féminisme, de réappropriation de l’imaginaire autour du corps de la femme, les interviews de la réalisatrice c’est un vrai bingo. et ça arrive après
le règne animal qui a des scènes strictement identiques.
ça a couté 4,4m et ça a fait 15 000 entrées.
le plus gros problème étant que ça tombe totalement dans le pire défaut du cinéma français contemporain et qui ne date pas de la vague woke : d’un côté ça succombe à la vague du pitch (que les américains eux-mêmes ont globalement laissé tomber, mais passons) tout en étant principalement préoccupés par le fait « d’interroger », « d’explorer l’idée que… » de « montrer que… ». c’est à dire qu’il y a une idée de base mais il ne se passe globalement pas grand chose pendant une vaste partie du film, on exploite la situation mais il n’y a pas de shift narratif, de surprises, rien, on tire un mince fil narratif, des surabondantes intentions dans tous les sens, et voilà.
ce qui est d’autant plus dommage que l’idée en question est assez top : un film de loup-garous mais… avec un taureau. et surtout, ça se passe dans un lieu extraordinaire, que j’avais quasi jamais vu ?, dans un milieu social particulier avec des jeunes gens beaux et avec un accent à tomber, dans l’absolu tout ça c’est hyper chouette.
et il y a au moins 10 plans absolument splendides, et encore 30-40 vraiment supers. la photo est très belle, il y a une volonté d’exploiter le potentiel des lieux qu’elle filme… vraiment de ce point de vue là ça régale un peu.
il y a aussi plein de scènes totalement ratées, parce que mal écrites, mal jouées par des comédiens amateurs, parce que là uniquement pour ajouter un paragraphe dans la note d’intention, ou parce qu’elle veut faire des refs de genre mais réussit pas trop, elle est plus douée pour filmer autre chose que ça, ça arrive.
un film français que je suis allé voir exclusivement pour « voir ce qui se fait », et ça m'a plus plu que ce que je pensais, mais les leçons c’est qu’il faut se méfier des modes parce que ça change vite, que vraiment il faut raconter une histoire quand on fait un film, si tu as envie d’avoir une réflexion sur l’origine des étoiles tu le fais mais de manière annexe pour les gens que ça intéresse, que c’est génial d’aller filmer des lieux et des milieux sous-explorés, et que il y avait plein de bonnes idées là-dedans mais que les manières de les exploiter correctement c’était celles qui auraient fait que le film ne se serait pas fait lol.