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fox (searchlight, ici) réduit à fournir des images pas chères à disney +, suite.

c’est un film né dans le autrefois prestigieux sundance workshop, annoncé en 2020, tourné en 2022 pour le cinéma, et qui vient d’arriver sur la plateforme. le tout en pleine vague horrifique. hum hum hum.

alors il serait vain de chercher à comprendre les raisons artistiques / et stratégiques profondes derrière ce genre de décisions, mais le film n’étant pas du tout une catastrophe, c’est plaisant de penser qu’il a subi ce sort parce qu’il ne correspond juste pas (totalement, hein…) au formatage actuel.

ça se passe en 1930, dans l’oklahoma, dans une communauté de petites maisons isolées de gens très pauvres, en pleine tempête de sable. il y a une mère (sarah paulson) qui s’occupe de ses deux filles, la troisième est morte. ils attendent le retour du père, parti gagner un peu d’argent, elles n’ont qu’une vache pour survivre, le sable pénètre la maison et les corps, l’environnement est cauchemardesque et effectivement tout ça va basculer en plein cauchemar.

ça a beau se passer dans un contexte très américain, il y a une identité presque française à tout ça. d’abord, des références évidentes et transparentes : the witch, shyamalan première période, même there will be blood… cette manière de refaire les films que tu as bien aimé 10 ans plus tôt quand tu rêvais de cinéma, c’est rare dans le cinéma américain. ensuite, un scénario où tu sens l’atelier d’écriture avec des normes autres que celles des studios : c’est un peu sous-doté en termes de narration, et sur-doté en termes d’intentions. il y a un empilement de storylines qui ne s’imbriquent pas très bien mais correspondent à une volonté de bien faire ou de dire des choses, il y a un aspect intellectuel et un peu laborieux aux dépends du storytelling pur qui fait leur marque.

et donc tout ça pour arriver au concept central, qui est que le film revet tous les oripeaux du film d’horreur lambda, sauf que c’est surtout de l’horreur psychologique. ce qui me va très bien, très très bien même, et quand le film se décide d’y aller, ça donne 20 minutes qui - sans être du grand cinéma - ont un truc super puissant, en tout cas qui me parle beaucoup. mais : c’est 20 minutes, oui, sur 1h35, ce qui donne non seulement un long temps de mise en jambe, mais la mise en jambe au final ne prépare pas particulièrement bien le terrain.

le destin contrarié du film s’explique donc aisément, un film à la mentalité indépendante qui a voulu un peu pirater le système, mais qui au final échoue un peu sur les deux plans : comme film d’horreur je pense que ça clc des gens qui veulent en voir un pur, et comme truc plus psychologique c’est juste pas assez fort et concentré non plus.
(et j'ajoute à ça la mise en scène encore extrêmement plate et peu inspirée)

dans le déluge de contenus ça n’est donc pas du tout indispensable, mais j’étais content de l’avoir vu pour ces 20 minutes qui, faites correctement, auraient un potentiel de fou.

Allez je note pour un futur deux étoiles et demie sur Letterboxd.

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