Forum de FilmDeCulte

Un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant : tout va bien pour Iris. Mais depuis quand n’a-t-elle pas fait l’amour ? Peut-être est-il temps de prendre un amant. S'inscrivant sur une banale appli de rencontre, Iris ouvre la boite de Pandore. Les hommes vont tomber… Comme s’il en pleuvait !

Après le séduisant ANTOINETTE DANS LES CEVENNES, Caroline Vignal utilise ses "pleins-pouvoirs" (je pense qu'elle rigolerait bien si elle lisait ça) pour réaliser cette comédie romantique d'un autre temps. Le pitch est d'une basiquitude confondante, on dirait un syno de 2012, et l'exécution est du même acabit: suite de rencontres avec des gars variés avec des petites situations comiques "inattendues". Même le discours sous-jacent sur la liberté sexuelle des femmes, qui pourrait être réinventé dans une lumière post-MeToo intéressante, n'apporte rien de neuf, surtout que ça chemine vers la conclusion la plus attendue possible.

Le film pourrait éventuellement se rattraper par son imagination visuelle. Et s'il y a une belle promesse au début, notamment avec la matérialisation physique des innombrables prétendants virtuels de plus en plus envahissants, ce n'est jamais le feu d'artifice créatif espéré, à l'instar des nombreux textos du film qui apparaissent sous la forme... d'un sous-titre Helvetica en bas de l'image. Même le moment le plus étonnant et travaillé du film (un numéro musical It's Raining Men en VF et dansé à Créteil-Préfécture) est certes sympathique mais paraît petit et vite fait. C'est dommage et surtout la "fantaisie" du film paraît tellement tiède après avoir vu le film d'Erwan Le Duc, tellement plus surprenant et stimulant.

Au final je ne retiens que le jeu d'acteur de Calamy et la liberté des réactions de certains seconds rôles.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

La seule question valable : Laure Calamy nous offre t'elle son quota de nues habituelles ?

ça me fait triste parce que j'avais vraiment adoré antoinette.
elle a beau dire dans le dossier de presse que l'idée date d'il y a 4 ans, je reste sur mon hypothèse que c'est une lente, qu'il fallait battre le fer tant qu'il était chaud, qu'elle avait passé 20 ans à monter son deuxième donc elle n'avait pas envie d'enquiller sur 7 ans pour faire son troisième. du coup elle a recyclé ce truc qui a l'air hors d'âge et pas au niveau.

mais j'irai quand même, et je continue de guetter si un service quelconque se décide à diffuser les autres filles.

Take a wild guess.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Obligé de voir ça en hommage à mon fief d'enfance (dans 3 mois sur myCanal, juste la scène).

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je vais faire une distinction un peu artificielle entre le 'fond' et la 'forme'. sur la forme, on n'est pas loin de catastrophe pour des raisons évoquées par qui-gon mais je vais en rajouter une couche : un synopsis franchement ringard - on dirait un truc inspiré par un article de l'express de 2012. un scénario sans imagination et sans surprise. une structure qui ne marche fondamentalement pas, on voit globalement tout venir, on est dans un tunnel de rencontres, c'est chiant. rien n'est drôle, imaginatif, émouvant, l'imaginaire est tout petit, minuscule, on dirait une V1 de chaque scène, on note ce qu'il va se passer sans avoir encore tout à fait trouvé le déclic qui donnera vie à la scène. la vie, justement, est absente, la mise en scène est amorphe, rien ne pétille, rien ne vit, quoi. l'image est d'une laideur affolante, il y a aucun souffle de cinéma, jamais. une incarnation dramatique du film français du milieu sorti d'usine, fabriqué sans entrain par une équipe de techniciens qui font leur heures en faisant comme d'hab, dans un petit tournage parisien sympa et sans enjeux où on rentre pas trop crevés, sans proposition artistique à part des trucs minuscules... en l'occurrence, les 'fantaisaies' à la sauce cnc dont parle qui-gon, les concrétisations des prétendants, idée qui pourrait être sympa dans un court-métrage, mais même ça elle n'en fait quasiment rien. et cette scène de chant, qui pourrait être sympa si elle ne se concrétisait pas dans minuscule identité on-le-fait-mais-pas-trop, ce 'décalage' franco-franchouille décati... bref, vraiment terrible.

et puis il y a le 'fond', qui m'a plus interpellé.

j'ai déjà tiqué avec l'appartement, que j'estime entre 2,5 et 3m d'euros. "les états d'âme de bourgeois parisiens dans leur grand appartement parisien" c'est un cliché contre le cinéma français d'il y a 10-15 ans, et le fait est que les gens doivent faire attention depuis, ça s'est calmé. et là... on est donc dans le 0,5%. sauf que ce n'est pas traité, rien, totalement acquis. et ce n'est même pas dans un délire à la nancy meyers d'être parmi d'immenses fortunes en mode tout est normal par pur plaisir esthétique de déco insensée, de vues splendides, etc:: elle filme à peine tout ça, elle n'a manifestement aucun goût ou rien pour ce genre de belles choses. j'ai trouvé ça bizarre.
mais peut-on imaginer un film sur un dentiste quadragénaire 0,5% qui, insatisfait des prestations offertes par sa femme et mère de ses enfants, irait enchainer les aventures dans son dos, peut-on imaginer une scène de strip-tease d'une des femmes pour lui, peut-on imaginer que le personnage de la femme trompée n'aurait pas le droit à une personnalité, une storyline, une pensée, qu'elle serait réduite à une silhouette au fond du cadre, caricaturée à l'extreme en épouse-qui-travaille-trop-et-me-regarde-plus ?
et ce n'est même pas le féminisme de l'époque, ce serait juste assez détestable, pas respectueux des individus, de l'expérience du mariage, de la douleur des gens trompés, de la dévastation émotionnelle d'un mariage qui se casse la gueule.
du coup, derrière le "désir des femmes" j'y ai un peu vu le fait que l'égalité des sexes c'est désormais la possibilité pour les femmes de se comporter comme les plus dégueulasses des hommes. pas exactement le progrès auquel j'aspire.
mais là encore, malgré la minuscule et prévisible pirouette finale, je n'ai pas vu de discours ou de reflexion sur le sujet. du coup, je ne peux m'empêcher de penser que le film est assez inaccessible à plein d'hommes qui ne peuvent que se braquer et à plein de femmes qui auront un blocage moral avec ces adultères célebrés en mode balek.

laure calamy est super, plein de plans-pépites sur elle, je l'aime beaucoup.
et je suis pas forcément le mieux placé pour me plaindre, mais l'absence de ponctuation dans les sms était très agaçante.

Le film a l’air bien ringard dans son rapport aux applis de rencontre, quelques années de retard au moins.
Ce qui sied aux vieux mais aux autres ? Me fait penser à ces vieux qui te parlaient des NFT en 2023.

J'ai trouvé cela médiocre. Pas drôle, pas sexy, ne racontant rien en mal, etc. Pour revenir à une discussion avec Art Core sur un autre film avec Calamy, Je ne me laisserai plus faire est un chef d'oeuvre face à çà et donc je comprends qu'on puisse dans ce dernier le haut du panier de la comédie française si le reste est du niveau de ce Iris.

J'avais pourtant beaucoup aimé Antoinette dans les Cévennes.