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Le redoutable homme des neiges en VF.

Le botaniste anglais Rollason (Peter Cushing), sa femme Helen et son assistant sont les hôtes d'un monastère au Tibet. Une expédition américaine débarque bientôt dans le but de découvrir le légendaire Yéti en grimpant dans les hauteurs Himalayennes. Rollason décide de se joindre à eux dans un but scientifique, malgré les avertissements du lama.

Ecrit par Nigel Kneale et réalisé par Val Guest, comme les deux premiers Quatermass. Et bien sûr, là encore produit par la Hammer.

Tout est là dès les premiers échanges anxiogènes entre le vieux lama souriant et l’aimable scientifique incarné par Peter Cushing, notamment dans la manière dont ils s’interrompent constamment puis parlent en même temps : absence de dialogue, au-delà de la cordialité mutuelle, entre religion et science mais aussi entre cultures. Cette entrée en matière malaisante au possible fait office de danse— malhabile pour le scientifique, plus triomphante pour le moine— autour d’une duplicité mutuelle qui ne va cesser de se réverbérer tout au long de cette expédition en quête du fameux Yéti. C’est vraiment « que le mensonge le plus moral gagne ». Le mensonge le plus moral, mais aussi le meilleur système : le bouddhisme est ici dépeint dans son versant folklorique le plus étrange et angoissant, teinté de paranormal et de démonologie, un contexte dans lequel les occidentaux curieux et entreprenants ne se sentent pas du tout à l'aise. De ce point de vue, on pensera forcément à Vaudou qui reste néanmoins un sommet en la matière.

L’écriture est remarquable tout du long, les dialogues superbes. Qu’ils touchent aux états d’âmes, obsessions et conflits des personnages et entre eux, ou contribuent à faire progresser l’intrigue et l’atmosphère, ici constamment à la lisière de l’aventure et de l’horreur (toute en suggestion, bien sûr), ils sont un modèle de professionnalisme sous contrainte de durée, de format et de genre.

L’expédition sert de théâtre à l’appât du gain qui cache un profond besoin de reconnaissance, à la vocation scientifique qui se veut humaniste mais frôle l’hubris, à l’obsession qui se mue en emprise et à la pulsion de mort hystérique au cœur de la chasse. Tout ça s’entrechoque au milieu du désert glacial et escarpé de l’Himalaya, qui n’aurait pu être mieux mis en image à cette époque. Et, une fois n’est pas coutume, la musique est extraordinaire, loin des tonitruances emphatiques habituelles.

L’exemple même du concept exploité à fond. Dense et rassasiant. Excellent.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Go away, Anna.

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