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Le Monstre en VF.

Réalisé par Val Guest pour la Hammer et écrit par Nigel Kneale, qui adapte pour le format ciné sa propre série réalisée pour la BBC quelques années plus tôt.

La quintessence même du trope de la fusée qui revient sur terre dans des conditions pas terribles, avec un seul survivant de plus en plus chelou, et une équipe d’experts dépassés qui essayent de résoudre ce mystère angoissant.

Les premières minutes sont un modèle d’urgence et de cacophonie, entre le crash qui réveille tout le village, l’arrivée des pompiers et de la police, la team en mode complexe militaro-industriel qui met tout le monde à l’amende. Enfin, surtout le personnage titre, sorte de connard épouvantablement désagréable et directif, qui passe son temps à mal parler aux gens aussi bien en-dessous qu’au-dessus de lui. Le professeur Quatermass (Brian Donlevy, américain perdu au milieu des Britanniques) ne fait que refuser les injonctions des autres et imposer les siennes, sans cacher son mépris, avant de quitter la conversation d’un demi-tour sec comme un coup de trique. Ca en devient même une sorte de running gag, jusqu’à cette séquence finale incroyable d’impolitesse (sans compter ses implications sinistres pour la suite). Dès les premiers échanges en voiture, au cours desquels il se montre déjà odieux, se pose la question de sa compétence : oui, il a réussi à faire partir la fusée, mais les retombées de l’échec à la faire revenir planent sur toute l’intrigue, en plus des conséquences de l’état mystérieux du survivant. On sent déjà toute l’angoisse d’une grande puissance terrifiée à l’idée de perdre du terrain dans un âge où les progrès technologiques sont une question de vie ou de mort (mais tout le monde est très bien habillé).

Le mix entre SF et horreur est exemplaire, excellente maîtrise de la suggestion. La scène de la diffusion en petit comité de l’enregistrement de l’incident pendant le vol est un modèle qui a pavé la voie à bien des suiveurs : le premier qui me vient en tête, c’est bien sûr l’inénarrable Event Horizon. On pensera aussi à Prince of Darkness, dont les éléments qui m’ont toujours le plus plu sont ceux qui tournent autour de l’équipe de mecs retranchés derrière leurs compétences techniques ou scientifiques. Et une fois que la suggestion laisse la place à la frontalité, impossible de ne pas y voir une préfiguration de The Thing ou The Fly, même Alien par certains aspects.

Excellent.

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Looks like meat's back on the menu, boys!