Forum de FilmDeCulte

Les tueurs en série n’occupent plus beaucoup de place dans l’actualité criminelle, remplacés par les tueurs de masse qui ont la particularité d’être plus politisables, quand ils ne sont pas eux-mêmes politisés : incels, trans, fascistes, islamistes… Ils théorisent leurs passages à l’acte, les rationalisent, leur confèrent une portée à grands coups de revendications et manifestes. A l’inverse, les tueurs en série n'ont strictement rien à dire. Ils ne révèlent rien, ni de la société, ni de la nature humaine, ni d’une quelconque idée ou même idéologie, ils ne proposent rien d’autre qu’un miroir aux alouettes. Zodiac mais surtout Mindhunter le montrent très bien, en plus de boucler la boucle d’une fascination typiquement 70’s pour le sujet qui, s’il n’a jamais vraiment été politisé, a par contre été psychologisé jusqu’à l’écœurement.

Marrant du coup d’assister à leur retour à l’écran.

Je ne spoilerai pas parce que Don’t Move mérite de prendre par surprise malgré une entrée en matière cousue de fil blanc. Ca décolle pourtant rapidement pour la simple raison que le concept est tenu, pour une fois, avec de la rigueur, ses règles sont respectées tout du long, avec un chouette parallèle entre passivité imposée et agitation croissante du fait de péripéties qui s’accumulent de manière organique, de façon à susciter un suspens tout à fait honnête. Quelques poncifs subsistent, bien sûr. Ils sont de l’ordre de l’inévitable, vu le sujet. Mais dans l’ensemble, et avec une certaine humilité, le taf est fait non sans fraîcheur. Plusieurs fois je me suis dit "ah ouais, bien joué" alors que je n'y attendais pas.

C’est un meilleur Trap que Trap, en gros.

C'est sur Netflix et produit par Sam Raimi.

_________________
Looks like meat's back on the menu, boys!