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Shakha Proshakha en VO

L'ancien industriel Ananda vit retiré avec son second fils, Proshanto, devenu handicapé mental à la suite d'un accident. Mais le jour de son soixante-dixième anniversaire, Ananda subit une attaque cardiaque. Ses trois autres fils viennent en urgence lui rendre visite.

Le format 4/3 et le quasi huis-clos au début m'ont fait me dire que Satyajit Ray se faisait vieux et que, suite à son attaque, il avait peut-être plus trop l'énergie pour faire des extérieurs. Cependant, le film nous interpelle assez rapidement via, d'une part le retour de Soumitra Chatterjee cette fois en adulte handicapé suite à un accident qui veille à ne pas go full retard, et d'autre part ce personnage de vieux cloué au lit qui préfigure cruellement Ray lui-même quelques années plus tard.

Le film semble alors faire figure d'autoportrait et de réminiscence au crépuscule de la vie, en plus d'un portrait de générations qui dilapident l'héritage moral du père. Il y a un côté assez "Claude Sautet" dans cette réunion de quinquas autour du patriarche mourant, chacun illustrant un chemin différent dans la vie. Mais ça sait rester suffisamment dur pour ne pas devenir trop du film du milieu tiédasse. Les apparitions sépulcrales d'un Soumitra reclus avec sa musique de chambre donnent au film un aspect parfois fantomatique. Et autour des personnages principaux gravitent les deux extrêmes de la vie: le grand-père de 93 ans sénile avec sa présence mi-comic relief mi-angoisse absolue de la dégénérescence, et son antithèse, le petit-fils de 5 ans (nommé... DINGO). Chacun est comme un témoin muet du jeu des adultes et, chacun à leur façon, c'est par leurs bouches que sort la vérité.

Le dernier acte comporte une scène de pique-nique qui rappelle DES JOURS ET DES NUITS DANS LA FORÊT et j'ai trouvé la fin très belle.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste