Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Nov 2024, 06:30

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 20 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
MessagePosté: 19 Déc 2007, 15:44 
En ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 18 Aoû 2005, 21:23
Messages: 3437
[Info modo : post en réponse à un premier message effacé]


Une bonne claque, en ce qui me concerne, mais effectivement surtout formelle.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 19 Déc 2007, 15:52 
Hors ligne
Vaut mieux l'avoir en journal
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22916
Localisation: Paris
Toujours pas vu ce film, mais Quand passent les cygognes est un de mes films préférés.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 19 Déc 2007, 16:12 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Grosse claque pris au ciné. Formellement on atteint des sommets et pas seulement dans les mouvements de caméra impressionnants mais dans ce que signifie la mise-en-scène. Ici la caméra a un coté prosélyte communiste un peu lourdaud et gênant mais je trouve son utilisation assez extraordinaire.
5/6

Et effectivement Quand passent les Cigognes c'est un des plus beaux films du monde. Même génie formel sans la propagande derrière mais une sublime histoire d'amour. Un immense cinéaste ce Kalatozov dont j'aimerais bien découvrir d'autres films.

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 19 Déc 2007, 17:32 
Hors ligne
Departed
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2006, 12:37
Messages: 3867
Localisation: Hotel Yorba
Splendide. Un peu chiant par moments.
Mais splendide.
Mais un peu chiant par moments.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 17 Fév 2008, 12:23 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 20 Sep 2007, 09:31
Messages: 5002
Enfin vu, de mes yeux vu, ce Graal de l'esthetico-branlette. Et c'est bien !
2h30 à la gloire de la revoluçion, des palmiers et des panaches de fumée. Des plans séquences hallucinants et une caméra grand angle extrèmement physique au service d'un film de pure mise en scène avec ses histoires simples et fortes (et naïves, ça oui).
Enfin ça tue quoi.

5.5/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 19 Mai 2011, 03:12 
Hors ligne
Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Image


Planète Cuba. Le film s'ouvre sur la mention de Christophe Colomb découvrant un monde étranger à tout ce qu'il a vu : le film nous amène effectivement dans un autre monde, celui d'un grand angle en mouvement qui donne l'impression de ressentir l'espace par 36 yeux, par toutes les pores, qui nous fait traverser un constant horizon arrondi de petite planète ; un monde pété de soleil, illuminé, comme en extase dès qu'une lumière vient envahir le cadre (les cannes à sucre, le feu, rhaaaa !) contre un ciel si sombre qu'il semble faire nuit en plein jour ; un monde conglomérat, mix violent de glorification de la nature, d'un fatras d'armes et de pauvreté, de personnages avalés par le mouvement d'ensemble d'un peuple, et d'un monde américain de sexe et de luxe (que Kalatozov filme avec un ambigu amour, d'ailleurs, ça me rappelle Demille qui condamnait les orgies romaines en les filmant en grand connaisseur). Des les premières secondes, nous sommes ailleurs : si le film est si aimable, si on peut partager son lyrisme, c'est déjà parce que la vision qu'il met en scène dépasse le manifeste du parti - la voix-off du pays, même quand elle débite des slogans, est par exemple une idée assez salvatrice : point de vue détaché et lointain qui englobe tout en son sein, aspect les plus laids y compris, et qui embrasse l'Histoire plus largement que ce que le récit décrit directement sous nos yeux.

Je cherche pas à faire de Kalatozov un rebelle qui aurait enfoui, en passager clandestin, une subversion au milieu du film de propagande : je note seulement que son lyrisme touche à des utopies plus larges que le programme communiste, et qu'on peut sans mal partager sa fascination. Souvent, devant une scène qui débute (la visite des policiers à l'imprimerie de tracts, par exemple), je suis un peu irrité, agacé, et à CHAQUE fois (excepté la fin, en fait), le film transcende la situation pour l'amener à un tel état de poésie et d'extase formelle qu'il te fait oublier toutes tes crispations : le regard est tourné vers le romantisme du geste, vers le panthéisme (la nature refuge, le fantasme d'une fusion à nouveau avec elle) ; ici, le politique n'est qu'un moyen pour y parvenir.

Même si la propagande reste globalement outrancière (attention, cubain, l'américain vient violer nos filles et nos compagnes...), je suis quand même assez surpris par ce qui obsède Kalatozov là-dedans : la légitimité de la violence. Répétant en boucle le même schéma ("je refuse d'utiliser la violence qui me dégoûte" > "l'ennemi que j'ai épargné s'en sert contre moi" > "j'ai eu bien tort"), le film semble vouloir à tout prix préparer notre regard à accepter que sa fibre lyrique s'appose à une armée en marche, à une armée qui tire. Il était pas loin d'y arriver, mais quelque chose cloche encore - peut-être parce que la voix-off, qui rattache par sa présence-même la violence de cette révolution au reste des visions de Cuba (qui en fait, à raison, une partie de son histoire à présent, de l'ADN de ce peuple, une part non négociable qu'il serait inutile de nier), se sent justement obligée d'argumenter dans le texte, révélant un gêne : parce qu'elle fait acte d'insécurité sur la question, finalement. Je trouve cet aveu d'échec un peu marrant ; là, pour le coup, je sens le cinéaste préoccupé derrière le projet de propagande, involontairement.

Bref, je divague. Le film est une claque de tous les instants, un carrefour entre 136 mouvances de cinéma, un trésor d'inspiration, une collier de visions étranges et ambitieuses dépassant de loin l'aspect politique (je trouve encore une fois que le film l'est finalement peu, politique, au-delà de sa couche superficielle : j'ai plus l'impression d'une ambition à faire le portrait d'une terre et de son peuple). Une forme qui dépasse également celle du film fier façon "tour de force" sec et limité à la prouesse, aspect qui ne correspond finalement qu'à quelques plans séquences particuliers (la procession, la piscine). Bref, ça restera une grosse découverte pour moi (je sais, j'arrive encore après la bataille).


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 19 Mai 2011, 11:15 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 26 Jan 2008, 00:06
Messages: 5531
Tom a écrit:
(je sais, j'arrive encore après la bataille).

Putain ouais, 47 ans mec. T'es vraiment à la bourre !
Blague à part, j'aime bien tes - et en général - les déterrages de topics de films. Ca me parait tout à fait normal en fait.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 19 Mai 2011, 11:32 
Hors ligne
Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
Messages: 11667
Oui voilà, exactement, je suis le déterreur du forum ! Tremblez...


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 06 Avr 2015, 20:28 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 07 Oct 2005, 10:23
Messages: 8088
Ce soir 00:55 au ciné club de France 2


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 07 Avr 2015, 02:28 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86845
Localisation: Fortress of Précarité
C'est la folie, ce film, quand même.

J'ai allumé la télé avec une grosse méfiance mais après un léger temps de scepticisme ("ok c'est une vidéo YouTube à la GoPro mais en mode 1964"), il est impossible de ne pas se laisser embarquer par la caméra de Kalatozov et de son chef op. Ne serait-ce que d'un point de vue purement technique, la mise en scène est épatante. On est avant la création de la Steadycam, on est dans un film fait par des communistes dans un pays pauvre, on a un réal de 60 balais à la barre et on a droit à des plans-séquences qui partent d'une teuf sur un toit et finissent dans une piscine SOUS L'EAU.

Mais la virtuosité ne serait rien si elle n'était pas porteuse et la forme se fait tour-à-tour enivrante - toute la scène de danse est d'une énergie cauchemardesque folle - puis lyrique - Pedro perdu dans son champ de cannes à sucre à la blancheur divine - puis effrayante - l'architecture de la ville qui accompagne le parcours d'Enrique le sniper contribue à un délire paranoïaque fort - puis épique - la procession filmée d'en haut.

Il y a quelque chose d'incroyablement alchimique dans la combinaison du grand angle, du N&B, de la caméra portée et des plans débullés, aboutissant à la création d'une incursion onirique dans ce Cuba à multi-facettes de la révolution. Le film n'est pas finaud (je me serai bien passé de la voix off) et s'étire un peu trop (le dernier segment était dispensable) mais la conviction intrépide qui anime l'oeuvre pardonne tout.

Je suis étonné que ce film n'ait pas été davantage pillé (je pense à Lubezki, notamment sur Children of Men et Birdman mais sinon y a qui?). Cela s'explique par la disparition virtuelle du film pendant près de 30 ans mais là ça fait 20 ans qu'il a été redécouvert, j'aurai cru son influence plus inévitable.

Ça peut changer : Rian Johnson a dit qu'il avait montré La Lettre inachevée, le précédent film de Kalatozov, à son équipe de Star Wars Episode VIII.
En tout cas, ça donne envie de jeter un coup d'oeil à sa filmo.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 07 Avr 2015, 08:45 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Très envie de voir La lettre inachevée.
Sinon je conseille le sublime Quand passent les cigognes, merveille de lyrisme et d'envolées romantiques.

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 07 Avr 2015, 09:15 
Hors ligne
L'impertinent pertinent
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Juil 2005, 01:55
Messages: 11421
Localisation: Previously on Premiere
Film Freak a écrit:
Je suis étonné que ce film n'ait pas été davantage pillé (je pense à Lubezki, notamment sur Children of Men et Birdman mais sinon y a qui?).


J'ai commencé à entendre parler du film via Scorsese et Paul Thomas Anderson (dans Boogie Nights il refait la piscine, mais sans partir du toit).

_________________
I think we're gonna need a helmet.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Mar 2016, 06:08 
Hors ligne
Sir Flashball
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23852
J'aurais pu écrire mot pour mot l'avis de Tom, donc je m'abstiens d'une critique, mais j'ai trouvé ça sublime à tous les niveaux. Et puis putain, la prouesse technique que c'est, ce truc...

Le seul truc scandaleux là-dedans, c'est que ce film finisse derrière la daube de Desplechiotte dans le top découvertes 2015 de Film Freak.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Mar 2016, 09:55 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
Messages: 8292
Y a quand même un aspect qui n'est pas abouti selon moi, c'est la direction d'acteur. J'ai vraiment l'impression d'un cinéaste obnubilé par la technique mais pas vraiment capable de diriger ses acteurs. Jean Bouise y est particulièrement mauvais. Mais sur le plan technique, c'est absolument éblouissant, la scène d'ouverture fait passer celle de la Soif du Mal pour du travail d'amateur.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 03 Mar 2016, 09:59 
Hors ligne
Sir Flashball
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23852
Lohmann a écrit:
Y a quand même un aspect qui n'est pas abouti selon moi, c'est la direction d'acteur. J'ai vraiment l'impression d'un cinéaste obnubilé par la technique mais pas vraiment capable de diriger ses acteurs. Jean Bouise y est particulièrement mauvais.


J'ai pas du tout été gêné, au contraire, sauf effectivement, pour les "américains", dont il est évident que leur nationalité est tout autre. Et c'est surtout ça le problème, ils ne savent pas jouer en anglais.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 20 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Lettre inachevée (Mikhaïl Kalatozov - 1959)

Tom

1

1791

23 Juin 2017, 22:57

Castorp Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Quand passent les cigognes (Mikhaïl Kalatozov, 1957)

Jerónimo

14

1034

04 Jan 2022, 22:54

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Adieu Cuba (Andy Garcia, 2006)

_ZaZaZa_

1

1726

06 Mai 2007, 17:48

rotary [Bot] Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Sœurs de scène (Xie Jin - 1964)

Tom

0

1642

01 Déc 2014, 00:49

Tom Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Charulata (Satyajit Ray - 1964)

Qui-Gon Jinn

8

499

05 Jan 2023, 10:24

Baptiste Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Goldfinger (Guy Hamilton - 1964)

Qui-Gon Jinn

7

926

11 Jan 2021, 10:09

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Passion (Yasuzo Masumura - 1964)

Blissfully

9

2513

30 Aoû 2005, 11:51

Blissfully Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. L'Été en hiver (François Chalais, 1964)

Mr Chow

6

1959

07 Avr 2017, 19:40

kamar Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Fantomas (André Hunebelle - 1964)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Nijal

20

3033

15 Aoû 2009, 10:57

Vintage Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les Diamants de la nuit (Jan Němec - 1964)

Tom

6

1702

01 Nov 2013, 00:26

Tom Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Bing [Bot], Majestic-12 [Bot] et 35 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web