Forum de FilmDeCulte

Deux ans après sa présentation au festival de Toronto, le premier Eli Roth en 6 ans trouve enfin un distributeur (ciné pour les States, VOD pour la France) et c'est un plaisir de retrouver l'horreur typique du cinéaste, ce gore épidermique qui réussit toujours à être bieeeeeen dégueu sans basculer dans le too much complaisant et désensibilisant, cet humour à tendance potache qu'il parvient habilement à mêler à l'ensemble sans casser l'ambiance, mais surtout un fond qui le distingue du tout-venant.

Déjà dans Cabin Fever, Roth reprenait certains archétypes du registre "jeunes qui partent dans une cabane dans les bois" pour mieux tenter de le renouveler, substituant un virus mangeur de chair aux dégénérés ou boogeymen habituels et, ce faisant, développant un sous-texte sur le sexe et la maladie plus proche d'un Cronenberg que d'un Evil Dead. Mais c'est avec Hostel que Roth s'était imposé, ne donnant pas dans le vulgaire torture porn mais retournant le capitalisme contre ses héros américains, faisant d'eux les putes, dans un jeu de massacre vaguement méta.

Dans The Green Inferno, qui affiche ouvertement ses influences en s'attaquant à une autre niche du cinéma d'horreur (le film de cannibales), il est à nouveau question de jeunes occidentaux punis pour l'arrogance avec laquelle ils débarquent à l'étranger, non pas pour leur colonialisme mais leur activisme déplacé. Sans opter pour le cynisme, Roth prend un malin plaisir à foutre dans la merde tous ces joueurs de diabolo qui pensent que c'est à l'homme blanc de sauver les indigènes ou qui érigent des gueules de T-shirts en causes à défendre sur le parvis de la fac. Malgré le pouvoir de l'image, le changement demande un vrai sacrifice.

Entre l'image vidéo et les performances d'acteurs laissant à désirer, j'ai eu un peu peur au début d'être face à un Cannibal Low Cost (badum-chssss) mais dès qu'on passe dans la jungle, le film démarre, les décors naturels se prêtent davantage à l'image numérique et je n'ai aucun mal à être convaincu par la terreur sur les visages des comédiens.

Dès lors que la tribu entre en jeu, le récit est forcément un peu plus limité mais les deux "rituels" qui ouvrent et ferment ce long segment sont bien vénères, à la fois terrorisant et jubilatoire pour le premier et réellement chaud tendance insupportable pour le second. Et malgré le jusqu'au-boutisme de ce climax, Roth adopte un point de vue dans l'écriture et la mise en scène qui n'est jamais voyeuriste. Bien des films d'horreur ayant recours à ce genre de scènes tombent dans la facilité de l'exploitation décomplexée pure et donc misogyne mais ici, il n'en est rien.

Non vraiment, c'est un petit film mais c'est plein de bonnes choses.

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Pas le temps de développer vu l'heure mais tout d'accord, trouvé ça assez chouette.

Donc on va pouvoir le voir comment?

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Wild Bunch le sort en "e-cinema" le 16 octobre. Tarif plus élevé qu'un VOD sur une durée de 6 semaines, comme Welcome to new york. Peut être aussi avec des affiches du coup.

http://www.zdnet.fr/actualites/e-cinema ... 817084.htm

Y a des projo de presse pour les sorties e-cinema?

Ouais, tous les spectateurs sont dans une même salle et matent le film sur leurs smartphones.

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Netflix les gars, Netflix.

C'est rare mais là ils l'ont fait.

Abyssin, tu l'as vu comment?

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Oublie, je confonds avec un autre. Par contre, celui-là en bon fan d'Hostel 2 je l'attends avec impatience.

Tu l'as confondu avec quoi?

Pareil, je n'en avais pas entendu parler jusqu'à aujourd'hui, ça a l'air cool.

J'ai confondu avec le dernier Ti West The sacrament qui est très bien au passage.
C'est de la même génération de cinéaste, ça se passe dans la jungle sauf que tu remplaces les cannibales par une secte.

Euuuh non. Y'en a maintenant sur quasiment toutes les sorties E-Cinema.

Rares sont celles auxquelles FDC est convié alors

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Ah oui, c'est vraiment chouette "The Sacrament".
Tout le délire Jonestown Massacre est passionnant, Gene Jones, le mec qui fait le gourou est parfait, et l'utilisation du found footage est pour une fois aussi justifiée que réussie.

Je comprendrai jamais l'indulgence vis à vis d'Eli Roth. A chacun de ses films je me fais les mêmes réflexions. Le mec n'a aucun talent particulier de metteur en scène et à part quelques idées ça et là (souvent mal exécutées), son cinéma n'est finalement pas si éloigné d'un cinéma d'horreur de série B/Z totalement lambda. Je retiens une scène de son cinéma (oui j'ai vu tous ses films), la magnifique scène du bain de sang style Bathory dans Hostel 2

Confirmation avec ce Green Inferno totalement con, écrit avec le cul, joué par des marionnettes, moche, mal réalisé, sans aucune personnalité etc... Quant au gore effectivement c'est assez crade, surtout une scène en fait, vraiment dégueulasse et où j'ai bien cru que ma voisine allait gerber mais c'est pas non plus le film qui redéfinit le genre ou quoi que ce soit. C'est sans doute d'ailleurs ça le soucis, le film se laisse regarder gentiment, est parfois amusant, gentiment gore ici ou là mais ça reste un film d'horreur vaguement cheap (pas tant dans les moyens que dans la mise en scène et la photo - ça m'a fait d'ailleurs pensé par moment à Ebola Syndrome).

Après c'est toujours marrant chez Eli Roth cette manière un peu ironique de faire souffrir ses bons petits personnages d'américains blancs qui pensent venir sauver une tribu en danger. C'est ce qui donne au film ce ton si décalé entre premier degré horrible et flippant et comédie gore à la Braindead avec des idées d'une puérilité assez affligeante


Bref c'est pas détestable mais pour moi c'est vraiment du cinéma d'horreur basique/moyen, aussi vu, aussitôt oublié. Dans le genre gore récent j'ai largement préféré le remake d'Evil Dead, tout aussi con, mais beaucoup plus viscéral et avec un certain talent dans la réal.



Je vois pas du tout à quelle scène tu fais allusion. Car aucune autre scène que la première ne m'a vraiment interpellé.


Et contrairement à toi je trouve le teasing pour un potentiel deuxième film tout pourri.

1-2/6

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CroqAnimement votre

Pas mieux sur Eli Roth