Forum de FilmDeCulte

Les années 30 en Mandchourie. Le Cinglé vole une carte aux trésors à un haut dignitaire japonais. La Brute, tueur à gages réputé, est payé pour récupérer cette carte. Le Bon veut retrouver le détenteur de la carte pour empocher la prime. Un seul parviendra à ses fins, s'il réussit à anéantir l'armée japonaise, les voyous chinois, les gangsters coréens... et ses deux adversaires.

Je savais pas trop à quoi m'attendre et c'est un peu par désœuvrement que je me suis retrouvé dans la salle.
J'ai kiffé.
Il faut savoir que tout dans le scénario est prétexte à l'enchaînement des scènes d'action, parfois jusqu'à l'absurde (très volontaire) et une fois qu'on a accepté ça tout roule.
J'ai repensé au cinéma américain, à combien il avait perdu le savoir faire des films d'action/aventure, les Pirates des Caraïbes 3 et autres Indiana Jones 4, combien il était décevant la plupart du temps. Et là, pilé par la Corée du Sud qui nous sort un truc de pur plaisir, entièrement axé sur l'énergie et le rythme.

Ça regarde clairement vers le cinéma de Hark (tendance Docteur Wong et les Pirates), en moins ambitieux, le chaos et la métaphysique en moins, mais tout de même un cinéma du mouvement, un montage de l'indice (on filme la poussière qui retombe plutôt que l'explosion, le poing qui fini sa course plutôt que le coup), un brio qui m'impressionne à chaque fois, cette manière de s'agiter énormément sans que l'on ne soit jamais perdu, même plutôt avec la sensation qu'on voit tout dans le moindre détail alors que ça fourmille et que ça va très vite (Les Bournes peuvent en prendre de la graine), ici le spectateur sait toujours ce qui se passe exactement et s'il se perd il se rattrape instantanément au plan suivant.
Les scènes d'action ont une ampleur folle et beaucoup d'élégance. Le film se montre comme potache mais il fait ça sérieusement, avec précision.

Alors ça s'épuise dangereusement vers la fin mais on s'en fout, jusque là tous les tours de force on réussit leur coup.

Et puis la classe des personnages, très manga, manteaux dans le vent, mèche rebelle millimétrée et posture iconique. Et puis la musique très fun, un peu tarantinesque, un peu Morricone techno.
Le film hyper sympa en fait, qui vise exactement ça, pas du tout cynique dans sa posture, un truc populaire dans le bon sens du terme qui ne ment jamais sur ce qu'il veut être et qui cherche le plaisir spectaculaire de manière très honnête, là où le cinéma américain filme avec sa calculette et sa démarche post-moderne.

4,5/6

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Pré Carré

Plus ou moins d'accord. Dommage que la fin soit ratée.
4/6

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N'écoutez pas Film Freak

bonjour le tiers-mondisme de mes deux.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Suggestion d'une bonne résolution pour 2009 : chut !

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N'écoutez pas Film Freak

Ben en voyant le film j'ai surtout eu l'impression de voir Pirates des Caraibes 4 justement : acteurs qui en font des caisses, scénario crétin au possible, filmage MTV avec explosions toutes les trois secondes, humour ultra-lourdingue ( les faux rebelles qui se font enfoncer des objets ) et non, ce n'est pas lisible, ou alors Michael Bay est lisible aussi. Sans parler des clins d'oeil ultra-lourds à Sergio Leone complètement vains, le final atteignant une absence de savoir-faire incroyable.

Donc j'ai tendance à rejoindre Skip sur le coup.

J'vois pas trop le rapport avec le tiers-monde...

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N'écoutez pas Film Freak

Avis aux amateurs.
Buzz est rémonté contre le film, alors celui qui veut tenter de le convaincre que le film n'est pas un simple mélange de pompage et d'explosions, il accroche bien ses testicules et il débat jusqu'au bout.

En même temps, fallait pas toucher à Leone...

Je ne voudrais pas m'avancer étant donné que je ne connais pas skip mc coy, mais y a une tendance depuis quelque temps par la presse et les cinéphiles à encenser un peu n'importe quoi tant que c'est issu d'un pays asiatique notamment, et c'est particulièrement valable avec la Corée.
C'est un avis qui vaut ce qu'il vaut, mais pour ma part je crois que si ce film avait été fait par des américains ( bon, en adaptant le contexte, vous me comprenez ) il aurait sans doute éveillé beaucoup moins d'intérêt, la touche exotique faisant passer la pillule pour tout et n'importe quoi, des délires chiantissimes de Miike au Japon aux Wu Xia Pian plus-académique-tu-meurs en Chine en passant par des blockbusters coréens impersonnels.

Et en temps qu'asiatophile ces trucs lisses, vains et prévisibles m'énervent. Les budgets enflent, on a eu l'année dernière le plus gros budget de l'histoire de Chine ( la cité interdite ), c'était complètement catastrophique, là on nous présente le plus gros blockbuster de l'histoire la Corée, alors certes c'est un peu moins prétentieux mais au final, ça ne pèse quand même vraiment pas grand chose artistiquement.

Sk, ne me fais pas dire ce que j'ai pas dit, on peut toucher à Leone . Faut seulement avoir un minimum de talent, comme un Johnnie To ou un Tarantino, et comprendre que l'esprit d'un film de Leone ça tape quand même un peu plus profond que " je cadre sur des yeux sur une musique de Morricone, mes héros sont sales et ils tirent tous très vite ". Donc forcément sans talent ni personnalité...

la posture bêtement anti-américaine exprimée dans la critique de jiko pour appuyer les soi-disant qualités de "Le bon, la brute et le cinglé".

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Mais ça l'est.

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Dans ce cas qui sont les cinéastes chez qui vous trouvez l'action illisible ?

Bon attention, tout le monde est pas d'accord avec moi...
Enfin je sais pas, moi je trouve Bay presque toujours lisible mais par exemple j'ai du mal avec Greengrass (surtout sur le dernier Bourne) et pour d'autres c'est l'inverse. Donc bon...

Marshall sur Doomsday c'est assez illisible...

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y'a eu Scott et Domino si je puis me permettre.

Bah par exemple, moi je trouve ça lisible.
Le style est particulier et jusqu'au-boutiste mais moi j'adhère.

Disons que j'y vois une certaine maîtrise là où dans Doomsday par exemple, tu sens que le mec coupe juste tout le temps parce qu'il sait pas mettre en scène l'action et essaie désespérément de rester dynamique.

J'ai été également assez déçu par Seven Swords que je trouve incroyablement foutu alors qu'Il était une fois en Chine est l'un des films d'action les mieux montés qui soit.

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Incroyablement mal foutu, veux-tu dire, non ? Si oui, je suis tout à fait d'accord.
Sinon, sur Scott, il me semble que tu aimes bien Snatch. Pour moi, Domino est un Snatch puissance dix mille. L'llisibilité ne nait pas que du montage et de la mise en scène, mais aussi de l'incommensurable absence de maîtrise du scénario, des personnages et donc de tout ce qui peut tenir un film quand on cherche à prendre le spectateur sous sous bras (pour l'attendrir ou pour le serrer, d'ailleurs). Scott n'est pas un expérimental, quoi qu'on puisse en dire après Domino.