Forum de FilmDeCulte

Evidemment telle l'immense étron que je suis, au lieu d'attendre la sortie du blu-ray j'ai téléchargé le film (qui se trouve dans une qualité correcte, un rip off de l'unique diffusion télé du film dans le Cinéma de quartier de Dionnet). Mais pas impossible que je l'achète une fois sorti (je suis très curieux de la restauration, du traitement de l'image).

Le premier film qui m'est venu à l'esprit dès les premières minutes du film c'est très étonnement The Revenant. On est dans une forêt, un groupe d'hommes avance dissimulé, tout est filmé dans un grand angle totalement nouveau pour l'époque avec une lumière dingue où des raies de soleil passent entre les arbres telles des dagues brillantes. Le chef op du film est d'ailleurs le père du réalisateur, c'est étonnant. Et on lui doit beaucoup car c'est vraiment la lumière du film qui surprend le plus. Souvent très "kaminskienne" avec des bords baveux, limite un double liseré qui donne au film une ambiance totalement éthérée, presque fantastique de conte macabre.

Car oui le film joue beaucoup les codes du conte pour raconter cette histoire d'amour entre un journaliste raté et une jeune femme malade mentale et pyromane. Ca commence dans un grand manoir, puis on passe dans la maison perdue dans la forêt, il y a tout un passage belle au bois dormant etc... Pour le reste on est dans un cinéma baroque que l'on pourrait rapprocher (surtout dans sa première partie en fait) du giallo italien avec ces décors flamboyants et cette ambiance mortifère. La seconde partie surprend plus puisqu'alors qu'on pense partir sur un road movie criminel assez classique, le film se pose et fait s'installer les personnages au milieu de la forêt sur une petite île où ils vivent leur amour de manière simple et détachée du monde. Et on sent que c'est là que se trouve le cœur du film, dans cette histoire d'amour littéralement incandescente et dans une rage de vivre face aux autorités et à une certaine normalité.

Je trouve le film pas totalement réussi, je ne crois pas tellement à cette histoire d'amour, il manque vraiment quelque chose pour que ça colle entre les personnages. Il y a deux problèmes selon moi, le premier c'est Michel Auclair, pas très bon dans le film, beaucoup trop fade même si ça va bien avec son rôle de journaliste loser qui se cherche une nouvelle jeunesse. Le deuxième c'est quand même un peu un vieux fond misogyne du film dont les deux seuls personnages féminins sont hystériques et folles. Sans parler du fait qu'on parle de vieux mec de 45 ans qui se tape une jeune femme de 20 ans. Le personnage principal féminin est particulièrement insupportable, elle n'est caractérisée quasiment que par sa maladie mentale, son instabilité, ses pulsions pyromanes (en plus d'être un peu idiote, notamment à la fin où sa naïveté gâche tout). Il aurait fallu rentrer plus profondément dans son intimité, en faire un vrai personnage plus complexe. Le film m'a rappelé Elivra Madigan un film que j'adore qui pousse aussi son histoire d'amour hors de la société vers la nature et vers la pulsion suicidaire mais c'est beaucoup moins fort ici. Le dernier plan est assez magistral, rappelant les premiers plans dans la forêt et le film est une vraie curiosité, d'une grande ambition (il a dû couter cher) et visuellement assez bluffant (la maison dans la forêt, décor génial).

Bref toujours ce plaisir génial de découvrir un petit bijou caché. Même si je ne serai pas aussi enthousiaste que Le chat qui fume, ça reste un film très surprenant et très personnel qui ne mérite en rien sa disparition totale des radars (une seule diff télé, aucune édition vidéo) même si le film semble maudit dès sa sortie (je ne sais même si le film est sorti en salles, aucune info de box office sur CBO). Curieux de découvrir son adaptation du Grand Meaulnes qui pour le coup avait été un beau succès (2,5M d'entrées).

4.5/6

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CroqAnimement votre

J'avais récupéré les 2 sur La Loupe, un jour je les verrais...

Tu mets ça volontairement au conditionnel?

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai 2000 films en stock sur mon DD, quelques centaines de BR, je veux croire que je verrai tout ce que j'ai récupéré sur La Loupe mais rien n'est moins sûr

Moyen de partager ? Je ne suis pas certain de l'avoir choppé celui-là

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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