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A travers le texte de Didier Eribon interprété par Adèle Haenel, Retour à Reims [Fragments] raconte en archives une histoire intime et politique du monde ouvrier français du début des années 50 à aujourd'hui.

Le film a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021 et sortira en salles le 30 mars 2022 (et est actuellement disponible sur arte.tv dans le cadre du Festival du cinéma documentaire).


J’aime bien le premier plan avec ce panneau d’entrée de ville situé dans une zone délaissée, sans doute ancienne zone industrielle… puis le film est une succession d’extraits de films d’époque, documentaires ou de fiction, avec en voix off le texte d’Eribon (omniprésent) lu par Adèle Haenel…
Et je pense que la principale limite se trouve dans ce dispositif, qui déjà ne nomme pas les films dont il utilise des extraits (c’est fait dans le générique mais sur l’instant ça manque je trouve, ou alors j’ai bloqué sur la tentative de création d’un récit propre) pour constituer au final un assemblage hétéroclite, et dont le texte qui doit bien passer à l’écrit devient d’une lourdeur plombante à la longue.

Parce que si le propos a le mérite de ne pas minorer les erreurs de la gauche et parfois de ces électeurs déçus, en superposant à la question sociale des sujets comme le féminisme et le racisme, il apparait, pour un film des années 2020 un peu largué quand le sujet principal en devient le vote FN (le livre date de 2009 et ça se sent, les mouvements sociaux ayant quand même évolué depuis, et l’épilogue est trop didactique pour rattraper le coup).

Au final je suis partagé, la première partie fonctionne quand même bien et est un bel hommage au monde ouvrier, puis le dernier tiers change un peu de projet et ça s’effrite pas mal.

Je suis curieux de savoir ce qu’en pense Zad, si tu passes par-là (je vois que tu mets méthodiquement 0 ou presque à tous les films de Périot y compris celui-ci )

Dans le livre aussi le passage FN est daté, mais c'est très intéressant, ça parle d'une époque, il ne dit pas que ça vaut ad vitam eternam.

Ouais sans doute.... En fait le problème c'est que le film, bien qu'assez clair dans son exposé (par le texte) est malgré tout simplificateur en la matière par les extraits de films et d'émissions choisis... D'où une impression qu'on ne rentre pas à fond dans le sujet, ou que le film ne donne pas la couche de compréhension supplémentaire, qu'il n'existe pas assez par lui-même. C'est frustrant.

Le film ne vaut pas mieux que la chaîne YouTube de l'INA. Travail d'archivisme, basique et assez médiocre au final.

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