Forum de FilmDeCulte

Fils d’un prêtre respecté, Yu intègre un groupe de pervers professionnels afin de vivre dans le péché. Malgré une vie de débauche, le jeune homme ne désespère pas de trouver l’âme sœur. Sa rencontre avec Yoko, dont l’innocence bafouée n’a d’égal que sa haine pour la gent masculine, va propulser le jeune homme bien au-delà des limites du bien et du mal…

Sacré morceau que ce ride de 4 heures qui parle de religion, d'amour, de perversion, de petites culottes, de secte, d'abus sexuels et de femme Scorpion, le tout sur fond de Ravel et de Beethoven. On ne va pas se mentir: il m'a fallu deux sessions pour le finir, non pas que le récit ne soit pas mené à un rythme d'enfer (Sono Sion n'ennuie jamais le spectateur) mais le film est tellement sur la corde raide entre le sur-lyrisme hystérique et la bouffonnerie générale, qu'il en est franchement épuisant. La photo numérique est bien moche, le montage assez amateur, l'interprétation inégale - mais les trois jeunes sont bien, surtout celle qui joue Yoko -, mais c'est tellement jusqu'en boutiste, WTF, porté par un amour pour le cinéma, que cela fonctionne sur la longueur, comme un manga en vingt-cinq tomes. Par moment, cela m'a fait penser au cinéma de Lav Diaz (enfin surtout à Melancholia), ou à The House that Jack Built de Lars Von Trier, mais mis en scène par un cinéaste-ado attardé qui filme chaque scène comme un manifeste social ou politique.

Mais ça reste quelque chose de puissant, Sono Sion sait aussi finir ses films (mais ça reste moins fort qu'Himizu).