Forum de FilmDeCulte

À travers une analyse de la noirceur du comportement humain, "The Forest of Love" raconte l'histoire de Jo Murata, un homme sans merci qui utilise son charisme pour manipuler ceux qui l'entourent. Murata fait la rencontre de Shin et d'un groupe de cinéastes en herbe déterminés à faire de la relation turbulente entre Murata et Mitsuko le prochain sujet de leur film. Alors que ce petit monde se rapproche durant le tournage, mensonges et vérités s'entremêlent, et les limites de l'humanité sont mises à l'essai, donnant lieu à des actes épouvantables.

Je sais toujours pas écrire des trucs intelligents mais envie de parler de Sono Sion.

Plus qu’une sorte de simple menu Maxi Best Of Sono Sion que j’ai pu craindre pendant une partie du métrage (le film cite presque directement Suicide Club, Cold Fish, Guilty of Romance et Why Don’t You Play In Hell), The Forest Of Love est plus le film-somme de la carrière du cinéaste japonais.

En rassemblant toutes les obsesSions (please RT) telles que le rapport au suicide, la cellule familiale dysfonctionnelle, la jeunesse en perte de repères, la déviance, l’extrême violence et la manipulation en les intégrant à une vraie affaire survenue dans le Japon des années 90, Sono Sion m’a mis un véritable à claque.
A l’origine, The Forest Of Love devait être une mini-série pour Netflix, qu’il a préféré remonter en un film de 2h30. La première partie du film est assez déroutante d’ailleurs. Le récit navigue de chapitre en chapitre à la découverte de personnages géniaux mais totalement irréalistes et aux réactions étranges (en fait presque totalement véridiques car comme je l’ai appris après avoir vu le film, l’influence du vrai Jo Murata sur les autres était similaire).

Il se dégage des ces premières minutes un côté presque grotesque et surréaliste qu’il m’a fallu apprivoiser pour croire au film. Du coup je pense que pas mal de gens risquent de lâcher l’affaire en cours de route (ce qui a été le cas de ma femme, qui a trouvé ça incompréhensible) mais ce serait dommage car toute cette (longue) exposition renforce les événements de la seconde partie jusqu'au final assez ahurissant dans sa manière de rebattre les cartes.
J’aime aussi tout le côté tournage de film fauché et ce propos de dire que faire des films c’est autant raconter une forme de réalité que catalyser une réalité, rien qui n’a pas déjà été dit sur comment la fiction influe sur le réel et vice-versa mais qui a tout un sens dans le film.

Pas envie de spoiler mais soyez juste prévenus que c’est quand même très malsain, que ceux qui ont trouvé Cold Fish complaisant vont probablement détester mais pour ma part je trouve que le film est une excellente porte d’entrée dans la tête de Sono Sion avec ce récit passionnant qui passe de la comédie au thriller en passant par le drame et l’horreur, le tout dans une énergie punk qui emporte tout.



5/6

Pour les curieux, un lien vers un subreddit qui raconte l’affaire qui a inspiré le fait (grosso modo une traduction de la page Wikipedia japonaise)

Où l’on apprend que beaucoup des choses absurdes ou affreuses vues dans le film ont vraiment eu lieu.

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"PACIFIC RIM" Massinfect

Tu m'as eu à "le rapport au suicide, la cellule familiale dysfonctionnelle, la jeunesse en perte de repères, la déviance, l’extrême violence et la manipulation".

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

Je craignais les 2h30 mais finalement le film passe tout seul après c'est vrai une première demie-heure à la limite de l'incompréhensible tellement ça a l'air de partir dans tous les sens et où le film semble changer de sujet toutes les 5 minutes. En tout cas pour ce que j'ai vu de Sono Sion en effet on a l'impression qu'il met un peu toutes ses obsessions dans un seul et même film et c'est clairement le haut du panier même si je préfère assez largement Why don't you play in hell ?

Ici la grosse qualité c'est cette manière de nous déstabiliser sans cesse, de changer de ton, de genre, de direction en permanence parfois au sein même des scènes. On ne sait jamais sur quel pied danser et la manière qu'à le film de passer d'une espèce de candeur naïve adolescente au glauque le plus malaise dans une espèce d'hystérie maîtrisée est assez forte car on ne l'a pas vu venir et on se fait cueillir comme un bleu. Pour autant on sent chez Sion une vraie sincérité, un vrai amour de ses personnages (féminins surtout), le tout emporté dans un romantisme morbide vraiment sublime. Le film est d'ailleurs hanté par la mort du début à la fin.

Après bon il faut pas être allergique au côté "à l'arrache" du film avec sa photo de sitcom et sa mise en scène bordélique et je trouve dommage que le film finisse par se mordre la queue au jeu des twists et qu'il abandonne carrément en route des trucs pourtant passionnants Mais ça reste un sacré ride, un film étrange qui met mal à l'aise, qui ne caresse pas dans le sens du poil, qui laisse beaucoup plus de questions que de réponses mais c'est tant mieux. Et preuve une nouvelle fois que Netflix va sur des projets risqués et pas du tout consensuels.

4,5/6

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CroqAnimement votre

Sono a quand même un potentiel "faux cinéma de niche"de niche, on en parlait beaucoup à une époque avant qu'il ne se submerge lui-même avec sa productivité. Vous me rendez curieux, why don't you play in hell m'avait beaucoup plu.

Netflix les gars.

NETFLIX.

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Netflix les gars, Netflix.

Toute sa filmo est du même acabit que celui-ci? Si c'est le cas je vais de ce pas supprimer de ma liste des films à voir tous ceux de Sion que j'avais inclus, parce que là c'est une torture, clairement l'un des pires trucs que j'ai vu cette année.

Ses plus anciens sont plus chiadés dans mon souvenir (Suicide Club, Strange Circus parmi ceux que j'ai vus) mais il y a toujours un petit côté à l'arrache comme pour certains Miike. C'est aussi ce qui fait le charme de ce cinéma sans carcan.

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CroqAnimement votre

Dans son cinéma moins punk comme Himizu ou The Land of Hope également.

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"PACIFIC RIM" Massinfect

Je trouve pas que ce soit sans carcan, je trouve ça assez travaillé (dans la photo en particulier). J'essaierai les plus vieux pour voir si ça passe mieux. Ça m'a forcément fait penser à Ne coupez pas !, mais avec l'esthétique sitcom dont tu parles + le jeu outré des acteurs, mes yeux ont saigné dès les premières minutes.

Oui voilà, il y a un côté cheap et exagéré en permanence que j'aime assez mais il faut rentrer dans le délire si je puis dire.

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CroqAnimement votre

Why Don't You Play in Hell est luxueux en comparaison du reste. Après j'ai lâché l'affaire, il privilégie trop l'abattage par rapport à la qualité.

S'il ne faut en retenir que trois, c'est Love Exposure (très je m'en-foutiste au niveau formel, photo numérique dégueue dans mes souvenirs, ce qui participe de son charme), Himizu et le film sus-mentionné.

J'ai lu du bien de The Whispering Star récemment mais j'ai peur que ce soit une opinion de vendu.