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MessagePosté: 16 Déc 2020, 11:30 
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J'avais même pas entendu parler du film avant qu'un pote me dise qu'il avait vu deux films Netflix la semaine dernière Mank et Mosul et qu'il avait largement préféré le second au premier... Il me l'a vendu comme une bonne série B de guerre bien nerveuse et il m'a pas menti.

Produit par les frères Russo (et réalisé par le frère de Joe) on comprend un peu leur objectif sur Netflix après Tyler Rake. Proposer des films ultra badass, sans concessions et sans restrictions niveau brutalité et violence. Et le moins qu'on puisse dire c'est que ça fonctionne vraiment pas mal. Le film raconte le parcours d'une équipe de SWAT irakienne qui se bat contre Daesh pour libérer Mosul. Ce sont d'ex policiers/militaires qui sont partis dans une vendetta personnelle (et illégale) après avoir été blessé ou avoir perdu un membre de leur famille à cause de Daesh.

Déjà la première chose à noter c'est que c'est un film intégralement en arabe, pas une ligne d'anglais, c'est un film avec des personnages irakiens qui gèrent un problème irakien avec des acteurs irakiens. Les américains sont évoqués une fois mais c'est justement pour les critiquer (ils bombardent tout sans discernement), donc malgré tout c'est assez couillu et osé. Ensuite et c'est là que le film est plutôt réussi c'est vraiment le film qui vise une efficacité permanente. C'est en fait un film en quasi temps réel et ça ne se pose jamais vraiment. Ça commence dans un chaos le plus total et ça finit dans la chaos. Mosul est un champ de ruines et les persos passent le film à traverser ce champ de ruines en canardant de tous les côtés. C'est vraiment malin dans la construction (un petit jeune est recruté dès le début et commence à les suivre sans savoir quel est la mission) et le film est suffisamment violent et imprévisible pour que l'on soit régulièrement surpris (tous le monde peut crever d'une minute à l'autre).

Alors ça reste basique et mine de rien ça pose toujours la question de la représentation "divertissante" de telles horreurs, surtout que là l'équipe de SWAT a pour règle de ne pas laisser de survivants chez Daesh, donc ça exécute sommairement sans se poser de questions, sans sentimentalisme. Il y a un moment où tu penses que ça va tomber dans un truc un peu mielleux mais ironiquement c'est encore plus horrible
un mec de Daesh est laissé pour mort mais finalement est toujours vivant, on le laisse crever en souffrant, sans se soucier de lui, la vengeance est totale.


Très bons acteurs, une mise en scène bien nerveuse (quelques moments où géographiquement ça foire un peu mais globalement ça cartonne) et un film qui passe vraiment tout seul et dont je trouve finalement la proposition plutôt louable et différenciante dans ce film américain dont les forces US en sont totalement absentes. Un bel hommage sincère à des mecs qui ont tout perdu et qui se sont battu jusqu'au bout. Une vraie bonne surprise. Un film pour Mass et deud avec son côté indéniabement Call of duty.

4/6

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MessagePosté: 16 Déc 2020, 11:36 
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Le film est "adapté" de ce long article qui raconte l'histoire vraie de ce groupe (et que j'ai pas lu) : https://www.newyorker.com/magazine/2017 ... stroy-isis

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MessagePosté: 16 Déc 2020, 11:40 
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Je matte DE SUITE, merci !


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MessagePosté: 17 Déc 2020, 10:28 
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Art Core a dit tout ce qu'il fallait dire, mais je suis moins séduit que lui. Certes, le film fait en apparence plaisir par sa non-concession au public occidental, du moins du point de vue de la langue et de l'incarnation. L'aspect direct et cash de cette narration sans fioriture est également séduisant.

Cependant, l'originalité de faire un film (américain) tout en arabe est amoindrie par le fait qu'on sent que Netflix est juste en train de cocher sa case "Film pour le public du Maghreb". Du coup la démarche apparaît subitement moins audacieuse que ne pouvait l'être par exemple l'araméen du film de Gibson, pour prendre l'exemple extrême. Mais bon, c'est toujours pareil avec Netflix: le calcul de la démarche et la fraîcheur de la proposition vont souvent de pair donc c'est difficile de trancher sans être ou trop dur ou trop gaga.

Et concernant l'action, si j'aime l'efficacité lean du film, je trouve ça quand même ultra-générique. On a tellement bouffé de ces plans à l'épaule, de ces longues focales flottantes sur des convois dans une rue délabrée, de cette lumière ocre, de ces nappes de zik arabisantes et flottantes... Un peu l'impression d'être revenu 10 ans en arrière et de voir un truc sans saveur.

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MessagePosté: 17 Déc 2020, 12:04 
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Vu. J'ai beaucoup aimé. Par contre, en dehors du fait qu'on défouraille au Moyen Orient, je dirais que ya pas grand rapport avec cette merde de Tyler Rake. Les scènes d'action sont assez rares, courtes et anti spectaculaires. Ya pas de surhomme qui défouraille tout, même si le jeune perso principal est bien badass. De manière réjouissante d'ailleurs :
Il est agile, il va vite, il défonce tout, ça contraste avec sa gueule d'ange. J'aime les détails comme le bout de tissu imbibé de talc qui lui fait ressembler à Ghost dans Call of Duty. J'aime à la fin comment il progresse avec son flingue et son couteau.

Bref, ça semble assez réaliste, et c'est la première fois que j'ai l'impression de vraiment comprendre ce que c'est de vivre au quotidien dans cet enfer. On sent la menace de la mort à tout instant, avec n'importe qui qui peut y passer. C'est pas comme si tu suivais Jeremy Renner dans chaque scène à qui il ne peut rien arriver.

J'ai beaucoup aimé les touches de réalisme qui jalonnent le film : les gilets des mecs sont lourds et encombrants. Quand ils s'assoient ils remontent à mi-oreille et ils ont l'air cons. Quand un mec progresse dans un lieu exigu il tient le bout de son RPG pour pas le cogner. Le jeune qui attache son marteau dans le dos avec des petits élastiques. Ya plein de détails comme ça qui font plaisir à voir.

Art Core a écrit:
c'est un film intégralement en arabe, pas une ligne d'anglais


Sauf un terroriste qui agonise en français à un moment, le malaise :o


Qui-Gon Jinn a écrit:
On a tellement bouffé de ces plans à l'épaule, de ces longues focales flottantes sur des convois dans une rue délabrée, de cette lumière ocre, de ces nappes de zik arabisantes et flottantes... Un peu l'impression d'être revenu 10 ans en arrière et de voir un truc sans saveur.


Oui totalement, dans la forme c'est ultra scolaire. Mais le reste a réussi à me cueillir.


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MessagePosté: 17 Déc 2020, 12:10 
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Je l'ajoute à la longue liste des films que je ne materai pas.

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MessagePosté: 17 Déc 2020, 12:12 
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hahaha, pas mieux.


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MessagePosté: 17 Déc 2020, 12:37 
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donc un film sur une unité kurde est destiné "à un public du Maghreb", c'est pas de la simplification là c'est une erreur pure et simple je pense.


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MessagePosté: 17 Déc 2020, 12:40 
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Ah tu fais plaiz deud. Pour le rapport à Tyler Rake c'est simplement le rapport à la violence et à la brutalité, ça surprend parce que tu sens vraiment qu'ils ne se mettent pas de limites et que Netflix leur permet ça.

Et oui je trouve aussi que le film vise quand même plus large que le public arabophone surtout par son sujet, Daesh, qui touche tout l'occident.

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MessagePosté: 17 Déc 2020, 12:43 
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Robot in Disguise
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bmntmp a écrit:
donc un film sur une unité kurde est destiné "à un public du Maghreb", c'est pas de la simplification là c'est une erreur pure et simple je pense.
Tu m'as compris, le film a pour but premier d'être l'évènement local auprès d'une région-cible.

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MessagePosté: 17 Déc 2020, 12:45 
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Quand on y pense, Netflix, c'est vraiment en train de devenir le successeur des vidéo-club d'antan, avec des films de genre et ses trucs un peu bis en tête de gondole. Et c'est cool, en fait.

Dommage que je déteste le streaming.

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MessagePosté: 17 Déc 2020, 12:51 
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Castorp a écrit:
Quand on y pense, Netflix, c'est vraiment en train de devenir le successeur des vidéo-club d'antan, avec des films de genre et ses trucs un peu bis en tête de gondole. Et c'est cool, en fait.

Dommage que je déteste le streaming.


Un peu comme le groupe SOS rénove le concept d'association et de travail social... Tu diras que ça n'a rien à voir mais oui c'est cool que tout le monde ait accès en un clic aux mêmes merdes.


Qui-Gon Jinn a écrit:
bmntmp a écrit:
donc un film sur une unité kurde est destiné "à un public du Maghreb", c'est pas de la simplification là c'est une erreur pure et simple je pense.
Tu m'as compris, le film a pour but premier d'être l'évènement local auprès d'une région-cible.
/quote]ouais, après c'est difficile de déterminer l'impact en terme de soft power sur une région précise, surtout celle-ci (mais intéressant et en tout cas je pense pas que ce soit le Maghreb).


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MessagePosté: 17 Déc 2020, 14:16 
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Art Core a écrit:
Ah tu fais plaiz deud. Pour le rapport à Tyler Rake c'est simplement le rapport à la violence et à la brutalité, ça surprend parce que tu sens vraiment qu'ils ne se mettent pas de limites et que Netflix leur permet ça.


C'est vrai, je vais faire une phrase un peu cliché mais je vois pas ce film dépasser le stade du traitement dans le circuit cinéma classique.

Art Core a écrit:
Et oui je trouve aussi que le film vise quand même plus large que le public arabophone surtout par son sujet, Daesh, qui touche tout l'occident.


Oui, ya un côté "on va filmer les arabes mais à la manière des occidentaux pour brosser le spectateur dans le sens du poil". Et ça marche bien sur un teubé comme moi.


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MessagePosté: 18 Déc 2020, 18:26 
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Pas fini. Pas beaucoup de qualités, la situation sur place n'est pas très lisible mais le film n'aide pas. J'ai fait une erreur, le héros est un sosie d'Idriss Aberkane (tant mieux si vous ne connaissez pas) plus jeune et plus mince kurde qui intègre une unité spéciale irakienne. Pas de qualité, à l'image de la sous-intrigue cousue de fil blanc avec le partenaire. Cette manière de filmer à l'américaine mais sans efficacité me gêne un peu : ça m'a donné envie de revoir l'excellent En territoire ennemi ou The Kingdom, qui filment au moins des américains dans un environnement qui n'est pas le leur.
Sinon, ça m'étonnerait pas que l'article du New Yorker soit en partie romancé, alors qu'il y a actuellement une polémique sur un podcast à succès du NYT sur DAESH basé sur un faux témoignage. De toute façon, la manière dont c'est raconté fait passer le truc du côté de la fiction, dans un style qui me paraît déplacé d'ex étudiant en lettres (ce qui est le pedigree du journaliste), mais bon, c'est le reportage de guerre. Tout ça n'inspire pas confiance.


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MessagePosté: 18 Déc 2020, 19:21 
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Le nombre d'avis écrits dans une sorte de broken English sur imdb qui dit que le film est un tissu d'inventions...


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