J'avais peur. Peur du sous-Snatch, du sous-Domino, du sous-post-Tarantino inutile, de la déception.
Ca doit être l'avis de Qui-Gon
, refractaire au style.
Moi j'ai franchement bien accroché.
Et été agréablement surpris.
Je m'attendais à ce que ce soit beaucoup plus inutilement barré. Et même s'il y a des passages bien nawakesques (tout le délire avec le gamin karateka là, néanmoins marrant), il y a une fluidité et une cohérence qui m'ont plutôt impressionné.
La construction est bizarre en fait. Assez originale. Pas de 1er acte, 2e acte, 3e acte. La manière dont le film parvient à fondre exposition, action et développement de l'intrigue dans un même temps (ou presque) m'a pas mal étonné.
Je m'attendais à ce que ce soit plus le bordel et c'est finalement assez clean.
Et pourtant, avant le climax (qui n'est pas la fin pour autant), il n'y a pas de réel personnage principal. Tout est entrmêmelé.
Peu importe qui joue qui (casting énormes où TOUT LE MONDE ou presque est à contre-emploi, notamment tous les beaux gosses qui jouent des tâches, du caméo de Fox au mec de Lucky Girl qui joue un des rednecks neo-nazi en passant par Affleck), le film évolue de l'un à l'autre sans se perdre et sans que son déroulement repose sur ce téléscopage (contrairement à du Guy Ritchie par exemple).
A ce niveau-là, le film parvient à éliminer de l'équation les personnages de manière à la fois drôle et inventive (cf. l'espèce de deus ex machina super bien exploité lors de la scène de la station service, au premier tiers du film seulement).
La superposition des dialogues avec l'action, l'utilisation pas abusive du split-screen, permettent de rendre ce foutoir assez clair et fluide, dans un long crescendo vers son explosion inéluctable, le tout appuyé par la nervosité de la mise en scène, contrastée par l'ultra-léchisme de la photo. Forme d'autant plus probante lorsqu'elle se fait plus calme, plus détendue et/ou quand elle souhaite donner plus de poids, de graviter, à un moment précis.
Ca aussi, le film le gère bien : passer de son humour outrancier (gore, trash, etc) à un instant plus émotif, dérangé (la mélancolie de Buddy Israel).
J'aurai aimé cependant voir ces moments plus fréquents. D'autant que le film cultive une certaine noirceur absente des films cités plus haut.
En fait, le film aurait mériter à essayer d'avoir un poil plus de substance, parce qu'il n'assume pas à 100% (comme Snatch ou Domino) son côté "gros bordel délire". Enfin, il assume, mais tout l'épilogue, vient délibérément donner un sens à la foire qui semblait jusqu'alors dénuée de sens. J'ai beaucoup aimé ce procédé...et surtout je comprends enfin ce que voulait dire Carnahan sur son blog :
I will leave you with the following,
which probably best sums up the thematic elements of the film:
When I was in the throes of writing this, we were running all over Iraq, scouring
the country for WMD's. Where are the WMD's! We've got to get in there and find
these! Saddam is planning on using these weapons against us! Etc.
All this hysteria and mania and ultimately...misinformation. But we all
knew at the time, or had an inkling that we were being bullsh&ted...None of the
U.N. investigators turned anything up and nobody had any concrete evidence that
these weapons existed. Still, we broad-shouldered it and with the excruciating pain
of 9.11 still living like a fire-breathing dragon inside EVERY one of us, we went to
war. We can't be apologists now, because I think that fervor was very really and
obviously being played up and exacerbated by the media
Misinformation-horrible violence ensues-what's the point in the end?
This is the criticism I've heard about 'Smokin' Aces' 'What's the point?'
And that's EXACTLY the point.
If there is to be an allegorical reference for 'Smokin' Aces' it's that. I certainly
didn't hammer it idealogically or politicize it, but it's certainly a very prevalent,
very pervasive part of that film. The twist at the end of the movie is immaterial.
I would go as far to say it's completely unimportant. What is of utmost importance,
is what the government did and the deals that were struck in lieu of the health
and well-being of their own people. That the subject of the twist (I won't ruin it, for
whatever it's worth) would be of sufficient value to sacrifice their own. And THAT is
definetely a big theme in the film. Echoed in the relationship between Common
(Sir Ivy) and Jeremy Piven (Buddy Israel) and then again at the end.
So there you go. Again. If you just like gunfights, cool dialogue, dark humor, etc.
You're going to dig the film. I just don't want it to be reduced simply to that, or
then those tonal changes I'm talking about will be off-putting. This is simply
to provide some context and reference so you don't feel like I just said 'Ahh, Fu&k it,
I'm going to make a straight action flick without any substance at all.' As much
as this film is utterly and completely different from NARC, the personal import
behind it is not.
J'aurai aimé que ce soit quand même un peu plus appuyé, exploité, parce que ouais, je ressens ce qu'il dit dans le film face à l'épilogue mais en même temps, j'avais déjà lu ce qu'il dit, donc forcément, j'ai cherché un peu et ça m'a paru évident. Mais le film aurait gagné à approfondir un peu plus son fond.
Au demeurant, ça reste effectivement très fun. Un peu comme une version thunée du premier long de Carnahan (dispo uniquement en DVD en France), Blood, Guts, Bullets and Octane, qui lui fait encore trop post-Tarantino (intrigue de gangsters un peu à la Tarantino, dialogues un peu à la Tarantino, mise en scène et jeu très amateurs) malgré quelques prémices visibles de la patte de Carnahan (et déjà l'obsession autour du coeur, qu'on retrouve dans son court métrage BMW Ticker et dans Smokin' Aces).
La filmo :
Blood, Guts, Bullets and Octane
3/6
Narc
4,5/6
Ticker
6/6
Faceless (pilote d'une série TV jamais faite)
Pas encore vu, je l'ai sur l'ordi.
Smokin' Aces
4,5/6
Vite White Jazz.