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MessagePosté: 16 Sep 2014, 13:22 
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Successful superfucker
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Après 39 ans de vie commune, George et Ben décident de se marier. Mais, au retour de leur voyage de noces, George se fait subitement licencier. Du jour au lendemain, le couple n'est plus en mesure de rembourser le prêt de son appartement new yorkais. Contraints de vendre et déménager, ils vont devoir compter sur l'aide de leur famille et de leurs amis. Une nouvelle vie les éloignant l'un de l'autre, s'impose alors dans leur quotidien.

Après une pelletée de teddy awards, Ira Sachs tourne le dos à sa dark side de love story gay destructrices pour porter un film profondément optimiste et lumineux. S'attachant à un couple de 50 et 70 ans fraîchement marié (âge invisible au cinéma pour reprendre l'expression de Lifshitz) qui se retrouve à squatter séparément les apparts d'ami ou de famille pendant une longue recherche d'appart, Love is strange est plus une exploration du sentiment amoureux à travers diverses générations, d'un ado renfermé à ses parents qui eux aussi se retrouvent tout aussi séparés à cause des obligations professionnelles de monsieur et la nécessité de continuer à gérer leur famille. Ce qui frappe, c'est que les sexualités de tout un chacun auraient pû être interverties, Sachs ne se justifie pas et ne cherche pas à faire un étendard gay ou du sensationnalisme queutard... Au contraire, son nouveau film est d'une subtilité, d'un humour discret et d'un raffinement dans ses moments de tendresse et de complicité sans esquiver les heurts entre générations qui le hisse une nouvelle fois parmi les sommets de l'année.
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MessagePosté: 16 Sep 2014, 13:34 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Même typo que Woody Allen.

N'empêche, ça donne envie.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 27 Nov 2014, 18:17 
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Heeeey bah c'est bien en effet !

Le film débutant, j'avais d'abord l'impression que ce ne serait qu'une chronique naturaliste de plus avec l'option bonus cajoline "regard tout doux". Puis on se dit que ça commence à être une carte peut-être un peu facile cette voie "douce" (tout ce qu'on pourrait lier à Weerasethakul par exemple), un geste artistique qui gagne immédiatement sa valeur "par défaut", quelque soit sa proposition, par le simple fait de ne pas rentrer dans le jeu d'un cinéma contemporain friand de cynisme et de personnages malmenés.

Bref, y a ce doute qui plane puis finalement, patiemment, ça se révèle plus ample que ça, voire un poil ozuesque / hou-hsien-hsien-esque sur la fin. Alors, maintenant, pourquoi... C'est un peu dur à saisir. Par exemple le conflit n'est pas béatement évité : il y a de nombreuses scènes de gêne dans le film (dispute devant un tiers, ce genre de choses), mais jamais le film ne travaille à profiter et exploiter ce gêne, le scénario semble constamment occupé à limité les dégâts d'une situation tendue. Autre chose : toutes les scènes avec les deux acteurs réunis sont un territoire préservé, elles sont toujours heureuses, et il y a une certaine plénitude dans la façon dont le réal se refuse à investir un conflit, et les germes d'une dramaturgie, à cet endroit-là.

Je suis un peu frustré par la toute fin qui, soudain, ne sait plus tenir la promesse d'un équilibre ininterrompu, et qui s'essaie maladroitement à un lyrisme de dernière minute. On sent plus généralement que cette attention générale et bienveillante ne sait pas exactement où aller, quoi faire de cette manière apaisée de regarder les choses, et qu'il y a parfois la tentation d'un film un peu moins aimable - un truc new-yorkais un peu racé et huppé avec inserts de musique classique.

Pas le grand film qu'on nous vent ci et là, mais un excellent cinéma en puissance, j'irai voir avec plaisir la suite de la filmo.


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MessagePosté: 29 Nov 2014, 15:33 
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Tom a écrit:
Puis on se dit que ça commence à être une carte peut-être un peu facile cette voie "douce" (tout ce qu'on pourrait lier à Weerasethakul par exemple), un geste artistique qui gagne immédiatement sa valeur "par défaut", quelque soit sa proposition, par le simple fait de ne pas rentrer dans le jeu d'un cinéma contemporain friand de cynisme et de personnages malmenés.


Tom a écrit:
Bref, y a ce doute qui plane puis finalement, patiemment, ça se révèle plus ample que ça, voire un poil ozuesque / hou-hsien-hsien-esque sur la fin.


C'est pas la même chose ? Parce que j'ai l'impression que ça se confond chez beaucoup d'amateurs d'Ozu et d'HHH.


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MessagePosté: 01 Déc 2014, 01:03 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Pas vraiment non. Ozu met quand même en place le système formel rigide qu'on connaît tous, quasiment propre à sa filmographie, pour éveiller notre attention à la moindre des variations, comme hypersensible. HHH en passe par la virtuosité discrète de plans-séquences invisibles (virtuoses parce qu'invisibles)... Je ne dis pas qu'un tel travail est forcément nécessaire à l'art, mais on a en tout cas la preuve chez eux que le sentiment de calme et de douceur est le résultat d'une élaboration esthétique complexe, que ça ne tient pas à une simple de-crispation zen.


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MessagePosté: 01 Déc 2014, 01:09 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
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HHH et Ozu, pour moi, c'est vraiment une mise en exergue du réel par l'évidence absolument cristalline du cadre. Ce sont des réalisateurs qui me donnent la même sensation : celle de couler de source, de capter immédiatement ce qui fait la puissance dramatique d'une banale discussion autour d'une table.
Et je n'ai pas encore compris leur secret, j'avoue : qu'est ce qu'il y a de si exceptionnel, dans ces cadrages, pour qu'ils soient si limpides ?

En tout cas, que tu cites ces deux noms ici me donne très envie de voir ce film-ci.

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"Je me suis mal exprimé, pardon."


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MessagePosté: 01 Déc 2014, 01:13 
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Ouuuuuuuuh là, j'ai dit que ça y tendait un peu dans la dernière partie, pas que ça en était là ! Tu vas être méga déçu sinon.

Autant HHH c'est hard à décoder, autant Ozu je trouve que les parti-pris permettant cette limpidité se voient violent, non ?


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MessagePosté: 01 Déc 2014, 01:17 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
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Tom a écrit:
Ouuuuuuuuh là, j'ai dit que ça y tendait un peu dans la dernière partie, pas que ça en était là !


Eh, c'est déjà pas mal !

Tom a écrit:
autant Ozu je trouve que les parti-pris permettant cette limpidité se voient violent, non ?


Dans le montage et la construction scénique, sans doute.
Mais il fait pas mal de longues séquences en plan fixe dans Voyage à Tokyo, par exemple, qui ne me semblent pas si évidentes que ça, et qui pourtant sont à pleurer tellement elles sont belles.

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MessagePosté: 01 Déc 2014, 01:18 
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Oui, y a sûrement des choses beaucoup moins évidentes sous la surface des choix les plus voyants.


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MessagePosté: 01 Déc 2014, 13:38 
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Localisation: Une ville de merde
castorp a écrit:
l'évidence absolument cristalline du cadre


Comme Carpenter :mrgreen:


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MessagePosté: 16 Oct 2019, 06:31 
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Inscription: 14 Oct 2007, 11:11
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Arnotte a écrit:
Même typo que Woody Allen.

N'empêche, ça donne envie.


Et y'a pas que la typo. J'ai trouvé ça un peu trop inconséquent pour ma part, et le côté bobo arty new yorkais m'a pas mal rebuté (comme la plupart des Woody Allen en fait).

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