Forum de FilmDeCulte

Dans un ghetto où se côtoient trafics et religion, Dounia a soif de pouvoir et de réussite. Soutenue par Maimouna, sa meilleure amie, elle décide de suivre les traces de Rebecca, une dealeuse respectée. Sa rencontre avec Djigui, un jeune danseur troublant de sensualité, va bouleverser son quotidien.

Quelque part entre Bande de filles avec des aspirations nettement plus populaires et Sexy Dance avec son personnage de danseur bonasse façon Edouard Collin hetero, Divines plaque son film de banlieue sous un angle résolument positiviste et féministe avec une maladresse de tous les instants qui va de pair avec sa fougue adolescente. Je n'insisterai pas car le mixage son n'a commencé qu'après la présentation du film à la quinzaine mais j'ai rarement vu une utilisation aussi pompière des morceaux de musique classique. Benyamina carbure à l'énergie pure, remplace le côte plombant des trafics de came et de l'absence de débouchés de sa jeunesse par un esprit débrouillard fonctionnant trop sur les mimiques, les blagues et l'hystérie, quitte à donner à son scenar parfois en roue libre des intentions un peu lourdingues jusqu'à un final qui rappelle le Ma part du gâteau de Klapisch et brosse un peu son public dans le sens du poil. Vu le soutien critique assez inattendu de la frange sérieuse de la critique, gros carton en perspective.
3/6

Version vulgaire de Bande de filles, Divines compense ses faiblesses d'écriture par une énergie et un côté in your face plutôt rafraîchissant. Mais si on décide de marcher dans un premier temps malgré des morceaux de musique classique placés n'importe comment, malgré une hystérie parfois fatigante, malgré un côté romcom bien vulgos on finit par tiquer un peu sur une écriture toute verrouillée qui nous emmène exactement où on veut pas qu'elle aille avant d'aboutir sur un final presque dégueulasse qui semble presque en totale contradiction avec tout ce qui a été construit jusqu'alors. En effet soudainement


C'est exactement l'inverse du regard de Sciamma sur ses personnages. Fascinant de voir le décalage et de voir d'un côté un amour fou pour elles et de l'autre une forme de démagogie aussi déplacée que surprenante. Un peu l'impression que le film a été écrit par une gamine de 15 ans qui veut à tout prix avoir une bonne note (ce qu'a plus ou moins confirmé le discours malaise de la réal à Cannes).

2/6

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CroqAnimement votre

Le film fonctionne plus ou moins, sur le mode de la chronique, avant son final complètement raté.

Grâce à une interprétation convaincante, on arrive à s’attacher à l’histoire de ces deux jeunes filles, et à leur envie de s’extraire de leur condition. Même si le scénario n’évite pas certaines facilités, et que les choix musicaux sont à l’ouest, j’ai trouvé que ça se suivait plutôt bien, que ça évitait de devenir insupportable ou complaisant dans le montrage d’une certaine réalité. C’est pas extraordinaire non plus, mais il y a quelques scènes réussies, la complicité des deux actrices fait plaisir à voir, et on alterne entre comédie, drame social, romance, film de banlieue ce qui mine de rien n’est pas forcément aisé à faire. Le truc c’est qu’on a un peu de mal à voir où on veut en venir, et la fin… est vraiment complètement ratée, à base d’héroïne qui hurle face caméra. Le propos en devient d’ailleurs assez nauséabond, quel que soit le sens par lequel on décide de l’interpréter
, voulant faire de ces persos des figures sacrificielles. Pour moi ca annihile presque le reste du film, tellement ca remplit (en mal) la certaine vacuité du film et confirme la séquence déjà borderline de la salle de classe. Le film aurait vraiment gagné à rester au plus près de ses personnages, car quand il aborde des enjeux plus élevés (l'école, la police,...), ca dérape sévère (alors que je ne suis même pas sûr que ce soit l'ambition de la réalisatrice).

2/6

Récit d'apprentissage à la dure souvent percutant dans les moments de rage, malheureusement très vite plombé dans tous les autres compartiments où presque tout sonne faux : l'émotion, la romance, et même l'humour qui fait plouf une fois sur deux. Sans doute la faute à un film beaucoup trop écrit et qui manque, paradoxalement, d'accidents et d'aspérités.

Très nettement en-dessous de Bande de Filles et vraiment pas au niveau de certaines des Caméra d'Or cannoises précédentes telles Ilo Ilo ou Les Bêtes du Sud Sauvage.

2,5/6

Ah, je vois qu'Orson a posté, je vais sortir de ma cachette pour poster mon avis!

Nan je déconne, j'ai vu le film aujourd'hui...mais je pourrais tout aussi bien m'abstenir de poster un avis tant vous avez déjà tout dit.

Dès la première scène, j'ai senti le récit déjà vu qui allait me gaver. Comme si on avait étiré le dernier tiers de Bande de filles sur tout un film mais sans le côté pop iconique de Sciamma qui tranchait avec un énième récit de banlieue. Je dirais pas "sans le talent" parce que Benyamina a par moments quelques idées de mise en scène (le générique Snapchat, la contre-plongée dans la cité, la "virée en Ferrari", la première "danse" entre le vigile et Dounia) qui ont le mérite d'être efficaces (même si je sais pas si elles méritaient la Caméra d'Or).

Toutefois, ce savoir-faire ne parvient pas à transcender l'usage pompier de la musique (pas que les morceaux classiques), les persos hystéros antipathiques (qui méritent tout ce qui leur arrive), le ridicule des scènes de danse (effectivement très teen bluette), l'approche salement démago (qui culmine avec cette fin toute fabriquée), à l'instar des dialogues didactiques (la scène où Dounia raconte son rêve, pitié)...

Le film crie. Comme une ado rebelle. Et il m'a fatigué.

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Comme sa réalisatrice à Cannes.

J'ai voulu revoir son discours, histoire de voir si le malaise se dissipait un peu après avoir vu le film (et sans doute par plaisir sadique aussi), et c'était une bonne idée de merde. J'ai coupé au bout de 20 secondes (je suis pas masochiste non plus).