Forum de FilmDeCulte

[allociné]Au Congo, un jeune villageois espère offrir un avenir meilleur à sa famille. Il a comme ressources ses bras, la brousse environnante et une volonté tenace. Parti sur des routes dangereuses et épuisantes pour vendre le fruit de son travail, il découvrira la valeur de son effort et le prix de ses rêves.

J’ai mis une virgule dans le sujet pour faire payer à Qui-Gon Jinn son manque de précision dans la création des topics (absence de synopsis partiel, c’est relou).


L’entrée en matière du documentaire est magnifique, alternant les échelles et permettant de découvrir petit à petit l’environnement dans lequel on évolue () et illustrant très rapidement et simplement son propos (immensité de la Nature, l’Humain face à son destin, dépassé par la marche du Monde). On s’attarde sur les gestes et actions, on prend son temps : l’immersion est totale.

A partir du moment où le trajet vers la ville débute, je me suis vraiment questionné sur le rapport à l’image, tout ça, le fait de filmer ce mec dans une situation sans nom (aucune galère imaginable ne lui est épargnée), le mettre en scène (inévitablement) pour projeter le résultat à nos yeux européens ébahis de retrouver ces sensations humaines disparues depuis pas si longtemps chez nous (en tout cas pas dans la même ampleur), mais si la frontière est mince, j’avoue être emporté car le regard du cinéaste arrive à trouver la bonne distance, sans esthétisation outrée ni misérabilisme.

Une fois en ville il y a bien ces regards caméras et attroupements qui amoindrissent un peu le dispositif, mais le final cathartique est un moment extrêmement fort et illustrant qu’on comprend par tout ce qui précède.

5/6

Très envie de le voir celui-là.

_________________
CroqAnimement votre

Curieux d'avoir ton avis.

Film qui m'a rapidement fait penser à l'Ile nue de Shindo. Ça a quand même beaucoup de mal à transcender son sujet, même si la dernière scène est vraiment bien

J'ai trouvé le début (les 40 premières minutes) et la fin extraordinaire (une des scènes de l'année, prise au vol, en plus).

Plus de doute sur le milieu du film, que je trouve plus fabriqué par la gestion du hors-champ.

5/6

C'est très mal de dénigrer un film sans l'avoir vu, mais depuis Félicité je me méfie des films qui font d'un Congolais un individu qui incarne une dimension remarquable et quasi mythique de l' humanité, et qui mélangent anthropologie et poésie. J'ai l'impression d'un mélange de projection et d' appropriation renforcé par le fait que la RDC n'a pas eu de production de fiction.
Il y a aussi un effet de mode (c'est un pays fascinant, et les Congolais ont une notion profonde du cosmopolitisme culturel et politique qui fait leur force, le succès du livre de Van Reybrouck, mérité, a aussi joué) , de plus en plus en décalage avec la réalité. Si le pays allait bien il y a une dizaine d'année, et a accueilli un sommet de la francophonie. Il est à présent à nouveau dans la tourmente (élections annulées, absence d'opposition, reprise d'une inflation énorme, violences au Kasaï, et comme si cela ne suffisait pas, milices islamistes à la Boko Haram venue d'Ouganda qui sévissent au Kivu, réforme territoriale qui vise à consolider le pouvoir central en morcellant les provinces historiques, le tout dans l'indifférence générale). Les Congolais sont épuisés et désespérés.

Maintenant, il est vrai que l'invisibilité n'est pas une réponse et que les films se justifient aussi.