Forum de FilmDeCulte

Quelque part à Bucarest, trois jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et quarante jours après la mort de son père, Lary - 40 ans, docteur en médicine - va passer son samedi au sein de la famille réunie à l'occasion de la commémoration du défunt. L'évènement, pourtant, ne se déroule pas comme prévu. Les débats sont vifs, les avis divergent. Forcé à affronter ses peurs et son passé et contraint de reconsidérer la place qu'il occupe à l'intérieur de la famille, Lary sera conduit à dire sa part de vérité.

Avec son premier film (La Mort de Dante Lazarescu), Cristi Puiu a prouvé qu’avec le scénario le plus simple et le moins bandant de la Terre, il arrivait à faire un chef d’œuvre captivant de 2h35. Avec Sieranevada, il essaye de faire exactement la même chose. Ici, ce n’est pas un vieux qu’on balade d’hôpital en hôpital en temps réel, mais bien le suivi d'un repas de famille et les nombreuses discussions qui animent chacun des membres. Et à vraie dire, pendant 3h de film, Cristi Puiu n’arrive pas à réitérer l’exploit de « Lazarescu ». La réalisation est toujours excellente. De nombreux plans-séquences qui nous ancrent dans ce huis-clos familial, bloqué dans cet appartement, et parfaitement orchestré. Mais les trois heures de film en quasi temps réel sont irrégulières. Quelques séquences génialissimes (toute la séquence du sexe oral ou ce final resplendissant) mais plusieurs scènes interminables, d’un ennui mortel. Cristi Puiu malgré une réalisation virtuose déçoit donc un peu. Le film reste une belle satire, dommage qu’elle s’éternise.

3,5-4/6

Exercice de style fascinant que cette plongée pendant trois heures dans une famille roumaine. Cela prend un peu trop son temps, mais Puiu parvient à nous faire ressentir le désarroi de son personnage et le travail sur la scénographie est impressionnant.

5/6

Quasi trois heures de papote dans un appartement exigu, c'était un challenge, et tant dans le dispositif de mise en scène (longs plans, panos sur axe fixe, portes qui s'ouvrent et se ferment, bref on ne voit plus les coupes) que dans l'écriture, c'est absolument brillant. C'est long, mais on ne s'ennuie jamais. Quelques très beaux moments (dont la messe) et quelques beaux personnages. Après, ça manque quand même un peu "d'enjeu" voire de profondeur.. Je n'ai pas été époustouflé comme avec Winter Sleep ou un Mungiu, par exemple, mais ça reste un gros morceau, savouré avec plaisir. Le film est d'ailleurs une pure torture pour ceux qui ont faim lors de la projo.
4.5/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Hahaha mais trop !! Mais je trouve ça fort parce que j'avais envie qu'ils se foutent enfin à table tellement moi-même je n'en pouvais plus d'attendre.

Bon comme quoi finalement il y'en a des bons films en ce moment. Mon avis sera un peu le même que Karloff, c'est vrai que les 3 heures sont peut être un poil too much mais j'avais peur que ce soit bien pire et au final le film est vraiment réjouissant: l'humour, la subtilité avec laquelle les personnages sont dessinés, l'immersion qui nous fait oublier la caméra jusqu'à ce que Puiu vienne nous frustrer avec des hors-champ pour nous tenir en haleine, les petites péripéties soigneusement distillées... Je n'ai pas vu La mort de Dante Lazarescu mais en tout cas je trouve qu'ici ça fonctionne à merveille !

5/6

Au moins on ne reprochera pas à Puiu de prendre le spectateur en traitre, le rythme du film est donné dès la scène d'ouverture, aussi longue qu'inutile. Je trouve le film lourd, voir grotesque dans cette surenchère de drames qu'il nous est donné à voir, diluant sur pas moins de 3 heures le message selon lequel toutes les vérités ne sont parfois pas bonnes à dire/chercher. A l'inverse de ce que j'ai pu lire, je ne trouve pas la mise en scène particulièrement inspirée, nous livrant un mélange indigeste de Vinterberg, Cassavetes et un soupçon de Pialat. J'ai un peu de mal à comprendre ce qui anime une partie du cinéma roumain à répéter à l'envie ce type de film, tellement inférieurs aux références qu'ils rappellent.
Au moins la séance était moins pénible que celle de l'improbable Illégitime d'Adrian Sitaru, c'est déjà ça. N'empêche que j'ai longtemps attendu qu'il y en ait un qui se tape la croate, presque déçu que ça ne soit pas arrivé.

Par contre, je me suis demandé pendant tout le film si Karloff n'était pas outré par le placement du produit Carrefour.

2/6

le pire: je l'ai vu...

Le projet de mise en scène est en soi ambitieux et réussit à maintenir l’intérêt, mettant le spectateur au centre du récit et retranscrivant bien le propos (l’Histoire se déroule et suit son court inexorablement, avec ou sans témoin, dans différents lieux comme autant de pièces de l’appartement).

Mais une fois assimilé cet aspect, le scénario peine à donner un réel second souffle au propos, les débats sur les théories du complot s’allongeant plus que nécessaire et les imbroglios familiaux étant finalement peu incarnés (je me suis senti peu impliqué lors des "crises") même si un peu contradictoirement je trouve une certaine véracité dans l’interprétation et les dialogues. Ca s'essouffle grave à la longue, le passage à table est venu comme une libération.

3/6

J'ai complètement raté cette nouvelle vague du cinéma roumain jusqu'à présent, ça donne quand même envie de découvrir le reste.

Règlement de comptes familial en huis clos qui ne faiblit jamais malgré la durée.

4,5/6