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 Sujet du message: Roma (Alfonso Cuaron, 2018)
MessagePosté: 20 Oct 2018, 08:50 
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Un grand film, une succession de tableaux composés avec maestria. Une performance technique de tous les instants. Une oeuvre semi-autobiographique qui persiste dans les thèmes récurrents du réalisateur.

Mais putain c'était chiant.

Prem's sur le topic


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MessagePosté: 20 Oct 2018, 09:11 
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Lol.

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MessagePosté: 20 Oct 2018, 09:17 
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MessagePosté: 20 Oct 2018, 09:21 
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J'en chiale putain.

Quand le .gif se synchronise avec ta signature, c'est la perfection.

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MessagePosté: 20 Oct 2018, 10:11 
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Le désordre dans une cuisine où rien ne dépasse et personne n’a jamais cuisiné. J’adore le plan précédent dans le placard où Chef Liam agite le manche d’une poêle comme un teubé.


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MessagePosté: 20 Oct 2018, 10:14 
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Ce topic est sale.


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MessagePosté: 20 Oct 2018, 10:14 
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Déjà-vu a écrit:
Le désordre dans une cuisine où rien ne dépasse

Je disais la même chose à deud à l'instant.

Citation:
et personne n’a jamais cuisiné. J’adore le plan précédent dans le placard où Chef Liam agite le manche d’une poêle comme un teubé.

Lol.

Moi ce qui me stresse, c'est la mise en scène aux fraises sur certains plans comme quand il dit "et même des gâteaux" et que le gâteau qui est amené est limite hors champ.

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MessagePosté: 20 Oct 2018, 14:55 
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Y'a pas un lien là ?

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MessagePosté: 20 Oct 2018, 14:56 
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Sir Flashball
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Il est dans l'horloge parlante.

On attend toujours la VA de Déjà-vu.

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MessagePosté: 20 Oct 2018, 14:59 
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Schtroumpf sodomite
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Ok, merci.

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MessagePosté: 20 Oct 2018, 22:55 
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Garçon-veau
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deudtens a écrit:
Mais putain c'était chiant.

Je note.

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MessagePosté: 20 Oct 2018, 23:53 
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Oui toi c'est même pas en rêve.


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MessagePosté: 21 Oct 2018, 01:30 
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Peut-on vraiment se fier à quelqu'un qui n'aime pas LES AILES DE L'ENFER ?

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MessagePosté: 21 Oct 2018, 08:49 
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Garçon-veau
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Pas faux.

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MessagePosté: 21 Oct 2018, 14:08 
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Le film s'ouvre sur un très gros plan de carrelage. La caméra est au ras du sol, regardant par terre. La tête baissée. Soudain, une marée d'eau recouvre le damier et envahit le cadre. Lorsque les bulles de savon se dissipent, elles permettent à l'eau, désormais moins trouble, de refléter la lumière qui filtre de la lucarne rectangulaire dans le toit à l'opposé, tout en haut. Initialement, c'est juste un carré blanc. Mais sans bouger la caméra, l'action vient déjà de révéler un premier élément insoupçonné de ce décor et quand un avion apparaît subitement dans cette ouverture vers le ciel, une profondeur de champ jusqu'alors inexistante se créé.

En un plan, Cuarón encapsule tout son propos, unissant l'infime et insignifiant à l'infiniment grand, renvoyant la terre ferme que la domestique va passer son temps à nettoyer et qui est constamment couvert de crottes de chien à un autre horizon, loin au-dessus de sa tête, avec cet avion, symbole d'un ailleurs, d'un voyage, d'un statut, d'un point de vue survolant le monde.

D'un bout à l'autre de ses 2h15, la mise en scène de Roma est proprement fascinante, à la fois intime et épique, humaine et politique, et toujours splendide.

La question du point de vue est au cœur de la démarche de Cuarón, qui signe ici un film inspiré de ses souvenirs mais pas un film autobiographique. En lieu et place de sa subjectivité personnelle, on trouve le parcours d'une femme de ménage et nourrice d'origine mésoaméricaine qui s'occupe de la maison et des enfants (dont on devine que Cuarón faisait partie) d'une famille aisée du quartier de Mexico qui donne son titre au film.
Toutefois, ou peut-être est-ce justement pourquoi, la focalisation n'est pas interne. Elle demeure, malgré des choix de mise en scène qui guident inévitablement le regard, résolument externe. Un choix qui peut créer une distance, accentuée par la maestria et la richesse du dispositif.

Comme dans Y Tu Mamá También , la caméra ne s'efface pas. L'immersion ne passe pas par un naturalisme ou un réalisme au sens le plus convenu, mais par une vision panoramique et ces mouvements de caméra non-motivés, qui n'épouse pas les gestes de tel ou tel personnage mais vont et viennent comme le pendule d'une horloge. La caméra, démiurgique, est quasiment un personnage elle-même, qui observe, anticipe ou suit les autres. Elle devient le regard du spectateur, invité à visiter ce monde comme un homme invisible. Ça m'a rappelé une expérience de réalité virtuelle. Ces décors gigantesques, cette profondeur de champ sans fin... Ce que le film va perdre en étant vu ailleurs qu'au cinéma, ce n'est pas tant l'ampleur des vistas incroyables qui composent le film, comme autant de tableaux dans lesquels l’œil est libre de se balader pour voir ce qu'il veut et saisir les détails de cette tranche de passé, mais plutôt ce mixage son incroyablement travaillé de manière à nous plonger dans l'environnement du film. Les enfants regardent la télé, Cleo s'installe quelques secondes avec eux et leurs bruits paraissent venir de derrière toi dans la salle. Elle sort sur un trottoir et le vacarme envahit soudain la salle comme elle est submergée d'émotion à ce moment-là. Et ne parlons même pas de la scène des vagues. Je n'avais pas autant flippé de l'eau depuis Les Dents de la mer. Cette mise de pression...

Le film assume sa nature de chronique. Sans véritable intrigue, le récit suit globalement deux ou trois fils conducteurs mais s'intéresse davantage à des moments, reflétant la nature fragmentaire d'un film constitués de souvenirs, et à des personnages, jamais sur-écrits. Autant d'événements à petite échelle, mais non-moins dramatiques, qui prennent le pas sur le contexte politique, pourtant omniprésent, du Mexique de 1971, jusqu'à allier les deux dans une explosion de violence et de tristesse qui renoue avec les obsessions traumatiques de l'auteur.
Ça fait quand même trois films de suite qui montrent des parents qui ont perdu leur enfant et qui se terminent plus ou moins sur une naissance.
La façon dont Cuarón fait référence à son propre cinéma et au cinéma en général propose également une piste intéressante à creuser, présentant le cinéma comme lieu de trahison et du faux en opposition à la réalité, qui nous est donnée à voir comme sur une scène de théâtre.

C'est la mise en scène qui raconte tout, qui exprime le propos, faisant circuler ses protagonistes de domestiques dans l'opulence de leurs envahisseurs, notamment dans une séquence qui n'est pas sans rappeler La Règle du jeu. Parce que c'est aussi de cela qu'il s'agit. Rien que le fait de choisir de raconter l'histoire de sa bonne mixtèque plutôt que son histoire à lui est un geste politique, narrant le destin d'une femme doublement voire triplement opprimée, par ses origines, sa classe et son genre, en plus d'être une sublime déclaration d'amour à la femme sans famille qui a adopté la sienne. Et vice versa.

Bref, film d'une densité époustouflante.

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