Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 23 Nov 2024, 02:09

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 11 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 01 Juin 2008, 21:29 
Hors ligne
Successful superfucker
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Déc 2006, 21:20
Messages: 8711
Image

Santiago, Chili, 1979. En plein dans le contexte social difficile créé par la dictature de Pinochet, Raùl Peralta est obsédé par Tony Manero, nom du personnage de John Travolta dans La Fièvre du Samedi soir, à qui il veut ressembler. Raùl crée un spectacle de danse dans un night-club de banlieue. Tous les samedis soirs, il donne libre cours à sa passion pour la musique disco en imitant son idole. Il entend parler d'un concours d'animateurs dans une émission de télévision. C'est peut-être sa chance de devenir une star du showbiz. Son désir de reproduire à l'identique l'atmosphère du film et de reconstituer chaque détail des costumes le conduit à commettre une série de crimes. Pendant ce temps, ses partenaires de danse sont persécutés par la police secrète du gouvernement.

Après l'Iran, c'est au tour de l'Argentine de prendre le creux de la vague. Avec ce Tony Manero crapoteux et complètement gratuit, qui se contente d'aligner ses scènes de violence pulsionnelle tous les quarts d'heure ou de verser dans le côté provoc pour servir sa figure d'antihéros qui frappe des vieilles, baise les plus jeunes et chie partout. Sous prétexte de salir l'image à tout prix et de rajouter dans le pathétique, PLM charge trop la mule, même s'il se débrouille un peu mieux quand il délaisse le trash (il filme bien les chiens notamment *'gnifique*) un peu trop attendu pour réellement choquer.
2/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 02 Juin 2008, 00:31 
S'il est tout à fait légitime de reprocher à Tony Manero un certain manque de finesse, c'est pour moi une très réjouissante farce macabre qui peint le portrait féroce d'un loser détestable et pathétique, incarné par l'excellent Alfredo Castro. Tout cela aurait été complètement gratuit s'il n'y avait pas en toile de fond le régime du dictateur Pinochet, pouvant expliquer l'obsession du personnage à vouloir ressembler à son modèle comme une sorte d'échappatoire absurde. Et le style poisseux et sale convient bien à ce film nerveux qui va jusqu'au bout de ses idées, quitte à frôler le ridicule.

4-5/6


Haut
  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 16 Fév 2009, 17:30 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Mai 2007, 12:27
Messages: 12731
Localisation: Actresses
Etrange ce film, brut, aucune consensualité ne vient entacher l’aspect totalement glauque de l’ambiance. On suit un anti héro obnubilé par John Travolta dans la Fièvre du samedi soir ; un pitch qui pourrait laisser présager une comédie, il n’en est rien. On est bien dans un drame, dans le pathétique, un homme qui se bat pour reproduire la danse et le décor de « La Fièvre » pour participer à un concours du meilleur sosie de John Travolta. Une quête absolue pour la réussite et la reconnaissance individuelle, projet déjà ruiné par le fait qu’il veuille s’épanouir par un autre; c’est indirectement un film sur le chili sous Pinochet, même si le nom de Pinochet n’est cité qu’une fois dans le film. Cette quête de reconnaissance sera donc accompagné par la frustration, un personnage contradictoire fera place à cet homme tranquille qu'on pensait voir au départ (j'en dis pas trop pour pas spoiler le minimum de surprise du film au cas où quelqu'un d'autre le voit).
Un film sur la confrontation de la lumière du cinéma américain et de cette lourdeur ambiante. D’ailleurs ça donne des images fortes : La construction d’une boule à facette avec du verre brisé collé sur un ballon de foot, le héro qui passe à travers le plancher (il cherchera à fabriquer le sol en verre du film avec Travolta)…

Le film laisse quelques belles séquences, des séquences où le cinéaste met en avant le non épanouissement du héro, déjà durant les danses où le corps est lourd contrairement à celui de Travolta dans le film original. Puis deux séquences de baises où le héro n’arrive pas à bander… Donc au final c’est dans ces quelques séquences que se concrétise l’idée du film, des séquences assez parlantes malheureusement entourées par un reste assez brouillon et maladroit au niveau de la représentation, j’étais assez perdu… on sent que le cinéaste désire insister sur le glauque et le pathétique et qu’il s’arrête trop souvent à ça, alors que les séquences citées plus haut laisse entrevoir qu’il aurait pu faire quelque chose de plus percutant.

3/6

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 19 Fév 2009, 06:12 
Hors ligne
Titilleur
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 07 Jan 2009, 18:45
Messages: 54
Perso, j'ai trouvé ce film assez vertigineux, dans sa manière de ne se retourner sur aucune des victimes de Raùl. Disons que le jugement des actes du "monstre" nous est épargné, que n'importe au final que l'incarnation crue de ces actes, le mouvement obtus, très "cash" de cette figure. Je trouve surtout Larrain bluffant dans la totale absence de cynisme de son regard, rien de surplombant ici. Son regard sur ce monde-là, ce type de personnage-là, dans ce contexte socio-politique-là est à mon sens exempt de toute fatalité. Moins qu'une fin de monde, ce serait le simple - et très sobre - suivi d'une trajectoire singulière, au mouvement difficile à anticiper (du l'attrait à l'incertaine appropriation d'un corps, un objet...), que nous propose Tony Manero.

J'aurais bien tendance à lui accorder un beau 5,5.

_________________
C'est c'laaaa, oui...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 19 Fév 2009, 09:34 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Mai 2007, 12:27
Messages: 12731
Localisation: Actresses
Yeah sid, enfin tu te décides.
Je suis assez étonné, je ne trouve pas le film si vertigineux que ça, avec souvent des raccords maladroits qui viennent justement bloquer ce vertige (sauf pour les quelques séquences dont j’ai parlé plus haut). En fait là où le film est le plus saisissant à mon sens, c’est quand il se pose, quand il prend le temps de bien construire son idée et que le brouillon formel ne sert plus de prétexte au glauque… par exemple cette séquence où il voit la vieille se faire attaquer dans la rue, je dis pas ce qu’il se passe (même si tout le monde se fout de se film ici), là il y a une idée construite, le cheminement qui nous dirige vers le paradoxe final de la séquence, il va secourir cette dame mais… Du coup tu dis que le film n’est pas fataliste, je suis pas sur d’être d’accord, on aperçoit ce personnage triste qui regarde par la fenêtre, on peut espérer qu’il soit en décalage par rapport à la tristesse ambiante, qu’il en est l’observateur désarmé, mais non, il est pareil voir pire… je trouve qu’on est quand même pas mal du côté du fatalisme et du pathétique, et le fait qu’il ne soit pas du côté du cynisme renforce encore plus cette impression.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 19 Fév 2009, 19:03 
Hors ligne
Expert

Inscription: 01 Sep 2005, 12:59
Messages: 919
C'est vrai que le film est un peu raide. Et l'acteur ressemble tant à Al PAcino que j'ai eu du mal à le coller au délire travoltien.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 20 Fév 2009, 08:12 
Hors ligne
Titilleur
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 07 Jan 2009, 18:45
Messages: 54
Oui, on peut dire que Raùl ne rachète pas ses contemporains, qu'il est, davantage encore que le régime politique qui modèle son comportement, symbolique d'une totale clôture quant à toute "opposition" à son système de pensée. Mais comme tu l'as justement souligné, avec l'exemple de la vieille dame, il y a tout de même dans l'approche de Larrain une grande place laissée à l'incertitude, au doute quant à l'aboutissement d'une situation donnée. J'étais par exemple persuadé, suite à son acte de départ, très soudain, que le film serait un enchainement de temps forts du même genre, la chronique un peu pétaradante d'une violence quotidienne. Or, lorsqu'une nana le met plus bas que terre, l'insulte, se moque un peu de lui après qu'il ait bandé mou, à la tension de la scène ne succède pas forcément l'explosion escomptée (on n'est pas dans Los bastardos, disons :D ).
Surtout, la fin ouverte est pour moi la meilleure qui soit pour pareil film : il est possible que le gars poursuive sa pente criminelle, se réapproprie ce qu'il lui semblerait être son dû... et en même temps... who knows ?
Ceci dit, je comprends ton impression d'un scénario un peu "brouillon". Mais n'est-ce pas aussi l'incroyable crudité de certaines situations, soulignant son extrême bassesse, qui t'as laissé perplexe... car j'ai quand même toujours eu l'impression que le cinéaste restait tout du long assez maître de son spectacle de l'horreur, qu'il y avait derrière toute ses images une pensée de chaque instant, un vrai regard... :o

_________________
C'est c'laaaa, oui...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 20 Fév 2009, 10:26 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Mai 2007, 12:27
Messages: 12731
Localisation: Actresses
Je crois que c’est plus comment cette crudité est exposée qui m’a dérangé, pas la crudité elle-même. En fait je comprends pourquoi tu as aimé, ces personnages symptômes sont intéressants, et les nuances dont tu parles sur ses accès de violence également (j’aime bien le film de toute façon), mais pour moi tout ça reste assez complaisant dans la description de l’horreur justement. Cette manière de saisir une idée, politique qui plus est, et de rester dessus sans l’approfondir (sauf dans les quelques séquences que j’évoque plus haut), une grande partie du film reste uniquement une accumulation de glauque et de déréliction, pas de renouvellement d’une séquence à une autre, ce genre de film qui répète continuellement la même idée sans la modifier me dérange beaucoup (pas le bon dérangement on va dire, c’est du glauque pour du glauque, du triste pour du triste), c’est pareil avec The Wrestler, qui lui est pire car je le trouve assez consensuel.
Par contre, comme tu dis, la fin est très bien, que ce soit la séquence du show où on reste centré sur son visage, une très bonne représentation du spectacle obsessionnel avec pour finalité le soi, toujours se toucher soi même… mais là il radicalise juste tout ce qu’on ressentait depuis le début, le film n’a pas bougé, pas avancé, pour moi ça manque d’une réelle acuité politique, même si j’ai bien aimé la proposition.
Sinon le côté brouillon c’est surtout dans la mise en scène qu’il m’a gêné, ou plutôt dans le montage, les idées ne sont pas foisonnantes, l’important c’est que ce soit glauque, que nous dit ce glauque ? Pas grand-chose, c’est un film a effet, tu as bien raison de parler d’horreur, c’est comme un film d’horreur qui se contente de faire peur, sans trop réfléchir au pourquoi du comment.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 21 Fév 2009, 02:06 
Hors ligne
Titilleur
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 07 Jan 2009, 18:45
Messages: 54
Tu remarques en tout cas que Tetsuo était un peu à côté de la plaque (comme toujours, d'ailleurs, c'est un peu le grand drame de sa vie :lol: ... :wink: ).

Nan, j'voulais dire que finalement, ben niveau extension de dialogues ciné, on s'en sort quand même pas mal... même si tu n'est plus vraiment Tippi boy... :(

_________________
C'est c'laaaa, oui...


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: 21 Fév 2009, 09:50 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Mai 2007, 12:27
Messages: 12731
Localisation: Actresses
Ah Tippi reviendra, elle le vit mal mais ce n'est pas mon seul amour. :wink:

Sinon pour Tets, il s'était en effet bien planté ce vieux con.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 09 Mar 2016, 21:25 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23989
Malsain, glauque, profondément sombre et porté par un acteur dément, Tony Manero est un parfait résumé du travail de Pablo Larrain. C'est noir et c'est fort. L'immoralité du régime de Pinochet finit par transformer les hommes en monstre.

4/6


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 11 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. No (Pablo Larrain - 2012)

DPSR

5

1791

19 Aoû 2013, 10:59

Arnotte Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. El Club (Pablo Larrain - 2015)

DPSR

5

1541

03 Jan 2017, 12:23

Abyssin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. El Conde (Pablo Larrain - 2023)

oeil-de-lynx

7

759

13 Mai 2024, 20:24

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Neruda (Pablo Larrain - 2016)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

DPSR

36

4253

24 Jan 2017, 09:05

bmntmp Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Jackie (Pablo Larrain - 2016)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Qui-Gon Jinn

31

3806

27 Avr 2021, 14:14

Déjà-vu Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Spencer (Pablo Larrain, 2021)

Film Freak

13

1301

07 Fév 2022, 10:09

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Post Mortem (Pablo Larrain - 2010)

DPSR

5

1591

21 Avr 2015, 17:39

Tom Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Salamandra (Pablo Aguero - 2008)

DPSR

0

1508

27 Juin 2008, 15:15

DPSR Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Leonera (Pablo Trapero - 2008)

Karloff

1

1434

09 Juil 2008, 01:53

Blissfully Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La sangre brota (Pablo Fendrik - 2008)

DPSR

0

1414

07 Mai 2009, 12:36

DPSR Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 23 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web