Forum de FilmDeCulte

J'avais découvert comme beaucoup, totalement ébahi il y a quelques années à Cannes un film complètement fou, un espèce de délire furieux, incontrôlable et incontrôlé qui partait dans tout les sens et qui jouait la carte de l'absurde ultime : Dai Nipponjin. Je pensais sincèrement que le film deviendrait culte, il est taillé pour ça (même si paradoxalement pas forcément fait pour ça). Mais tout les distributeurs se sont chiés dessus, personne n'a eu les couilles de le sortir nul part (même pas en DVD alors que je suis certain que ça pourrait "marcher") et le film est resté une curiosité confidentiel de festival.

Je m'étais juré de voir les films suivants de Matsumoto et j'avais peu à peu lâché l'affaire quand je suis retombé par hasard sur une critique de ce Symbol sur le net, film pourtant de 2009 mais passé tout autant inaperçu que Dai Nipponjin à part un ou deux festivals. Je l'ai téléchargé direct (aucun scrupule pour le coup le film est invisible partout) et regardé fissa et... he did it again.

Mieux vaut ne rien savoir sur ce film avant de le voir, juste qu'un homme se réveille dans une grande pièce blanche.
Parce qu'à partir de là c'est juste du n'importe quoi généralisé pendant 1h30. Mais pas n'importe quoi dans le sens on s'en fout, on improvise mais du n'importe quoi dans le développement d'un scénario pourtant rigoureusement écrit.
J'adore ce cinéma vraiment, même si oui ce n'est pas nécessairement hilarant mais il y a quelque chose d'absolument neuf. Qui n'appartient à rien, ni à personne. Qui n'a pas peur d'un gag digne d'un enfant de 3 ans et d'une réfléxion absurdo-comique sur l'univers à la croisée perpétuelle du cinéma expérimental, de la comédie hystérique, du manga, de la BD...
C'est assez difficile d'en parler sans rentrer dans le lard mais je trouve vraiment que c'est un film à voir absolument vierge pour s'en prendre plein la gueule (idem pour Dai Nipponjin d'ailleurs).

Et sur la fin ça devient un peu un Tree of Life japonais dégénéré et mongolien. C'est ça qui est beau.

Un bon gros 5/6.
Je vois que Matsumoto vient de sortir un 3ème film au Japon, apparemment cette fois assez loin de ses délires expérimentaux. Je suis hautement curieux !

P.S : ma copine, elle, m'a parlé d'un des plus insupportables films qu'elle ait vu de sa vie. Si elle avait été au cinéma elle serait partie au bout de 5 minutes.

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CroqAnimement votre

Merci d'avoir parlé du film. J'avais aussi vu Dai Nipponjin il y a quelques temps et j'avais trouvé ça sympa sans plus, certainement en partie à cause de sous-titres anglais assez moisis faut dire. Me le retenterai à l'occasion dans de meilleurs conditions.

Sinon Symbol, c'est ma came. Drôle, original, barré, on a jamais vu ça ailleurs et ça fait du bien. Et quel final, j'étais à fond même si j'ai pas compris grand chose. J'attends donc son troisième long avec impatience

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Hop ! Whish List. (comprendre queue de bittorrent)

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I am the constant. You were always a variable.

Yeah les mecs il faut là !

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CroqAnimement votre

Je confirme l'avis d'Artcore...

Le WTF, ça peut devenir pénible au bout de 10 minutes. Pas dans "Symbol" qui est maîtrisé, rigoureux, inventif, et franchement drôle.

Yeah !!!

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CroqAnimement votre

C'est quand même sérieusement barré.

Je comprends facilement qu'on puisse trouver ça insupportable.

Perso, j'ai d'abord été dérouté (l'introduction, ou tu te demandes ce qui se passe), puis perdu (début dans la pièce), puis de plus en plus perdu, avant de retrouver le fil beaucoup plus loin dans le film. Et la fin est quand même difficile. Mais la simple volonté de donner un sens à ce WTF ne m'a pas fait lacher le film.
Parce qu'en effet ça aboutit à quelque chose, c'est pas du WTF juste pour le WTF, on sent que c'est quand même bien pensé.

Mais j'aime beaucoup la liberté du film. De ton, de sujet, de mise en scène...

Je serais bien incapable de noter par contre, c'est tellement spécial...

Bientôt Dai niponjin (j'ose pas enchaîner !)

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Découvert hier soir sur Arte.tv (disponible jusqu'à fin Septembre, tout comme Big Man Japan), j'ai cru que je n'allais pas dépasser la première demie-heure. Scènes qui s'étirent à l'infini (l'intro déjà avec cette voiture qui n'en finit pas de se rapprocher), montage alterné entre deux situations qui n'ont absolument aucun rapport (et qui donne l'impression de voir 2 films mixer en un), personnage à l'extravagance gratuite (la bonne sœur qui fume et jure), "humour" qui ne me fait même pas esquisser un sourire (l'engloutissement des sushis, nouvelle scène qui n'en finit pas et dont en plus on pressent la chute - la sauce soja qui arrive trop tard), je voyais mon intérêt chuter à grand pas et je n'étais vraiment pas loin d'arrêter mon calvaire. Puis j'ai commencé à sourire, voir franchement rire à des scènes habilement amenées. Et là je me se retrouvé d'un coup happé , toutes les pièces d'un puzzle qui semblaient ne pas du tout collées prennent petit à petit totalement sens et leur place dans le délire démiurgique de Matsumoto. La dernière demie heure est un pur régal (même si l'accumulation d'images est un peu logorrhéique et bordélique), et m'a fait regretter mon manque de concentration dans la première partie du film. Je me disais que ce serait peut être le seul film de Matsumoto que je verrais, maintenant j'ai vraiment envie de voir les autres, et peut être bien aussi de revoir celui-là.

Par curiosité j'ai demandé à mes collègues japonais s'ils avaient vu ce film. Matsumoto est une star au Japon en tant que membre de Downtown. Tout le monde le connaît. Et surprise personne ne sait qu'il a fait des films (alors que Kitano est lui connu à la fois pour sa carrière de réalisateur et celle de comique). Je leur ai conseillé, mais ça m'étonnerait que ça leur plaise... je trouve finalement le film très poétique (de celle des clowns, il m'a fait penser à Slava Polounine), mais trop hermétique pour que cela puisse parler au plus grand nombre.

Le seul qui m'a laissé au seuil c'est son dernier où le personnage est assailli par des maîtresses sadomaso je crois.

Je confirme que le film a la capacité d'être particulièrement irritant avec sa lenteur, son comique de répétition jusqu'au boutiste, son sens de l'absurde, et ma copine l'a trouvé particulièrement insupportable même en accéléré (en sautant par exemple les scènes de la partie mexicaine). Le postulat est quand même d'une ingéniosité et d'une limpidité extrêmes et les solutions de mise en scène de Matsumoto sont brillantes, hormis cette partie mexicaine assez dispensable (dites-moi si j'ai tort vu que je l'ai sautée, c'était une revision pour moi), situant le film, comme le note Art Core, entre l'installation d'art contemporain, l'escape game, le jeu vidéo, le billard (dont je ne m'étonne pas d'apprendre qu'il est un des hobbys de Matsumoto), le film expérimental et la comédie burlesque théorique. La dernière partie en mode Tree of Life un peu débile est représentative : les images de l'univers sont générées de manière à la fois aléatoire et thématiques (image de procréation avant de passer à des images de catastrophe, etc).