Forum de FilmDeCulte

Quand D. et H. décident de vendre la maison qu’ils ont tant aimée et dans laquelle ils vivent depuis deux décennies, ils commencent à dire adieu à leur vie sous le même toit. Ce bouleversement fait remonter leurs angoisses à la surface; D., épouse et femme de scène, se bat pour garder le contrôle des aspects personnels et créatifs de sa vie de couple. Les rêves, les souvenirs, les peurs ont laissé leur empreinte sur la maison, qui porte les stigmates de leurs vies et qui a joué un rôle déterminant dans leur relation.

Antonioni pour les hipsters: Un couple d'artistes à l'approche de la cinquantaine (un artiste contemporain multimedia, une guitariste d'un groupe punk) sont sur le point de déménager et l'approche du départ et de l'adieu à la baraque, un dédale de curiosités architecturales au design très étudié, fait ressortir la fragilité de leur relation entre ennui domestique et frustration sexuelle. On retrouve ainsi les deux sens d'Exhibition, l'exposition rigide de moments domestiques à travers des cadrages inattendus qui donnent à l'espace et à la maison une importance prépondérante comme un témoin à part entière des épreuves de D et H, mais aussi l'exhibitionnisme, notamment de l'actrice proche de la performance body art avec des scènes de sexe et de masturbation, comme celle durant laquelle elle se doigte en s'enduisant de lubrifiant sur le lit conjugal pendant que son mec pionce. Un film qu'on pourrait rapprocher du dernier Miranda July dans sa manière de brouiller les pistes entre fiction intimiste et art conceptuel, en heureusement plus intéressant et cérébral, avec des instants bizarres comme celui où on découpe une maquette de maison comme si c'était un gâteau de mariage. Une vraie curiosité donc, avec pas mal de moments agaçants flirtant avec le moribondisme mais aussi une fascination indéniable.
3/6

The future, sorti il y a deux ans.