Forum de FilmDeCulte

J'ouvre un topic commun aux deux films même si les deux films peuvent se voir indépendamment. Cependant c'est vraiment dans l'articulation entre les deux films que se trouvent le projet de Joann Hogg. Le premier film est une histoire d'amour assez banale en apparence, une jeune étudiante en cinéma tombe folle amoureuse d'un homme flamboyant et cultivé. Seulement évidemment que peu à peu cette surface se craquèle et l'homme en question s'avère pétri de contradictions, de problèmes personnels et souvent cruel. On pouvait y voir le récit d'une relation dominé par un pervers narcissique, d'autant que le personnage féminin est assez passif, comme témoin de sa propre vie), le tout dans un certain cadre bourgeois. C'est en soi un film assez beau et émouvant, tout en petites touches de ci de là avec quelque chose d'assez unique dans le regard, dans la manière d'écrire et de filmer ses personnages.

Le second film va fonctionner comme un commentaire du premier. Comment à travers son travail de jeune cinéaste étudiante elle va se reconstruire, revivre cette histoire et faire la paix avec elle, surtout avec tous les mystères qu'elle ne pourra jamais élucider (notamment sur la personnalité de cet homme étrange et mythomane qu'elle ne connaîtra jamais totalement). C'est assez simple en fait mais le traitement toute en délicatesse, sans lourdeur avec toujours ce personnage émouvant de jeune femme blessée qui se cherche. J'aime beaucoup la mise en scène toutes en rupture (les raccords qui coupent brutalement les chansons - d'ailleurs une très grande richesse musicale) et en inserts poétiques (le jardin de la mère). En parlant de la mère, toutes les scènes avec les parents sont excellentes, sans doute les meilleures du film.

Je trouve que ça fonctionne vraiment bien, jusqu'à la dernière partie du deuxième film où je n'ai pas été convaincu par deux choix de mise en scène un peu puérils. Le film étudiant réalisé par le personnage et diffusé quasiment in extenso est sans intérêt et nous renvoie sans cesse à son statut de fantaisie étudiante un peu médiocre. Surtout que ça m'a beaucoup dérangé car le film ne correspond en rien à ce que nous avons vu du tournage, donc c'est comme déjà une vision par dessus une vision qui rend le discours soudainement inutilement confus. Et enfin la pirouette finale m'a laissé de marbre, J'ai eu l'impression là encore d'une idée assez puérile qui n'apporte rien au propos du film mais qui au contraire tendrait presque à le vulgariser.

Heureusement ça n'a pas gâché le plaisir du visionnage. Ca reste un beau projet, deux films très ouatés, très doux aussi bien dans la douleur qu'ils transportent qu'au contraire dans l'espèce d'espoir d'un accomplissement, d'un épanouissement.

Un bon 4/6 de moyenne aux deux films.

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CroqAnimement votre

J'hésitais à y aller, mais moins maintenant.

Moi c'est quasi le contraire: le texte m'a intrigué mais le modeste "Un bon 4/6 de moyenne" euuh...

D'ailleurs y a vraiment deux ans d'écart entre les deux films ? Je croyais que c'était un diptyque sorti simultanément.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je voulais y aller mais dur à caser dans l'emploi du temps avec la durée et le nombre de salles qui le diffusent.

Oui moi aussi.

Sinon c'est fait pour être vu dans l'ordre ? La question est sûrement conne mais ça fait une réponse de plus alors sois indulgent.

lol, merci DV et oui il faut absolument voir le premier avant le deuxième. Presque plus que deux films c'est un film en deux chapitres.

Sinon, non les deux films se suivent directement mais au niveau des dates de sorties en Angleterre, il y a bien eu quasiment deux ans et demi d'écart. C'est assez bizarre parce que tu vois que ça a été tourné en même temps (mais c'est sans doute à cause du Covid).

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CroqAnimement votre

OK j'enchaînerai les deux ce week-end alors.

D'ailleurs je viens d'aller voir le box office et le premier en est à 13000 entrées et le deuxième à 6000 (ils sont sortis le même jour). Donc stratégie de sortie foirée.

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CroqAnimement votre

Moi c'est vraiment le côté arty que je crains.

Finalement pas tant que ça. Et Swinton est géniale en mère bourgeoise inquiète pour sa fille.

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CroqAnimement votre