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MessagePosté: 27 Sep 2016, 14:13 
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Successful superfucker
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Une famille de Manhattan hérite d'une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine. Les relations sont d'abord très cordiales, notamment grâce à l'insouciante amitié qui se noue entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Mais le loyer de la boutique s'avère bien inférieur aux besoins des nouveaux arrivants. Les discussions d’adultes vont bientôt perturber la complicité entre voisins.

On cantonne souvent les réalisateurs gays à l'observation des thématiques LGBT de leur oeuvre, ce serait vite oublier qu'Ira Sachs est avant tout un admirateur d'Ozu et que depuis qu'il a achevé son cycle autobiographique, il est passé à autre chose, de plus doux et moins frontal mais finalement tout aussi violent dans son conflit de générations et de classes, axé sur l'empathie et le refus du manichéisme. Reprenant l'idée selon laquelle les problèmes de logement pourrissent les rapports humains après le fantastique Love is strange, il s'intéresse cette fois-ci à une histoire d'amitié entre deux adolescents dont les parents vont s'affronter dans des bisbilles de barèmes de loyers dans un Brooklyn en proie à la gentrification fulgurante. On pourra toutefois regretter que l'ensemble tient davantage de la chronique d'apprentissage, malgré un épilogue à la délicatesse déchirante et à la fatalité poignante.
4/6


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MessagePosté: 27 Sep 2016, 17:26 
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Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
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En voyant la BA et le synopsis, je craignais un film un peu lourd dans son propos (la gentrification) et avec moult larmes dans les relations entre personnages. C’est le premier film d’Ira Sachs que je vois, j’ai donc étais agréablement surpris de ce côté-là.

Le film est très doux, très calme. Et l’intrigue très diffuse, c’en est presque un élément de contexte, un simple fil conducteur, primordial pour le dénouement certes, mais qui ne structure pas vraiment la narration. Parce que le titre original, Little Men, est évidemment bien plus évocateur quant au contenu du film que sa version française.

Le film traite donc de l’amitié spontanée entre deux jeune ados, que des contingences matérielles entre leurs parents vont venir chambouler. Et c’est à peu près tout, le film déroulant des moments de vie plutôt frais, émouvants, avec des scènes assez sensitives plutôt agréables. Mais d’un autre côté, le film est très fragile, très "petit". La simplicité permet une certaine véracité et une identification touchante, mais on arrive aussi assez vite au sentiment de surplace, et on aimerait que ça creuse un peu. Le dénouement et la conclusion, très forts, arrivent un peu tard pour complètement redresser la barre.

4/6


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MessagePosté: 01 Oct 2016, 16:21 
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Inscription: 30 Déc 2015, 16:00
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Jerónimo a écrit:
Et l’intrigue très diffuse, c’en est presque un élément de contexte, un simple fil conducteur, primordial pour le dénouement certes, mais qui ne structure pas vraiment la narration. Parce que le titre original, Little Men, est évidemment bien plus évocateur quant au contenu du film que sa version française.

C'est tout à fait cela, Sachs ne s'intéresse que peu voir pas à la gentrification, qui n'est que la trame de fond de son film. Ce qui l'intéresse, c'est la confrontation entre les non-dits (la mère de Tony) ou la fausseté (le père de Jake, comédien évidemment, mauvais de surcroît) des adultes et la sincérité présumée (le refus qu'essuie Tony dans le club) et en passe d'être perdue (lorsqu'ils décident de ne plus parler à leurs parents) des enfants. Mais le tout est passablement caricatural, trop elliptique pour être véritablement accrocheur, ce qui rend le film au final assez anecdotique. J'ai peur qu'il ne me faille pas longtemps avant de l'oublier complétement.

Pour en revenir à la gentrification à l’œuvre dans certains quartiers de NY, il faut absolument voir In Jackson Heights de Wiseman, qui explique dans la détail et avec beaucoup de talent ce phénomène.


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MessagePosté: 02 Oct 2016, 14:57 
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Inscription: 30 Mar 2007, 08:23
Messages: 1026
Ca cumule quand même pas mal de défauts du cinéma "indé" américain, sans même parler de Brooklyn. J'ai trouvé ça mignon mais presque stérile, ça voudrait générer des émotions mais non, le scénario reste super mince et les gamins, dont le jeu est loin d'être inoubliable, ne servent pas à grand-chose d'autre qu'à justifier de multiples travellings en trottinette ou en rollers. Il n'y a pas grand-chose de creusé, ni l'intéressant renversement des rôles (y'a quand même une pure saloperie manipulatrice), ni la faiblesse de ces bobos pas si riches et perclus de culpabilité, ni l'ambiguïté de l'amitié des gamins.
2/6


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MessagePosté: 02 Oct 2016, 20:49 
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Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
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boultan a écrit:
ni l'intéressant renversement des rôles (y'a quand même une pure saloperie manipulatrice)


Tu penses à quoi comme manipulation?


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MessagePosté: 03 Oct 2016, 09:27 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Joli petit film aussi attachant qu'insignifiant. Il y a une vraie finesse dans l'écriture, dans la manière de parler de certains sujets de loin, avec délicatesse, sans aucun didactisme (surtout
l'homosexualité évidente du personnage principal
, mais aussi la gentrification qui n'est finalement pas vraiment le sujet du film).
D'ailleurs l'horrible titre français vient complètement modifier ce que le beau titre original nous dit. Car il s'agit bien d'un film sur ces petits hommes en train de se construire. Leur amitié est sans doute ce que le film a de plus beau. La dernière scène est très belle.
Je regrette un peu le sort réservé au personnage de la mère latina, inutilement cruelle et froide. Une manière sans doute de montrer que c'est une histoire sans gentils et sans méchants mais elle finit par être limite détestable.

4/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 03 Oct 2016, 09:36 
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Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
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Art Core a écrit:
Je regrette un peu le sort réservé au personnage de la mère latina, inutilement cruelle et froide. Une manière sans doute de montrer que c'est une histoire sans gentils et sans méchants mais elle finit par être limite détestable.


C'est sans doute ça la manipulation évoquée plus haut... c'est vrai que c'est pas très heureux, notamment sa manière de s'approprier
la volonté du grand-père mort, sans aucune légitimité ou preuve, ça manque d'équilibre dans l'écriture


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MessagePosté: 05 Oct 2016, 10:53 
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Inscription: 30 Mar 2007, 08:23
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Jerónimo a écrit:
Art Core a écrit:
Je regrette un peu le sort réservé au personnage de la mère latina, inutilement cruelle et froide. Une manière sans doute de montrer que c'est une histoire sans gentils et sans méchants mais elle finit par être limite détestable.


C'est sans doute ça la manipulation évoquée plus haut... c'est vrai que c'est pas très heureux, notamment sa manière de s'approprier
la volonté du grand-père mort, sans aucune légitimité ou preuve, ça manque d'équilibre dans l'écriture


Oui, c'est ça que j'évoquais, et c'est un des trucs malins du film :
on s'attend à détester le couple de bobos qui veulent virer la gentille dame immigrée, mais en fait elle est atroce du début à la fin avec eux.

Mais, comme les autres thèmes du film, ça reste trop survolé à mon goût.


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MessagePosté: 08 Oct 2016, 22:30 
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Inscription: 27 Mai 2012, 02:06
Messages: 659
Intelligent, sensible et délicat. Après les déjà réussis Keep the Lights On et Love is Strange, Ira Sachs continue de creuser son sillon dans l'intimité des âmes et des cœurs et atteint ici un nouveau palier en réussissant à toucher à l'essentiel.

4,5/6


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MessagePosté: 12 Mai 2019, 16:30 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23968
Joli film, de la dentelle narrative où chaque scène approfondit la psychologie des deux personnages principaux, le père et le fils. Cela manque parfois un peu d'enjeu mais la fin crée une vraie empathie pour l'ado qui n'est plus le Little Men du titre américain.

4/6


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