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MessagePosté: 27 Mai 2007, 16:53 
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Matou miteux
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Après la mort de son mari, Shi-ae décide d'aller vivre dans le village natal de celui-ci afin d'élever son fils. Elle y donne des cours de piano mais ne parvient malgré tout pas à s'adapter à son nouveau lieu de vie. Auprès de Kim Jong-chan, un mécanicien, elle trouve un peu de réconfort.

Secret Sunshine raconte le trajet cyclique d'un personnage qui s'enfuit, en deni de deuil, échappée spatiale ou refuge religieux pour supporter l'insupportable. Lee Chang-dong donne tout à son héroïne magnifique, désireuse de porter un costume de sainte trop grand pour elle, habitée par une rage à renverser les églises et y tambouriner sa douleur, le tout dans une société coréenne qui, comme dans Oasis, est prompte à écarter la brebis galeuse de la photo de famille modèle (voir la scène, une des plus puissantes que j'ai pu voir ces derniers temps, où la vieille reproche à l'héroïne de ne pas pleurer). C'est le traitement de ce refoulement à l'émotion, de son acharnement déraisonné, que je trouve bouleversant chez ce personnage, faiblement porté par une lumière intérieure, cet ensoleillement secret fait de contradictions (la scène où elle regarde la gamine se faire maltraiter sans réagir). Ces passages-là valent de l'or.

Lee Chang-dong a un sens flamboyant du mélo et malgré des problèmes de gestion dans le tempo de ses différents segments, je trouve le résultat admirable, dans son refus du sentimentalisme (le dénouement, sans épaule offerte mais...un miroir) et son ironie tragique.

Label larmounette et Jeo Do-Yeon est sublime.

5+/6

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MessagePosté: 20 Oct 2007, 10:29 
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C'est tout ?
Personne d'autre ne l'a vu ?


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MessagePosté: 20 Oct 2007, 10:59 
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Matou miteux
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Pélerin, si ça peut te convaincre:

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Ceinte de murailles, l’héroïne de Secret Sunshine passe son temps à s’enfuir. Le réalisateur Lee Chang-dong suit son trajet cyclique en déni de deuil, son échappée spatiale (retourner au village natal de feu son époux comme il le souhaitait de son vivant, du moins le prétend-elle) ou son refuge religieux (illumination protestante soudaine comme l’éclair déchire la nuit la plus noire) pour supporter tant bien que mal l’insupportable. La pharmacienne d’en bas le lui a promis, ce rayonnement secret prodigué par le tout-puissant. Mais comment vivre avec une plaie béante, quand le retour au bercail idyllique, quitter les ombres de Séoul pour un village sous le soleil, n’est finalement qu’un pas de plus vers l’enfer? Avec l’acrobatique Oasis, film sublimissime où le cinéaste se défaisait avec une maestria inouïe d’un argument mélodramatique immangeable (l’histoire d’amour, envers et contre tous, d’une handicapée physique et du simplet du coin), Lee Chang-dong retombait déjà sur ses pattes. Et réédite pratiquement le même exploit avec Secret Sunshine.


Lee Chang-dong donne tout à son personnage principal, désireuse de porter un costume de sainte trop grand pour elle. La révélation métaphysique, cette crise de foi subite, n’est qu’ânonnée, comme les petites élèves de Shin-ae, scolaires, bredouillent leurs quelques notes sur leur piano. Une leçon bien apprise, mais juste une leçon, malgré toute la bonne volonté du monde. Le réveil n’en est que plus cruel, pour cette femme habitée par une rage à renverser les églises, y tambouriner sa douleur et mettre son silence en lambeaux, ou ridiculiser les processions spirituelles de troupeaux en hackant la playlist du bon Dieu. Dans Secret Sunshine, toutes les questions du ciel sont ramenées à leur pesanteur, pieds humains collés au sol, même si cette terre-là les dégoûte. Cette terre, ou cette société qui, comme dans Oasis, est si prompte à écarter la brebis galeuse de la photo de famille modèle, voir la séquence puissante où Shin-ae est agonie d’injures par la grand-mère qui lui reproche de ne pas verser de larmes.


Ce qui fait la grâce du mélodrame chez le réalisateur coréen, ancien Ministre de la Culture, c’est ce refoulement à l’émotion, cette douceur mélangée à une incroyable cruauté. Ici dans l’acharnement déraisonné d’un personnage bouleversant, orpheline faiblement portée par cette soi-disant lumière intérieure, cet ensoleillement secret fait de toutes les contradictions (la scène où Shin-ae, vertueuse consacrée, regarde une gamine se faire maltraiter sans réagir) et de toutes les trahisons (le tueur qui déclare avoir été pardonné par Dieu, celui-là même qui l’a abandonnée). L’ensoleillement n’est vu qu’à travers un pare-brise et Shin-ae (stupéfiante Jeon Do-yeon) devra s’y faire. Lee Chang-dong a un sens flamboyant du mélo et malgré des problèmes de gestion dans le tempo de ses différents segments, accouche d’un résultat admirable, dans son refus du sentimentalisme (le dénouement, sans épaule offerte mais... un miroir) et son ironie tragique. Ce Secret Sunshine avait en tout cas les larges épaules pour une belle Palme d’or.

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MessagePosté: 20 Oct 2007, 11:52 
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Blissfully a écrit:
Pélerin, si ça peut te convaincre:

En fait rien que "Lee Chang-dong" suffit à me convaincre.


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MessagePosté: 20 Oct 2007, 12:10 
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Matou miteux
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Zaphod a écrit:
En fait rien que "Lee Chang-dong" suffit à me convaincre.


Comme quoi pourquoi écrire trois paragraphes quand trois mots suffisent :idea:

*allez-y c'est plein de scènes de cul avec caméo de Natalie Portman lors d'une partouze séoulienne*

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MessagePosté: 20 Oct 2007, 12:14 
Zaphod a écrit:
C'est tout ?
Personne d'autre ne l'a vu ?

Perso, j'ai rien à ajouter à la critique de Bliss.
Même avis, même note...

Allez-y.


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MessagePosté: 20 Oct 2007, 12:31 
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Blissfully a écrit:
Comme quoi pourquoi écrire trois paragraphes quand trois mots suffisent :idea:

Les paragraphes je les lirai une fois que j'aurai vu le film...
Je ne lis jamais rien sur un film avant de le voir, la plupart du temps je ne sais même pas de quoi ça parle.
(Résultat, pour Oasis j'avais failli sortir de la salle, avant de finalement adorer. Je pense que si j'avais lu quoi que ce soit ou vu des extraits, je n'y serais jamais allé.)


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MessagePosté: 20 Oct 2007, 12:38 
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Matou miteux
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Zaphod a écrit:
Les paragraphes je les lirai une fois que j'aurai vu le film...


Ah mais pas de problème y'a rien d'indispensable de toute façon :)

Je me dis que j'aurais juste dû mettre une photo de Lee et hop!

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MessagePosté: 21 Oct 2007, 16:35 
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Ben mauvaise pioche.
Je suis toujours resté totalement extérieur au film, donc voila... au final ça passe relativement bien quand même vu la durée... mais voila quoi, c'est resté plat.

D'autant plus étonnant que les deux précédents films de Lee Chang-Dong, même s'ils mettaient du temps à se faire aimer, contenaient une force énorme.
Je n'ai pas ressenti cette force ici (elle y est probablement...)


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MessagePosté: 22 Oct 2007, 18:44 
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Je suis à peu près d'accord avec tout ce que dit Léo.
J'aime aussi le personnage de l'amoureux et la scène avec le kidnappeur.
Mais après cette scène... il reste encore beaucoup de film...

Le problème en fait, pour moi, c'est que je n'aime pas le personnage principal.
Dès le début je ne la comprends pas, je ne suis pas touché par son désir de rejoindre la province de son mari.
Je suis en quelque sorte dans le même état d'esprit que ses "amies" qui se foutent de sa gueule.
J'ai du mal à comprendre ses choix tout du long.
par exemple quand elle traverse la rue la première fois pour aller à la pharmacie, en oubliant son gamin derrière
une nouvelle fois quand elle sort avec ses amies en laissant le gamin tout seul

En fait ce personnage m'a donné l'impression de quelqu'un qui vivait dans son monde, déconnectée de la réalité, et du coup que je regardais de façon totalement détaché.
Un peu finalement comme l'amoureux qui semble finalement se désintéresser de ses problèmes et de ces soucis. (bon là j'abuse peut-être, mais par exemple quand il poursuit le kidnappeur dans le couleur, je me demande s'il le hait vraiment ou s'il fait juste ça pour la fille à côté.)


Sinon le dernier plan a une signification particulière ou quoi ?
La fille se coupe les cheveux, l'amoureux lui tient le miroir, la caméra se tourne vers le côté du jardin... avec un long plan fixe montrant de la gadoue et 2-3 accessoires de jardin.
C'est juste pour mettre les personnages hors champ ? Les montrer dans une impasse ?


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MessagePosté: 01 Nov 2007, 21:31 
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Pas déçue du tout pour ma part (de toutes manières ne sachant pas trop de quoi ça traitait, je n'avais pas d'attentions particulières)
J'ai trouvé les acteurs trés bons : le jeu de Jeon Do-Yeon est parfait et Song Kang-Ho est trés attendrissant.
L'histoire en elle même est touchante. L'attachament à la religion à cause d'une peine puis "le retour à la réalité" et les sentiments sont ici trés bien transmis, je trouve.
Ce film a tout pour être parfait et m'a beaucoup parlé.
Néanmoins, je l'ai trouvé un peu long et la fin un peu abrupte.

5 à tendance 6/6


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MessagePosté: 27 Nov 2007, 02:27 
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Difficile ici de retouver le réalisateur du puissant mélodrame crève-coeur Oasis dans ce film pesant qui s'écroule dans le pathos et l'hystérie (pratique pour chopper un prix d'interprétation). Tout n'est pas immonde (la prison, l'amoureux, le changement de cassette) mais y a clairement un trop-plein dans la plombance pour moi.
2/6


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MessagePosté: 20 Mar 2008, 15:16 
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Et le film de rafler les récompenses à l'Asian Film Awards :
Meilleur film
Meilleur réalisateur
Meilleure actrice


http://www.asianfilmawards.org/eng/home.html


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MessagePosté: 20 Mar 2008, 23:53 
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Matou miteux
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oncletom a écrit:
Et le film de rafler les récompenses à l'Asian Film Awards :
Meilleur film
Meilleur réalisateur
Meilleure actrice


http://www.asianfilmawards.org/eng/home.html


La voix de la raison.

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MessagePosté: 05 Sep 2010, 23:55 
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Moi c'est simple, je l'ai déjà dit moults fois, que ce soit chez Von Trier ou même dans un Nurse Betty en passant par Ruth dans Six Feet Under, je suis incapable de m'identifier, ni même sympathiser ou compatir, avec un protagoniste féminin paumé à tendance hystérique qui accumule les choix qui me défrisent...

Du coup, zéro empathie pour le personnage et cette émotion dont tout le monde parle, je ne la ressens tout simplement jamais.
En fait, le film ne me fait rien. Il n'éveille rien de positif en moi mais rien de négatif non plus à vrai dire (à part les passages relou où ça hurle parce que le deuil ça fait mal).

Et même visuellement, j'ai trouvé rien à quoi me raccrocher. Je trouve ça tout bonnement inintéressant (j'ai aussi l'impression de retrouver cette même photo fade dans beaucoup de films coréens).

Donc j'ai surtout trouvé ça long (2h15 pour raconter ça, moui), en dépit de quelques scènes réussies (la prison) et par extension, la thématique générale (de la religion comme refuge illusoire).

2/6

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