Forum de FilmDeCulte

Le fameux film du double a Venise, l histoire d une passion sulfureuse entre le chef des services secrets chinois sous le regime japonais de la seconde guerre mondiale et une jeune femme de la resistance. Les ressemblances avec Blackbook sont frappantes, notamment dans le choix de suivre une heroine dans le tumulte de l histoire et les nombreux soubresauts narratifs...

Tres classique, meme dans sa partie sulfureuse, mais neanmoins assez surprenant - comme Blackbook - sur le theme de la resistance... Il y a un bel os a ronger
4/6

Magnifique film qui confirme tout le bien qu'on peut penser d'Ang Lee.

Tang Wei et Tony Leung sont extraordinaires.

(plus bientôt..)

5/6

L'ACTRICE ET LA PUTAIN

Après le triomphe du Secret de Brokeback Mountain, le cinéaste taïwanais Ang Lee renoue avec la veine asiatique de son œuvre en portant à l’écran le roman sulfureux de Chang Eileen. Une fois de plus, plutôt que de signer un thriller érotique convenu ou de mettre en scène une grande fresque historique sur la Chine de la seconde guerre mondiale, l’auteur de Tigre et Dragon choisit l’humain et réalise un magnifique portrait de femme incomprise ou plutôt jamais prise en considération, prisonnière de l’Histoire et de ses charmes, apprentie actrice qui déploie son jeu de séductrice comme dans un film noir hollywoodien des années 40.

On pense souvent à Blackbook de Paul Verhoeven, en encore plus alambiqué tant Ang Lee et son scénariste attitré James Schamus semblent aujourd’hui s’amuser à brouiller les pistes narratives. Si la sexualité des héros de son précédent film était ainsi montrée frontalement dès le premier tiers du récit, ils retardent longuement et volontairement l’explosion de celle-ci dans Lust, Caution, comme pour mieux dresser le portrait de la jeune intrigante, et ce malgré une structure en flash-back plutôt inutile. Les scènes crues qui ont choqué la censure chinoise ne viennent finalement que valider les progrès d’actrice de la belle Wong Chia Chi, démontrer par l’absurde de son talent insensé, finalement gâché par l’irruption de la seconde guerre mondiale et la fougue résistante du jeune metteur en scène hongkongais dont elle est amoureuse.

SIMULACRES

La force d’Ang Lee est finalement de faire oublier les incohérences de son histoire pour toucher à quelque chose de plus profond au sein de la relation amour-haine des deux amants. Il construit au fil de son récit la psychologie très passive de son héroïne et nous place dans la position de M. Yee, bourreau énamourée, subjugué par un coeur qui semble toujours inaccessible. Si le segment hongkongais apparaît comme le point faible de Lust, Caution, il permet de bien appréhender l’absurdité estudiantine de l’engagement de Wong Chia Chi, prête à tout pour les beaux yeux d’un homme qui n’hésite pas à lui faire perdre sa virginité pour accéder, lui le fils de bonne famille, à la gloire patriotique et militaire.

L’attirance perverse que la belle finira par éprouver pour M. Yee est aussi pour celui qui la regarde et accepte sa passion pour elle, alors que l’élu de son cœur tergiverse et finalement l’ignore comme objet de désir. Comme à son habitude, Ang Lee soigne sa mise en scène dans les moindres détails. Remarquable directeur d’acteur, il donne un rôle en or à sa jeune comédienne, la belle Wei Tang qui, comme son double de fiction, vole la vedette à l’ensemble de la distribution.

Il n'y aura eu donc qu'une seule grosse tâche au palmarès vénitien et manque de pot, il a fallu que ça tombe sur le lion d'or avec cette tambouille académique balourde qui se voudrait drame historique mâtiné de thriller érotique. Manque de bol ce petit jeu de la séduction rentre-dedans vire vite au pompier tout juste décoratif, jusque dans les scènes de cul qui se multiplient pour meubler, avec un final qui devrait faire hurler plus d'une chienne de garde et que je trouve accablant d'imbécilité.
2/6

pardon ? Je trouve que c'est un beau film sur le mystère féminin.

Tu comprends ça du film ? Qu'elle est vénale ?

Perso je trouve que les scènes de sexe tournent un peu en rond et qu'elles font peine à voir face à celles de Lady Chatterley qui à chaque fois montaient d'un palier dans l'ambigüité, la sensualité, le trouble.

Que le retournement se fasse chez le bijoutier est foutrement malvenu et dessert encore plus des personnages qui ne volaient déjà pas bien haut.

Je trouve au contraire le personne féminin magnifique. On ne sait jamais si elle devient quand même attirée ou attendrie par le monstre - ce que dit les scènes de sexe d'ailleurs, cette vérité inaccessible à la Lost Highway -.

Alors que huit messages auparavant tu reconnaissais que c'est très classique, même dans sa partie sulfureuse *comme Lost Highway si je te suis du coup*

Tu me suis mal.

Lost Highway, comme Eyes Wide Shut, et donc comme Lust, Caution, en partie, parlent de l'impossibilité de l'homme de percer le secret féminin. Jouit-elle ? Simule-t-elle ? Est-elle amoureuse ?

Après la forme est classique dans la mise en scène, par contre, le scénario est finalement assez peu conventionnel.

Je pense que la joyeuseté du dépucelage entre amis parle pour lui... Pour moi elle finit par jouir tout en se disant qu'elle a quand même une mission à accomplir, dévotion à son rôle qui s'efface comme une traînée de poudre au vu de la bonne grosse bagouse.

J'aurais bien aimé que le film s'arrête sur le pousse-pousse ou au moins qu'il fasse vraiment jouer la carte de la cacahuète empoisonné parce que le coup des draps froissés, on se croirait dans un clip de Roch Voisine. C'est comme la bouteille de lait qui explose par terre pour figurer qu'un mec vient de se faire buter dans le domaine des clichés en bois.

Dans Lost highway, il est très clair qu'elle ne jouit plus

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There is no such thing in life as normal

Je serais toi j'effacerai déjà de ma tête l'idée d'un quelconque parallèle avec Lynch si tu comptes voir ce film.

Comme je n'ai pas du tout le même avis sur la question, cela démontre, à mon sens, qu'Ang Lee joue justement sur l'ambiguité.