Forum de FilmDeCulte

Peu après le débarquement de Normandie, en juin 1944, l'histoire d'un médecin vengeant la mort de sa femme et de sa fille, sauvagement assassinées par un détachement de soldats SS stationnés dans le château du petit hameau où elles s'étaient réfugiées.

Un rape & revenge avec Philippe Noiret, César du meilleur film en 1975 et César des César en 1985, je me demande comment j'ai pu louper ça jusqu'à présent. Franchement, en dépit de bonnes idées, notamment celle d'aborder la reconstruction du personnage à travers la vengeance, mais aussi la réécriture du souvenir, j'ai trouvé le film bien long, notamment dans sa deuxième partie, qui n'en finit pas, et qu'on pourra trouver sans doute peu crédible. Noiret y est impérial, Romy Schneider y est très bien (mais je n'ai jamais été fan de cette actrice), il y a une certaine tension, qui se délite peu à peu en raison d'un scénario qui tourne en rond. Franchement, j'ai du mal à voir le chef d'œuvre, là.
3/6

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Des rares extraits que j'en ai vu il m'a toujours laissé l'impression d'un truc outrancier. Et c'est pas Poelvoorde qui rejoue la scène du miroir qui améliore cette impression.

Pas un chef d'oeuvre mais un film habilement fait comme souvent avec Enrico? Et comme tu le dis, Noiret y est excellent et c'est toujour un plaisir de le voir. Il porte le film et on le regarde pour lui. C'est déjà beaucoup.

Enrico faisait souvent des films de genre à la sauce française. C'est un des rares français je trouve qui les réussit.

Film dont on m'avait souvent vanté les qualités ! J'ai un peu l'impression d'être passée à côté de l'essentiel, je n'ai pas été franchement emballée par cette histoire, le destin des personnages m'était même assez indifférent.

La vendetta de Noiret m'est donc apparue assez chiante et laborieuse (elle occupe les deux tiers du film quand même) pour un final pas foufou, les flash-backs de sa romance avec Romy tout du long n'apportant pas l'emphase escomptée... La caricature des vilains nazis pilleurs de champagne incapables de déguster proprement et tueurs de femmes et d'enfants participe beaucoup à cette déception. Reste surtout la beauté fragile de Romy, parfaitement captée sur la pelloche, ce que je retiendrai le plus du film je pense.

Pour le coup, on est pas dans la caricature de vilains nazis. Les vétérans du front de l'est qui remontaient vers le front de Normandie n'étaient vraiment pas des tendres.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

Ouais, mais c'est pas leur barbarie ici qui me fait tiquer. Je voulais pas trop divulguer du film donc je précise que ça va être le cas ensuite.

C'est surtout leur bêtise à tous ces nazis telle que mise en scène qui me fait lever les yeux au ciel. Déjà ils sont persuadés que des partisans en grand nombre les assaillent, alors que nous spectateurs savons que seul Noiret agit, donc on en rajoute quant à la bêtise crasse des antagonistes. Puis la lâcheté qui les gagne en fin de partie (le déserteur + le suicide manqué du général/kapo/whatever...) me semble aussi trop factice puisqu'avant ça, ils sont justement deter' à mourir pour l'idéal nazi. Enfin, Noiret plutôt que de laisser se coller une balle au général, préfère détruire tout l'édifice pour faire périr le Mal dans les mêmes conditions que sa femme. Soit... S'il avait péri aussi dans cet énième sursaut de violence, j'aurais trouvé certainement plus cohérent ce final (surtout vu l'embrasement).

L'autre point qui m'a énormément déçue, c'est que tous les personnages français sont des "gentils". Je pensais pourtant que l'ami de Noiret, qui s'est fait piquer sa meuf quand même, serait le traître causant la perte de sa famille. Et nope, on a bien droit à un film qui perdure la mémoire de la France résistante, on omet tout a fait la collaboration de beaucoup de citoyens français en ces temps là.

Et pour finir, je trouve naze que l'on soit bien plus touchée par la mort du perso de Romy que par celle de sa fille. Celle-ci n'est (je trouve) pas autant vectrice d'émotions, de fait sa mort est quasi anecdotique. Or je pense que la douleur de perdre un enfant - qui avait beaucoup de choses à vivre et découvrir - est souvent plus insupportable que ce que l'on voit.