Forum de FilmDeCulte

Salut! Je suis américain et je vous écris des États-Unis avec une question sur le cinéma engagé en France. Est-ce qu'il y a de nouveaux cinéastes comparables à Robert Guédiguian ou Laurent Cantet par exemple (ou Ken Loach, Élio Petri, Robert Kramer etc.)? Vu de l'étranger il paraît qu'il n'y a plus de jeunes réalisateurs dans ce genre.

Merci!

Je connais la réponse et veux bien la donner pour 5000 euros par an ou 200 passages en pub YouTube

ça sent le mémoire à rendre pour bientôt.

Ladj Ly ça compte ?

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Ou Rufin mais il y a une arrière pensée électorale personnelle.

De toute manière, qui va se fatiguer à encore faire des films politiques alors que tous le films engagés du passé, de Méliès à Dziga Vertov sont mis sur YouTube/Google depuis 15 ans ? YouTube qui a totalement chié sur les droits d'auteur qui revenaient à ceux l'ont devancé historiquement, tout en offrant à une clientèle plus jeune la possibilité de monétiser un discours apparemment radical (séparation calculée pour parvenir à une forme d'hégémonie économique et politique). Cela flatte le relativisme informé des uns, et par ailleurs les activistes de droite sont aussi sur cette plateforme et il faut bien leur répondre. Et s'ils ne sont pas sûr YouTube ils sont sur le torrent. De nos jours, tout le monde sait utiliser un VPN.

Mais économiquement les plus courageux son perdants.

Est-ce qu'on imagine un film de Robert Kramer sur Vevo ? Il y aura toujours quelque-un prêt à court-circuiter ce qu'il reste d'économie du DVD ou du prêt public en diffusant les films sans rien risquer, pour crâner. Dans tous les cas de figure le regard documentaire absorbe l'œuvre.

C'est mort. La forme benoîte et distraite de la question implique déjà cette mort. Il faudrait la mort de Google, sans perspective de remplacement, pour un retour au politique.

La question est en fait "qui est assez desespéré en France au point d' encore faire du cinéma politique ?".

Marcel Pagnol

Pourquoi pas et Ruffin aussi (merci, Vieux-Gontrand). Est-ce que vous diriez que Cantet et Guediguian sont les derniers "grands" réalisateurs français connus pour être plus ou moins ouvertement de gauche dans leurs films?

Faut avoir conscience que les salles qui pouvaient les diffuser sont en train de mourir, le public ne peut pas se renouveler. De là à en déduire une disparition de la gauche,c'est un pas que je franchirais pas. Le problème ne se résume pas à leur cinéma ni à leur nationalité.

Dans les cinéastes positionnés à gauche un peu brechtiens et avec un public il y a aussi Lucas Belvaux ou Jean-Stephane Bron(en documentaire) mais ils ne sont pas français (même si Belvaux filme, plutôt mal, la réalité française).

C'est fou comme tu peux raconter de la merde, chaque jour tu fais mieux (ou pire) que le précédent.

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En quoi ?

Je te signale que tu habites dans une ville de 200 000 habitants (voire 500 000 sur la métropole) où toutes les salles ont le même propriétaire (l'UGC) depuis l'an passé par exemple. Il n'y a plus de salle indépendante avec une programmation régulière (sauf peut-être le Triolo au fin-fond de Villeneuve d'Ascq s'il existe encore) Mais tu t'en bas les couilles . Je te retourne donc l'insulte (et plutôt deux fois qu'une).

Arrête de le quoter, ça m'oblige à lire ses âneries.

(et putain, elle est belle celle-là !)

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

On peut difficilement faire plus moutonnier.

Effectivement les conditions ont changé un peu partout et je ne disais pas que la gauche n'existe plus en France etc. Puisque j'habite aux États-Unis et on ne reçoit pas tout ce qui se produit en France, je voulais savoir s'il y avait un cinéma engagé français plus récent que je ne connaissais pas. En tout cas, si vous avez d'autres suggestions, je suis tout ouïe...

Oui mais bon, on ne peut pas poser complètement séparément les questions de la nature du cinéma de gauche et celle de on public. Les deux sont liées. Il n'est pas anodin que les étudiants ne fréquentent plus les salles. Dans les années 70 on se demandait par exemple si le Chagrin et la Pitié s'intégrait dans le mouvement rétro et cela touchait des questions sur les classes sociales.

D'ailleurs il y a un truc très français qui absorbe la cinéma politique c'est la fiction historique de gauche (Raoul Peck, Bouchareb, et bien d'autres, même des auteurs Cahiers comme Serge le Péron), qui va essayer de synthetiser toute la Guerre d'Algérie en deux heures, de Sétif au coup d'état de 1965 en passant par la manifestation de 61, pas tout à fait la même chose que le biopic plutôt anglo-saxons d'ailleurs. Des films plutôt anodins ou du moins convenus formellement comme ceux de Bouchareb ont pu cliver très fort politiquement et s'attirer des campagnes de l'extrême-droite, sur des enjeux identitaires et mémoriels (et finalement nationaux) plutôt que sociaux. Ce films sont d'ailleurs un peu oubliés malgré le débat public et un bon nombre d'entrées. J'imagine que ce genre de production va survivre sur Netflix.

Hervé Le Roux, mort récemment, était important (au départ "Reprise" devait être une fiction).
Guiraudie a aussi un fond politique constant sur lequel s'article ses films. Son dernier film anticipait un peu sur l'atmosphère post- attentats au dépens d'une fibre plus sociale et liée au genre (même si ce mot cerne mal son cinéma). D'ailleurs il n'a plus sorti de films depuis 4 ans alors qu'il filmait assez vite (et a lancé des acteurs masculins qui cartonnent maintenant).

Mektoub My Love 1 a quelque-chose de commun avec le regard de Guiraudie sur cet enjeu sexuel, (une démocratisation de l'idée que le genre est construit socialement mais devient aussi existentiellement factice, réductible par un cinéma qui se veut "phénomènologique" ) et je trouve que c'est un bon film, même si le gars roule politiquement pour le maire de Nice qui gravite avec une aisance remarquable entre la droite nationaliste et Macron.