Forum de FilmDeCulte

Avant d'aller me coucher, un petit sondage. Y a t-il un film (ou plusieurs) que vous auriez aimé écrire, que vous auriez pu écrire si un autre ne l'avait pas fait avant vous ? Ne me citez pas n'importe quel chef d'oeuvre, mais ceux dont vous vous estimiez capable (de mieux faire ou au moins d'en faire quelque chose), ou ceux qui sont proches de vous, de vos thèmes de prédilection.

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Et je commence :

- J'aurais aimé écrire Seul contre tous, que pourtant je n'aime pas (mais surtout pour sa mise en scène).
- J'aurais aimé écrire un film de super-héros réaliste, mais Shyamalan l'a déjà fait avec Incassable et je ne vois pas comment on peut mieux faire.

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Quand j'ai vu Battle Royale, c'est typiquement ce que je me suis dit, "putain j'aurai pu l'écrire".
J'avais 16 ans, les quelques ébauches de scénarios que j'avais écrit tournaient autour de thèmes similaires, notamment dans tout ce qui explore l'amitié et les rapports entre camarades de classes, etc. Le tout baignant dans un amas de références japonaises qui me parlaient grave à l'époque (manga, jeux vidéos, japanime).

Fréquence interdite aussi, dans sa manière de mélanger un genre que j'adore depuis l'enfance (le voyage dans le temps, même si c'en est pas vraiment) et un thème qui m'a toujours touché (la relation filiale qui traverse tout le film). Même si "tout le monde" est fan de Retour vers le futur, quand je vois Fréquence interdite, je me dis que c'est l'oeuvre d'un fan du Zemeckis, vu comme il revisite ces deux thématiques.

Dans un sens plus large, en ayant vu très peu de James Bond, quand j'ai commencé à être fan, avec les Brosnan, je m'amusais à dessiner de fausses affiches de James Bond dans mes cahiers et j'imaginais des pitches de Bond plus dark, où 007 tombait amoureux, était blessé, etc. Du coup, Casino Royale était un peu le Bond que j'aurai aimé faire.

Plus récemment et plus trivialement, quand j'ai vu Chronicle, je me suis dit que c'était vraiment à ma portée. J'aurai pu et surtout dû l'écrire.

Après, y aussi la frustration de voir Knocked Up et Funny People et de retrouver des private jokes ou des sentiments que tu crois être les seuls à éprouver, et que tu essaies d'exprimer dans tes scénarios...ce sont pas les films tels quels que j'aurai pu ou aimé faire, mais j'en sors quand même avec l'impression que le mec a planqué des micros dans ma tête.

Ce sont les premiers qui viennent là, y en a sûrement quelques autres.

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Gerry de Gus Van Sant est définitivement le film que j'aurais aimé faire. Pour le désert. Pour le temps qui y dure sans qu'on s'en rende vraiment compte, subjugué par l'espace.

Dans les thématiques, j'aurais vraiment aimé adapter Le Parfum de Suskind. Et je trouve que la version de Tom Tykwer est splendide. Mais je crois que j'aurais pu aller encore plus loin. J'aurais mieux assumé le côté fantastique et lyrique je crois.

A.I. baigne un peu dans ces thématiques (l'enfant qui veut être reconnu). Mais je ne crois pas que j'aurais pu faire mieux. Je trouve ce film admirable dans sa subtilité.

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"marre du retour infini de ce topic"

Quand j'ai vu Eternal Sunshine of the Spotless Mind, qui est un film que j'aime bien sans l’idolâtrer, je me suis dit qu'avec les moyens et l'envie, mon premier film en aurait été une variation plus noire et onirique, mais sans distanciation, épuré de la dimension "fable absurde".

En fait, j'aurais aimé (car je n'espère plus, à tort ou à raison), extirper de ma tête et de mes tripes quelques chose qui soit, grosso modo, le récit de Blue Valentine exprimé par la forme de The Tree of Life, avec un soupçon du Je t'aime, je t'aime de Resnais pour la chronologie du montage. Peut-être serai-je vengé plus vite que je ne le pense par Malick himself... ?

De façon générale, la plupart des films de Polanski me semblent étrangement familiers, voire à la portée de mon imaginaire (réalisme tinté d'étrange). La jeune fille et la mort, Frantic, Chinatown, Répulsion, Le Pianiste, The Ghost Writer... tout est ma came.

J'ai souvent parlé de mon amour pour les films où le héros est seul contre tous, dans l'entonnoir, façon Le Fugitif ou Jason Bourne. Il existe mille déclinaisons, et mon goût pour ce cinéma est sans égal.

Mon autre fantasme, c'est d'écrire un jour Les Hommes du Président ou The Insider.
Je le tenterai. Quelque chose de fort sur le journalisme ou la justice (plus que ces films ne le sont sur le Watergate ou le tabac, c'est vraiment le journalisme qui brille).

Je rêverais aussi de concentrer toute la société dans un univers façon Casino, en procédant à une coupe transversale façon Capital et une étude quasi sociologique de l'endroit. Je me suis longtemps dit que l'univers des turfistes siérait bien à la méthode. Pourquoi pas... il est certain que ce n'est pas le prochain Onteniente qui y parviendra...

Quand je regarde mes films préférés, aussi différents soient-ils, je suis fasciné par leur scénario : Taxi Driver, Incassable, Se7en, Les Evadés, La Haine, Eyes Wide Shut... et je ne peux m'empêcher de me dire que c'est possible de prolonger la liste de ma main... prétention ? Plutôt inconscience et fantasme là-aussi. D'autant que la précision et la force de la mise en scène doit être distinguée.

Bref, il y a des centaines de films que j'aurais aimé faire...

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I think we're gonna need a helmet.

Pour moi c'est clairement le tout premier Star Wars de 1977. Petit budget, les effets spéciaux à révolutionner, le côté bricolage qui se transforme en phénomène de société. Après il y en a sûrement d'autres.

Comme Bob, Fréquence Interdite : avant de connaitre le film, j'avais fait un court métrage de 15 minutes en forme de demi-parodie de retour vers le futur, avec une 106 à voyager dans le temps. Le héros allait sauver son grand père en pleine seconde guerre mondiale.





Et ça finissait même par le gros poncif du mec qui se fait écraser.



Evidemment, c'est une grosse purge immonde ce court.

JE VEUX LE VOIR.

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Il est sur dailymotion, mais non. C'est franchement plus drôle à raconter comme ça. Le film lui-même est vraiment insipide, je peux plus le voir. En plus je joue dedans.

Clairement La mémoire dans la peau



Sinon Marie-Jo et ses deux amours

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"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk

Sinon, je pense que j'aurais été totalement capable de faire un film comme Battle Los Angeles : film bourrin et carré, avec des plans sympas et un bon sens de la débrouille, mais globalement fade, sans saveur.

En revoyant ZOMBIELAND cette semaine, je me suis rappelé que c'était le film que c'est le film que j'aurai dû/pu faire.
Chaque fois que je vois ce silm, je me dis "putain de putain de putain"... Ya pas une idée, un cadre, un effet de montage, de narration... que je n'aime pas dans ce film. Même si c'est clairement pas un chef d’œuvre hein, mais voilà, c'est carré, rapide, sans prétention, hyper bien mené, avec des idées à la pelle.
Et quand le caméo arrive, là je me dis "C'EST PAS POSSIBLE CES MECS SONT DANS MA TÊTE". C'est assez dingue.

Sinon en France ya Grégoire Moulin contre l'humanité aussi. J'aurai adoré faire la même chose (quand tu fantasmes des gags quelques secondes avant qu'ils arrivent, tu te dis "meeeeerde, ce mec a le même esprit débile que moi")...

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Netflix les gars, Netflix.

Je me sens particulièrement proche du cinéma de Rohmer. A chaque film que je découvre de lui, j'éprouve le plaisir gourmand de l'évidence: tout me parle, depuis les thèmes jusqu'au raffinement des dialogues en passant par la mise en scène sobre quoique signifiante. Il porte à la perfection les idées que j'aurais pu mettre en ordre pour faire des films. Conte d'été et Le Rayon vert sont deux films que j'aurais pu faire dans une autre vie, toutes proportions de talent et de conditionnement gardées.

Et sinon, si la question est strictement "les films que vous auriez aimé faire", je citerais bien Blow up et Profession: Reporter, d'Antonioni, qui sont pour moi des merveilles absolues et pourtant si humbles, si humaines, si libres...

Deux films m'ont fait cet effet, si je l'ai bien compris :

- Trust, de Hal Hartley, que j'ai cru, et je crois toujours, avoir été écrit et réalisé pour moi. Je ne crois pas avoir le talent nécessaire pour y parvenir, mais si je l'avais eu, je pense que j'aurais écrit quelque chose dans ce goût là.

- Reservoir Dogs, de Quentin Tarantino, que j'ai vu le jour de sa sortie au mois de septembre 1992, sans rien en savoir sinon que Le Cinéphage l'avait adoré. Dès le pré-générique, je me suis dit que c'est le film que j'attendais depuis des années et que j'aurais aimé écrire et réaliser.

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There is no such thing in life as normal