Forum de FilmDeCulte

Une vieille prostituée évoque sa vie qui fut une série de tragédies. Etant jeune, elle a aimé un homme de condition inférieure. Cette relation provoqua son expulsion de la cité impériale.

Pas encore vu ce Mizoguchi qui par réputation compte comme un de ses 2 ou 3 meilleurs...bon, c'est probablement ça. La seule réserve qu'il peut y avoir réside en son côté picaresque radicalisé qui ne prend plus en compte que les différentes étapes de son voyage et de sa déchéance sociale, sans même, au bout d'un moment, faire de lien entre elles. Après la mise en scène est tellement renversante de beauté que bon...rien que les premières secondes à la grâce mystique, suivant une femme de dos avec un travelling tout con, donnent l'impression d'assister à quelque chose d'exceptionnel. Qu'il s'agisse de la façon dont Kinuyo Tanaka (géniale) est filmée, ou la distance pudique sur les scènes plus dramatiques, ou la liberté d'une caméra très fluide aux mouvements aériens...c'est totalement sublime. Et même quand le cadre est ultra chiadé par un mathématicien de l'image, tout semble évident et facile, juste là parce que les choses doivent y être.

Après c'est vrai qu'il faut une bonne dose de Dany pour digérer la noirceur de l'ensemble, plus misanthrope qu'androphobe même s'il reste un vrai amour pour certains personnages, mais la peinture de l'humilitation féminine, de son aliénation, et de la corruption de chaque classe ou caste sociale (de la noblesse initiale aux prostituées en passant par le couvent) possède une force dramatique énorme. Bon ben ça tue Lulu.

5-6/6

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Doll, it's a heartbreaking affair