Forum de FilmDeCulte

The Zero Theorem
Terry Gilliam, le seul cinéaste dont la revoyure des films d'il y a vingt à trente ans (Brazil et L'armée des douze singes, vu qu'il s'auto-cite) rendrait ringard son cinéma d'anticipation d'aujourdhui, futur de luna park des eighties où tout le monde roule en smart. Dégueulant de vulgarité à chaque plan en bizutant Christopher Waltz, qui donne beaucoup de sa personne, sommé de porter une combinaison de lutin en latex rouge et Melanie Thierry qui joue une mega-pute avec un autocollant Enter me vissée à la teuch. Les effets spéciaux semblent sortis tout droit des chevaliers du labyrinthe, et cet immondice consternant comme replié sur lui-même ne cesse de se répéter jusqu'à ne plus inspirer qu'une forme aigue de pitié. Autrefois point fort de Venise par rapport à Cannes, la sélection us n'est plus constituée que de tocards de seconde zone alors que les premières reviews extatiques de 12 years a slave commencent à pleuvoir...
0-1/6

Tom à la ferme
Aussi dépouillé que ses précédents films débordaient d'un trop-plein d'énergie et d'effets, Tom à la ferme est un huit clos étouffant en rase campagne sur un gay venant assister aux funérailles de son mec dans son fief natal alors que la mère du défunt ne s'est jamais doutée de son homosexualité. Persécuté par le frère homophobe et violent qui lui sait et refuse que sa mère soit mise au courant, il va pourtant rester sous leur toit... Un film noir tendu et très bien adapté de la pièce de Bouchard (Le chemin des passes dangereuses) qui ne tient pas complètement ses promesses au niveau de son final (évoquant un temps L'inconnu du lac dans les champs) mais qui distille un vrai malaise. Si les premières minutes avec Dolan en perfecto teint en blond comme les blés peuvent faire tiquer, il se rattrape lors de son face-à-face avec Pierre-Yves Cardinal, bloc de virilité et révélation du film.
4/6

Aujourd'hui les joies du grand écart avec Amos Gitai et Albator

Mais tout d'abord à l'heure du petit déjeuner, Moebius, le nouveau Kim Ki-Duk, qui donne tout son sens à l'expression venir avec sa bite et son couteau. La tentation est grande de zapper toute remarque critique pour spoiler ce film débile et dégueu tant ça se passe de commentaire mais je vais m'en tenir aux dix premières minutes: Lassé par les infidélités de monsieur, madame émascule leur fils. Rongé par le remords et la culpabilité que son fils ne connaisse pas les joies de sa vie de queutard, il ira jusqu'à lui transplanter sa bite. Comment vous dire, quand je lis que Moebius est une plongée dans la psyché de la société coréenne et que je vois des scènes ou une femme coupe une bite et la balance au milieu d'une route où elle risque de se faire ratatiner par un camion comme dans une sous-prod Trauma, je me gausse. Le plus croquignolet étant que Moebius est un film muet (enfin, sans dialogue) où tout se résume à trancher des bites, violer des nanas à gros seins, se tripoter le reste de l'entrejambe pour vérifier si on a joui, et à faire des recherches sur google pour amorcer une nouvelle séquence. Parfois, on sort des bustes de buddha, histoire de méditer avant de se planter un couteau dans l'omoplate. Tu m'étonnes que KKD ait eu des problèmes avec les comités de censure, mais il en aurait encore davantage devant un comité de bêtise.
1/6

Sans transition, Still Life vient de réaliser un hold-up public en section Orizzonti avec une standing ovation triomphale. Petit film anglais sur un employé chargé de retrouver les proches de personnes mortes seules porté par Eddie Marsan, avec des petites notes notes de piano façon Tiersen d'Amélie Poulain, le dénouement sort la bombe lacrymo sans crier gare. Chouchou du public dans les sections parallèles.
4/6

Et KKD qui avait fait LE hold-up de 2012 en piquant le Lion d'Or à Paul Thomas et Terrence....

Ana Arabia
Amos Gitai revient avec un long et unique plan-séquence de 84 minutes dans les rues de Jaffa pas virtuose pour un sou. Un exercice de style austère, chiantissime, bâclé et creux, idéal pour la sieste ou pour s'ouvrir les veines. Pour ceux qui seraient branchés par l'aspect performance, mieux vaut découvrir L'arche russe de Sokourov. Qu'il est loin le temps où on décernait des 6/6 à Kippour mon cher Karloff...
1/6

M'étonne pas. Film discret mais hyper attachant, et effectivement sort d'Amélie Poulain funèbre en moins putassier.

Capitan Harlock
Albator 3D avec un scénario écolo-club dorothée du genre "regardez la vie sur terre est encore possible j'ai trouvé une petite fleur"...
2/6

Under the skin
Si on devait comparer ce film énigmatique et inclassable, ce serait entre la mutante et Shame dans les banlieues et la nature brute écossaise, en toujours aussi peu fri-fri friendly. Un cinéma magnétique, beaucoup plus visuel et sonore que narratif, où Scarlett Johanson attire des petites frappes dans sa bagnole pour les enmener dans une étrange chambre noire, ou au terme d'un rituel de strip-tease fétichiste, il se passe des trucs que vous ne voudriez pas vous faire spoiler. Film de mante religieuse fascinant sur la cruauté du désir, Under the skin est en tout cas le bouc-émissaire choisi après le Malick de l'année dernière pour se faire huer par le même public de brêles italiennes qui feront sans doute un triomphe à Gianni Amelio ce soir, légitimé par un parterre de critiques qui déglinguent le film et qu'on devrait envoyer en charter dans un hospice à Alcatraz.
5/6

J'irai, ne serait-ce que pour rééquilibrer le tableau de notes.

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Yeaaaah ! Je savais que Birth était pas qu'un heureux accident !
Plus d'un film tous les dix ans, maintenant, ce serait bien Jonathan...

Eastern Boys
Pour ceux qui en étaient restés à l'atroce souvenir des amorphes Revenants, le retour de Robin Campillo (qui aura pris dix ans) se révèle une heureuse surprise. Commençant comme un Funny Games gay à Montreuil, le film bifurque sur une love story d'un genre très spécial entre un bobo qui se paie des tapins et un jeune illégal paumé. Acteurs géniaux, Olivier Rabourdin en tête. Beaucoup trop long (deux heures dix, vraiment?) mais il est surprenant de voir que sur un sujet pas si éloigné, Campillo va largement plus loin qu'un Bruce LaBruce.
4/6

The unknown known
Compilation d'heures d'interviews avec Donald Rumsfeld par Errol Morris (The fog of war), avec beaucoup d'angles de caméras, un montage cut, beaucoup d'effets pour amplifier les propos et une musique de Danny Elfman comme sortie tout droit d'un Tim Burton. On n'apprend pas grand chose, le doc devenant vite une sorte de guerilla pour essayer de faire craquer le vernis de la communication de Rumsfeld, qui t'assène avec son sourire de premier communiant que Guantanamo est en fait une annexe du club med. Je ne vois pas trop ce que ça vient faire en compétition.
3/6

Une promesse
Adaptation académique et ripolinée, comme rejaillie d'une faille spatio-temporelle époque Chateauvallon, de Stefan Zweig par Patrice Leconte, avec Alan Rickman et Revecca Hall, à l'attention de grands-mères à gaines s'échangeant des voeux de chasteté entre leur club philatélie et un puzzle mille pièces.
1/6

Euh, ca part quand même vite en vrac une fois la partie "'home invasion" passée, ce qui se passe dans l'hôtel, c'est vraiment pas possible...

Ah moi j'étais très content de cette ébauche de thriller social dans un hôtel Formule 1, je trouvais que ça commençait à s'éterniser dans l'appart. Et j'aime beaucoup les titres des chapitres. Film bien accueilli par ailleurs.

Mais je rejoins tes impressions sur l'amateur et anémique L'armée du salut.

Tu sais à quel point j'aime te donner du plaisir mon cher Léo, mais toi qui ne manques pas une miette de mes interventions, tu remarqueras que je cite le nom du réalisateur à l'intérieur des notules.

De toute façon, j'ouvrirai les topics dès que j'aurais retrouvé une connexion wifi normale.

Il est pas si branché finalement ce DPSR.

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Netflix les gars, Netflix.

Il fallait jouer



... Mais il se rate. Hé oui, c'est qu'il devient limite mièvre le père Garrel.

Deux manières de tirer sa révérence: "Le vent se lève, il faut tenter de vivre" de Hayao Miyazaki et "La pluie tombe, autant se flinguer tout de suite" de Tsai Ming-Liang

Au secours le plan doloriste final attrape-couillon de TRENTE minutes qui veut se la jouer manifeste radical de la désespérance...