Forum de FilmDeCulte

Les Italiens sont quand même mauvais perdants, alors que - pour ma part - c'est peut-être le cinéma que j'aime le moins aujourd'hui, à part Moretti peut-être.

A part le Malick, les deux films qui méritaient le plus un prix, et dont j'estimais que les récompenser n'aurait pas été un vol, étaient le Kim Ki Duk et le Bellocchio..

Donc Pieta sauve un peu l'honneur du palmarès, mais l'absence des deux autres est regrettable...

Il me déçooooit, putain !
T'imagines un français dire ça à Cannes, franchement ?

La sélection était pas très inspirée de ce que j'ai compris. La Pieta était le favoris depuis le début.

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"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice."
- George Orwell

Euh... non.

Tiens j'avais oublié de compléter le baro

5 The master
5 Thy Womb
5 To the wonder
4 Fill the void
4 Après Mai
4 Paradis: foi
4 At any price
3 Izmena
3 La 5e saison
3 Superstar
2 Pieta
2 La belle endormie
2 Spring breakers
2 Les lignes Wellington
2 Un jour spécial
1 Passion
1 Outrage beyond
1 E Stato il figlio

4 Eat sleep die
4 The reluctant fundamentalist
3 3 soeurs
3 The iceman
3 The company you keep
3 Enzo Avitabile music life
2 All you need is love
2 Disconnect
1 The Weight

Bref 7 bons films sur 18... C'est dommage ça avait plutôt bien commencé.

En ce qui concerne le palmarès comme l'année dernière, à part ce lion d'or ubuesque, le jury a effectivement bien récompensé la meilleure mise en scène, les meilleurs acteurs, la meilleure actrice et le meilleur scénario. Après Mann aurait dû piger qu'on se souvient du lion d'or et pas du lion d'argent... Remarque cette année, Kim Ki-Duk était partout à Venise, souvent en train de mater des films en sections parallèles, acclamé par le public comme l'enfant chéri du festival. Evidemment j'aurais préféré voir Malick et Mendoza à la place.

J'ai pas vu grand chose en sections parallèles mais un film à Orizzonti, bim grand prix. Un film à la semaine de la critique, bim grand prix. Et un film à Venice days, bim... Queer lion. Récipendiaire de cette curieuse récompense, le coréen The Weight raconte l'idylle forcément contrariée entre un thanatopracteur bossu et un transexuel non opéré. Entre deux scènes nécrophiles à la morgue, *spoiler - ça sortira jamais de toute façon* le transexuel s'ouvre les veines et le thanatopracteur le rejoint dans son cercueil pour se faire incinérer ensemble. A la fin, y a des papillons, parce qu'ils se sont libérés de leurs chrysalides, voyez. Enfin bon.

Le nouveau docu de Wang Bing 3 sisters (qui au rythme de la distribution de ses films sortira sans doute dans cinq ans dans la salle 3 du reflet medicis) suit trois gamines au fin fond d'une campagne agraire situé au beau milieu des montagnes qu'on ne nous présente que comme des filles qu'au bout d'une heure trente, ce qui est assez étonnant pour deux d'entre elles, vu l'androgynie de leurs visages. Si on songe à un Nobody knows documentaire, avec ces enfants obligés de s'autoéduquer, s'occupant d'un troupeau là où ils devraient encore être à la maternelle, ou avec des machettes à la main, on retrouve aussi cette complaisance dans la durée (genre on va aller ramasser des pierres un quart d'heure). Du coup, grunt n'avait pas totalement tort avec son lapsus le confondant avec Wang Chao.

The company you keep, le fugitif pour vieux avec Robert Redford, vague sous-texte politique (terrorisme et weather underground), vague film-enquête (Shia La Beouf en journaliste qui consulte des diapos à la médiathèque), plein de bonnes intentions... Mais un bon casting de vieilles rombières toujours fringantes pour un film pépère mais qui se laisse suivre.

Un mot sur le cinéma italien: Ce qui est étonnant tout de même, c'est cette capacité à empoigner des films à l'actualité immédiate tout en étant financé par la RAI... Le cynisme absolu de la course au fric chez Cipri, une manoeuvre politique sur une loi concernant l'euthanasie étouffée par Bellochio, le bunga bunga chez Comencini.

Mais la mise en scène ne suit jamais. Celui qui a peut-être le plus de style, Daniele Cipri, est connu pour son casting de gueules pas possibles de bidochons, toujours armés des plus mauvaises intentions. Quand leur petite fille se prend une balle perdue et meurt, la famille en profite ainsi pour toucher des allocs. Cipri en fait alors une farce malvenue avec tout le folklore des italiens qui braillent (Toni Servillo, aussi chez Bellochio mais en mode ascèse) avec un usage de la musique d'un pompiérisme rarement égalé.

J'ai déjà parlé du Bellochio, aussi accueillant qu'une cave capitonnée. L'acteur qui a eu le prix n'a pas grand chose à jouer même s'il est pas mauvais non plus, ça devait être histoire de filer un prix bonux au cinéma italien. On s'attendait plus à voir le couple de jeunes du Comencini recevoir le prix. Pareil, ça sortira jamais en France donc allons-y: Ce long qui doit durer à tout casser 1h15 suit une nymphette qui se fait passer pour une actrice qui se fait conduire par un mec dont c'est le premier jour de chauffeur chez un politique. Bon, évidemment c'est une escort-pute mais qui assume pas trop non plus. La première demi-heure, ils papotent en voiture (on est plus proche de Sur la route sur Jimmy que de Cosmopolis), la suivante ils s'amusent à Rome genre hey allons piquer une robe chez Balenciaga, et le reste est un interlude Cendrillon où Pipo braille à la fenêtre avec sa chaussure tandis que Pipa sa belle est trop occupée à regarder la télé qui recouvre le bruit de ses cris. Le sujet est là, les intentions sont une fois de plus mille fois trop grossières, l'impression d'un film vide malgré un sujet en or.

Quand tu relis ce topic, et que tu vois la liste des films, tu comprends pourquoi Venise coule.

Pourtant, ils ont eu PTA et Malick...
Une pensée pour Kitano qui semble vraiment RIP en France.

En parlant de Kitano, il y a une date de sortie prévue pour Outrages 2 dans nos contrées?