Caribou a écrit:
Tu t'attendais à quoi?
Moi ce qui me désole ce sont les articles hédonistes qui fleurissent un peu partout. Je suis tout aussi hédoniste que n'importe qui mais là ça a atteint un niveau de narcissisme assez déplacé.
Exemples trouvés sur un blog réac (d'extrême-droite? je ne sais pas trop):
Citation:
Sur France Inter, Charline Vanhonaecker titre sa chronique « ode à la perversité », déclarant bravement aux djihadistes : "si vous n'aimez pas le sexe, l'alcool et la musique, n'en dégoûtez pas les autres".
Libération prend courageusement position avec un article intitulé « On s’embrassera entre abominables pervertis », le genre de pièce qu’il faut lire pour comprendre son époque :
On s’embrassera entre hommes et femmes, fiers de cette mixité dragueuse, de ces corps séducteurs et décontractés, de ces peaux multicolores à frotter fort les unes contre les autres comme le font les chamois quand ils ont du chagrin.
(non Libération vos corps ne sont ni séducteurs ni décontractés, ce sont des sacs de merde en putréfaction).
Ailleurs encore, cette perle :
"Est-ce qu’on va renoncer pour autant à nos petites abominations, à ces instants de délice qui font que nos vies sont tout de même assez cools ? Non, surement pas. On va se la coller tous les week-ends. On va danser comme des fous car la musique adoucit les meurtres, et on fera toujours plus l’amour, aussi. Les garçons avec les filles, les garçons avec les garçons, les filles avec les filles, les juifs avec les arabes et tout le reste et on les emmerde. De toute façon, c’est tout ce qu’on sait faire".
Il y a pas autre chose à écrire?
Mais grave. J'ai pesté ces dernières années contre la moindre citation de Muray à base de festivisme, des citations souvent trop faciles et cyniques masquant un vrai vide de la pensée.
Mais hier je me suis surpris à ressortir un de ses bouquins pour souffler un peu et m'aider à supporter ce déferlement infernal de niaiserie. Il y a ceux sur FB qui disent qu'ils ne veulent plus voir de violence, qu'ils en ont marre de cliquer sur "Masquer" sur la moindre post, qu'ils veulent se remettre à rire, sourire, retrouver l'innocence perdue ; ceux qui préfèrent pleurer la mort d'un chien que de se féliciter de l'arrestation de terroristes très dangereux et osent sous-entendre que le RAID traite ses animaux comme des outils (comme si les maîtres-chiens du RAID ne ressentaient pas de chagrin, là ...) ; ceux qui cherchent à participer à la fête en créant un mouvement (rassemblement collectif pour aller donner son sang, "occupy terrasse", "soirée des bistrots parisiens", etc.), et j'en passe. Chacun vit ce moment là comme il le souhaite, mais ce refus à la fois des responsabilités et du deuil solennel me met très mal à l'aise. Il faut croire que la citoyenneté s'exprime dorénavant avec ces revendications dérisoires...
Je ne sais pas comment on aurait réagi il y a 30 ans. Vivement que ça se tasse.