Forum de FilmDeCulte

lol

Pour pas abandonner ce topic quand même, l'une des poésie pêchées dans le recueil des poème de Houellebecq que je viens de finir :



NON RÉCONCILIÉ

Mon père était un con solitaire et barbare ;
Ivre de déception, seul devant sa télé,
Il ruminait des plans fragiles et très bizarres,
Sa grande joie étant de les voir capoter.

Il m'a toujours traité comme un rat qu'on pourchasse ;
La simple idée d'un fils, je crois, le révulsait.
Il ne supportait pas qu'un jour je le dépasse,
Juste en restant vivant alors qu'il crèverait.

Il mourut en avril, gémissant et perplexe ;
Son regard trahissait une infinie colère.
Toutes les trois minutes il insultait ma mère,
Critiquait le printemps, ricanait sur le sexe.

À la fin, juste avant l'agonie terminale,
Un bref apaisement parcourut sa poitrine.
Il sourit en disant : "Je baigne dans mon urine";
Et puis il s'éteignit avec un léger râle.




Mais en fait même là, c'est surtout les deux premières strophes que j'aime bien, la suite est plus banale et plate. Faudrait faire un topic "strophes" !

Ses poésies sont géniales.

Bah comme je l'explique dans le topic à côté, je ne trouve pas tellement (bien que ce soit inhabituel et, par là-même, toujours un peu rafraichissant).

Enfin, ton non-enthousiasme légendaire ne me surprend pas, cela fait partie de ton charme.

Ce que j'aime le plus dans la poésie de Houellebecq c'est son attachement à la versification classique à une époque où les poètes cherchent sans cesse de nouvelles formes. Cela lui donne un côté furieusement romantique dans la forme alors que le fond est au contraire une machine à déconstruire l'humain, à le rabaisser à ce qu'il a de plus vil et banal. C'est assez génial (et on retrouve finalement exactement la même chose dans ses romans).

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CroqAnimement votre

Oui, j'aime bien cet écart dans l'idée, mais parfois ça ressemble à une sorte d'auto-défi un peu artificiel. Ce que je trouve d'autant plus dommage qu'il est extrêmement varié dans les formes variés (jusqu'à la prose), et qu'il gagnerait de temps en temps à se passer de la rime, même dans un poème en vers.

Drôle d'idée. Est-ce qu'on conseillerait à un Baudelaire ou un Hugo de se passer de la rime ? S'il choisit une forme poétique c'est évidemment à dessein et s'en éloigner n'aurait soudain plus aucun sens ou du moins changerait radicalement son geste.

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CroqAnimement votre

Je dis ça parce que ses poésies ne sont pas toutes strictement cadenassées aux règles (le nombre de pieds varie parfois, par exemple), et que je ne comprend du coup pas pourquoi s'accrocher si violemment à la rime (vu les résultats médiocres que ça produit, car dans l'absolu j'ai rien contre, évidemment) alors qu'il se permet des libertés sur tous les autres plans.

Pour le dire plus simplement : je le trouve meilleur en prose qu'en vers.


Naaaan, en littérature c'est pas encore le cas, je suis tout frais. Ça va venir.

Non, cette époque est terminée.
Il est attaché à la versification comme beaucoup d'amateurs le sont. C'est extrêmement amateur, comme poésie. Ca ressemble à du Gottfried Benn (qui faisait nettement mieux dans les années 1920) mêlé à un peu de beat generation, le tout bien laborieux.

Enfin, il est complètement nul, ce poème.

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Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do :
1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos.
2. Die.
3. Rot.

Ok, je lis très peu de poésie contemporaine, j'avoue ne pas y connaître grand chose.

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CroqAnimement votre

lol ! Cela dit je te rejoins en partie, j'ai failli me relever hier soir de mon lit pour le supprimer, d'ailleurs... Comme dit dans l'autre topic, je garde surtout des vers isolés en tête, l'ensemble ne fonctionne pas.

Si si moi j'aime beaucoup. Après dans la constellation de la poésie c'est sans doute quelque chose d'assez insignifiant mais j'aime beaucoup justement ce regard très direct et concret (qui en devient comique) en alexandrin.

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CroqAnimement votre

Y'a quelques vers qui sont dans la veine des poèmes affichés dans le métro parisien.

Oui je trouve ça très plat moi aussi, totalement banal.

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