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MessagePosté: 10 Avr 2014, 11:19 
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Oberkampf Führer
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Mon poème préféré est dans Jurassic Park, encore une victoire des américains :

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit le raptor,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin d'Isla plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir du T-Rex, sans entendre aucun cri,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du stégosaure,
Ni les ptéro au loin descendant vers Nublar,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Une selle et dino et de Nedry en fleur.


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MessagePosté: 10 Avr 2014, 11:26 
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Oui mais non :D


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MessagePosté: 10 Avr 2014, 11:40 
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Inscription: 04 Juil 2005, 19:55
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Tom a écrit:
Après il y a quand même un peu ce risque... Je trouve ça tendax la poésie, c'est une planche savonneuse. D'habitude, quelqu'un qui tu hurle à la gueule "JE SUIS POÉTIQUE, LÀ C'EST POÉTIQUE, REGARDE" (genre Cocteau au ciné) ça me coupe toute émotion, toute poésie justement. J'ai l'impression que la beauté ne pouvait être que la conséquence d'une expression vraie, ou honnête, et pas une fin en soi. En lisant de la poésie quelle qu'elle soit, j'ai du mal à ne pas me figurer un étudiant de Paris 3, mèche sur le côté et écharpe au vent, déclamer en gonflant la poitrine. Ou alors il faut une certaine forme de violence (comme les poèmes que Freak ou Papadoc ont mis), qui contourne le piège, mais c'est un peu dommage de n'avoir que cette esquive pour option...

Mais ça ce n'est qu'une image de notre monde mort, et une image qui ne conçoit (mal) qu'une certaine poésie romantique. On voit bien avec certains poèmes ici comme ceux postés par Jack Griffin que la poésie n'a rien à voir avec cette image.

Tom a écrit:
Hugo, par exemple, j'y arrive pas (et pourtant, le romantisme dans tous les autres arts, j'adore).

Mais Hugo c'est un cas particulier, c'est de la grosse virtuosité boursouflée, c'est le Michael Bay (de gauche) du XIXème siècle.

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MessagePosté: 10 Avr 2014, 11:43 
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Putain, sérieux mec
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Inscription: 24 Juin 2009, 12:09
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The Scythe-Meister a écrit:
Mais Hugo c'est un cas particulier, c'est de la grosse virtuosité boursouflée, c'est le Michael Bay (de gauche) du XIXème siècle.


Voilà. C'est pour ça que je l'aime, entre autres.

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MessagePosté: 10 Avr 2014, 11:45 
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Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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The Scythe-Meister a écrit:
Mais ça ce n'est qu'une image de notre monde mort, et une image qui ne conçoit (mal) qu'une certaine poésie romantique. On voit bien avec certains poèmes ici comme ceux postés par Jack Griffin que la poésie n'a rien à voir avec cette image.

Là je t'ai perdu en route, je crois... Tu dis que je peux pas voir ce qui est beau dans la poésie classique parce que je suis dopé au romantisme, ou que la poésie n'est bien qu'après le romantisme ? (ou ni l'un ni l'autre ?)

The Scythe-Meister a écrit:
c'est le Michael Bay (de gauche) du XIXème siècle.

lol !


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MessagePosté: 10 Avr 2014, 12:13 
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Inscription: 04 Juil 2005, 19:55
Messages: 5459
Tom a écrit:
Là je t'ai perdu en route, je crois... Tu dis que je peux pas voir ce qui est beau dans la poésie classique parce que je suis dopé au romantisme, ou que la poésie n'est bien qu'après le romantisme ? (ou ni l'un ni l'autre ?)

Je voulais juste dire que la réalité des textes n'a rien à voir avec toutes les images qui traînent sur elle de nos jours, y compris chez les romantiques dont est extraite la principale image caricaturale de ce qu'est supposé être la poésie.

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MessagePosté: 10 Avr 2014, 12:17 
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Inscription: 20 Fév 2008, 19:19
Messages: 9937
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Je connais peu voire pas du tout la poésie. Je me souviens avoir soutenu à l'oral du bac que mon année de première avait été une révélation pour la poésie, cet art si incompris et si carricaturé... j'avais bien fait le fayot!

Dans Breaking Bad, l'arrivée de la poésie de Walt Whitman m'avait beaucoup ému et voyant cela, je me suis dit qu'il fallait que je me mette sérieusement à la poésie. J'ai acheté les Illuminations et Une saison en enfer de Rimbaud, en me disant, "c'est le canon de la poésie, il faut commencer par là"... Echec. Je ne me suis jamais senti aussi dépourvu, aussi impuissant face à un texte ou objet d'art. Je perçois la beauté des textes les plus faciles, mais globalement, je ne comprends rien. Rimbaud on en fait un des grands classiques mais je crois que c'est trop difficile pour commencer. Hugo ça a l'air plus immédiat.


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MessagePosté: 10 Avr 2014, 12:27 
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Inscription: 04 Juil 2005, 19:55
Messages: 5459
La poésie de Rimbaud est extrêmement difficile. Il faut plutôt terminer par là...

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MessagePosté: 10 Avr 2014, 13:43 
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Inscription: 04 Juil 2005, 14:47
Messages: 3547
Il est pas étudié au Lycée ? Je trouve que même si on ne comprends pas tout (et parfois c'est pas la peine) y'a des choses qui passent. C'est fait de visions, de délire. Il y a de la hargne. C'est séduisant quelque part.
Pour prendre un autre exemple, commencez par Mallarmé me semble plus risqué (on ne va pas très loin si on est pas averti).


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MessagePosté: 10 Avr 2014, 14:43 
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Messages: 283
Tom a écrit:
Ilouchechka a écrit:
Et puis un petit extrait d'eugène onéguine, de Pouchkine, roman en vers époustouflant, tissé avec une infinie délicatesse auquel la traduction de André Markowicz rend honneur.

C'est rimé, à la base ? (je demande ça, mais peut-être les vers le sont toujours ?)
Question traduction, j'avais essayé les haïkus 'dont j'adore le concept), j'avais pris un petit recueil. Je me sentais un peu, en lisant, j'avais l'impression qu'il me manquait 70% de ce qui faisait les poèmes...


Oui, c'est rimé quasiment tout le long (même si des vers ne riment pas forcément :) ). C'est d'ailleurs une structure bien particulière: ce sont des strophes de quatorze vers, dans lesquels rimes embrassées et croisées s'entremêlent avec des rimes plates. Les vers, quant à eux, sont des tétramètres iambiques (quatre unité de deux syllabes, avec accent sur les syllabes paires) (Ce qui pose des problématiques de traduction dantesque: en français, la métrique est basée sur les syllabes, tandis qu'en russe (comme en anglais)elle est relative à l'accentuation. )

Et, c'est une des raisons qui m'a fait citer Onéguine, c'est que cette structure, au combien contraignante, accouche cependant d'une oeuvre à la liberté et à la légèreté remarquable. Ça peut se lire en surface, comme une promenade dans un jardin, en se livrant seulement au rythme, au chant enivrant de ces lignes, comme l'on peut y plonger la tête la première, ricochant entre la légèreté de la phrase et la vigueur de l'ironie. Cette dimension de chant, du pouvoir de l'évocation à travers le travail de la langue est le socle de la poésie. A ce titre, l'étymologie du mot est révélatrice: du grec poíêsis qui est l'action de faire, la création. Il y a une injonction fondamentale à triturer, essorer la langue, pour se faire messager, passeur de quelque chose.

C'est d'ailleurs la double injonction de Rimbaud: être "voyant" et être "absolument moderne".

Alors que l'on reste un peu sur une image d'épinal voyant le poète comme un dandy péteux étourdi de substances (à défaut de substance) et de fatuité déclamant avec emphase des succédanés boursouflés de Lamartine. C'est dommage, étant donné que c'est bien plus que ça.

C'es marrant que tu aimes bien le concept du haïku, puisque c'est un genre extrêmement codifié. J'ai l'impression que le français s'y prête peu, d'autant plus que la langue même employée dans les haïkus est différente de celle usitée tant dans le domaine écrit que parlé. Il y a de nombreux jeux sur les sons (homophonies), les références et d'allusions à une culture que l'on a peu, ou pas (bouddhisme etc..) qui fait que, pour le coup, la question de l'intraduisabilité se pose avec vigueur.

Kerouac avait pas mal travaillé le Haïku pour un résultat, s'il n'est pas fondamental, notable. : http://www.youtube.com/watch?v=WMwAtOom ... -JmDcGFYSA. Et j'ai vu que tu connaissais pas mal le cinéma indien, Tagore (je ne sais pas si ça te dis quelque chose) avait également travaillé le haïku (que l'on fait réciter aux petites bengalies avant les repas :) )

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ART: Ça mène à l'hôpital. A quoi ça sert, puisqu'on le remplace par la mécanique qui fait mieux et plus vite.


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MessagePosté: 10 Avr 2014, 15:00 
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Inscription: 19 Juin 2007, 16:19
Messages: 15204
Localisation: Lille
Jack Griffin a écrit:
Il est pas étudié au Lycée ? Je trouve que même si on ne comprends pas tout (et parfois c'est pas la peine) y'a des choses qui passent. C'est fait de visions, de délire. Il y a de la hargne. C'est séduisant quelque part.


Je l'ai étudié en première S, c'est d'ailleurs un des seuls poètes que j'aime bien. Le dormeur du val et on n'est pas sérieux quand on a 17 ans, c'est vraiment deux poèmes qui m'ont marqué à l'époque.
En général c'est vraiment un art qui me parle pas ou peu la poésie, donc ça sera ma première et dernière intervention sur ce topic.

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MessagePosté: 10 Avr 2014, 16:43 
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Inscription: 04 Juil 2005, 19:55
Messages: 5459
Imaginons l'étudiant de Paris 3, mèche sur le côté et écharpe au vent, déclamer en gonflant la poitrine Pour en finir avec le jugement de Dieu d'Artaud :

"Là ou ça sent la merde
ça sent l’être.
L’homme aurait très bien pu ne pas chier,
ne pas ouvrir la poche anale,
mais il a choisi de chier
comme il aurait choisi de vivre
au lieu de consentir à vivre mort.

C’est que pour ne pas faire caca,
il lui aurait fallu consentir
à ne pas être,
mais il n’a pas pu se résoudre à perdre
l’être,
c’est-à-dire à mourir vivant.

Il y a dans l’être
quelque chose de particulièrement tentant pour l’homme
et ce quelque chose est justement
LE CACA.

[...]

Dieu est-il un être ?
S’il en est un c’est de la merde.
S’il n’en est pas un
il n’est pas.
Or il n’est pas,
mais comme le vide qui avance avec toutes ses formes
dont la représentation la plus parfaite
est la marche incalculable d’un groupe de morpions."


Et voilà, la poésie se porte mieux. (ok, ce n'est pas tout à fait de la poésie)

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MessagePosté: 10 Avr 2014, 17:17 
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Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28508
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
J'aime bien :D.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 10 Avr 2014, 18:54 
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Inscription: 26 Juil 2009, 19:29
Messages: 1083
Bravo, Tom, d'avoir osé ce topic !

J'aime bien ces deux-là, par exemple :

Les amours terrestres

Nos yeux se sont croisés et nous nous sommes plu.
Née au siècle où je vis et passant où je passe,
Dans le double infini du temps et de l’espace
Tu ne me cherchais point, tu ne m’as point élu ;

Moi, pour te joindre ici le jour qu’il a fallu,
Dans le monde éternel je n’avais point ta trace,
J’ignorais ta naissance et le lieu de ta race :
Le sort a donc tout fait, nous n’avons rien voulu.

Les terrestres amours ne sont qu’une aventure :
Ton époux à venir et ma femme future
Soupirent vainement, et nous pleurons loin d’eux :

C’est lui que tu pressens en moi, qui lui ressemble,
Ce qui m’attire en toi, c’est elle, et tous les deux
Nous croyons nous aimer en les cherchant ensemble.


René-François Sully Prudhomme, Les vaines tendresses


L’homme et la mer

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

Charles Baudelaire

_________________
"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk


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MessagePosté: 10 Avr 2014, 21:59 
Omar Khayyām / Perse / XIIe siècle

Le temps s'échappe à tire-d'aile? Sois sans peur.
Et l'heureux sort n'est pas éternel? Sois sans peur.
Profite de l'instant que te vaut la Fortune.
Sans regret, sans regard vers le ciel, sois sans peur.

Aujourd'hui sur demain tu ne peux avoir prise.
Penser au lendemain, c'est être d'humeur grise.
Ne perds pas cet instant, si ton coeur n'est pas noir
car nul ne sait comment nos demains se déguisent.

_____________________________________________

O toi qui dans l'univers entier es l'objet choisi de mon cœur!
Toi qui m'est plus chère que l'âme qui m'anime, que les yeux qui m'éclairent!
Il n'y a rien, ô idole, de plus précieux que la vie:
Eh bien! tu m'es cent fois plus précieuse qu'elle.

Lève-toi, viens, viens, et, pour la satisfaction de mon cœur,
Donne-moi l'explication d'un problème:
Apporte-moi vite une cruche de vin, et buvons
Avant que l'on fasse des cruches de notre propre poussière.

Lorsque je serai mort, lavez-moi avec le jus de la treille;
Au lieu de prières, chantez sur ma tombe les louanges de la coupe et du vin.
Si vous désirez me retrouver au jour dernier,
Cherchez-moi sous la poussière du deuil de la taverne.

Puisque personne ne saurait te répondre du jour de demain, empresse-toi
De réjouir ton cœur plein de tristesse; bois, ô lune adorable!
Bois dans une coupe vermeille, la lune du firmament
Tournera bien longtemps, sans nous y trouver.

Puisse l'amoureux être toute l'année ivre fou,
Absorbé par le vin, couvert de déshonneur!
Lorsque nous avons la saine raison, le chagrin nous assaille de tous côtés;
À peine sommes-nous ivres, eh bien, advienne que pourra!

Bien que ma personne soit belle, que le parfum qui s'en exhale soit agréable,
Que le teint de ma figure rivalise avec celui de la tulipe,
Que ma taille soit élancée comme celle d'un cyprès, il ne m'a pas été démontré,
Cependant, pourquoi mon céleste peintre a daigné m'ébaucher sur cette terre.

Je veux boire tant et tant de vin
Que l'odeur puisse en sortir de terre quand j'y serai rentré,
Que les buveurs à moitié ivres de la veille qui viendront sur ma tombe
Puissent, par l'effet seul de cette odeur, tomber ivre-morts.

Dans la religion de l'espérance attache-toi autant le cœur que tu pourras;
Dans celle de la présence lie-toi avec un ami parfait;
Sache le bien, cent Kaâbas, faites de terre et d'eau, ne valent pas un cœur,
Laisse donc là ta Kaâba et va plutôt à la recherche d'un cœur.

Le jour où je prends dans ma main une coupe de vin
Et où, dans la joie de mon âme, je deviens ivre-mort, alors,
Dans cet état de feu qui me dévore, je vois cent miracles se réaliser,
Le mystère de toutes choses me devient aussi clair que l'eau.

Guillaume Apollinaire / Alcools (1913) / La Chanson du mal-aimé / « Réponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople"

Plus criminel que Barabbas
Cornu comme les mauvais anges
Quel Belzébuth es-tu là-bas
Nourri d'immondice et de fange
Nous n'irons pas à tes sabbats

Poisson pourri de Salonique
Long collier des sommeils affreux
D'yeux arrachés à coup de pique
Ta mère fit un pet foireux
Et tu naquis de sa colique

Bourreau de Podolie Amant
Des plaies des ulcères des croûtes
Groin de cochon cul de jument
Tes richesses garde-les toutes
Pour payer tes médicaments


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