Jerzy Pericolosospore a écrit:
Je parlais de réalisateurs compétents et/ou talentueux, à minima, n'est-ce pas. Ce contre-exemple (sur le fond duquel je ne peux pas vraiment me prononcer, mais si tu y recours, c'est donc que tu estimes que ce Dahan n'est pas compétent et/ou talentueux...) ne constitue pas à mes yeux une réfutation plausible de mes propos.
C'est pas que je le trouve fondamentalement incompétent, c'est juste que pour moi il n'est pas du niveau d'Annaud, et qu'il ne suffit donc pas d'avoir été publicitaire pour s'approprier des films concepts comme L'Ours ou le Nom de la rose, comme tu semblais le dire. Mais c'est vrai qu'en relisant ton premier message tu parlais de "(bon) publicitaire", donc j'avais lu trop vite en me focalisant sur le terme "publicitaire", qui pour moi sur le coup résonnait simplement comme du mépris à l'encontre d'Annaud à qui tu refusais le statut de cinéaste.
Jerzy Pericolosospore a écrit:
un énorme best-seller littéraire inattendu (pour le premier roman d'un sémiologue jusque là lu quasi exclusivement par des universitaires) - c'était un créneau à prendre: un fin publiciste est attentif à ces créneaux à choper au vol, à la direction du vent; il se doit d'avoir le "nez creux", qualité que personne ne lui enlèvera.
C'est gentil pour lui d'énumérer toutes ses qualités, mais là encore je ne pense pas qu'il puisse être réduit à seulement cela. Si y'a rien d'autre derrière le sens du marketing, ses films seront ratés. Avoir le nez creux c'est bon quand t'es producteur, mais insuffisant quand t'es réalisateur (y'a qu'à demander à Thomas Langmann)
Jerzy Pericolosospore a écrit:
Maintenant, pour bcp, la substantifique moelle du bouquin a complètement disparu...
Ah, pour le coup je croyais que c'était l'inverse, que beaucoup appréciaient l'adaptation (même en préférant le livre) parce qu'elle respectait la complexité et l'esprit du récit. Eco lui-même avait beaucoup aimé, si mes souvenirs sont bons (en même temps pour lui c'était quand même une occasion pour se faire connaître davantage - mais cette expression limite arriviste s'applique mal à Eco)
Jerzy Pericolosospore a écrit:
"L'Ours" exploite intelligemment une vague porteuse de métrages tournant autour du monde animalier (Antartica, de Kuhara -1985 - immense succès et ma foi superbe film sur les chiens de traineaux); Le Peuple singe de Vienne sorti la même année que L'Ours mais fruit de 5 années de tournage et fort attendu; en amont les films des Rossif, des Cousteau, et bien sûr toute la vague disneyenne "anthropomorphique").
Je suis d'accord pour Antartica, par contre je doute un peu de la filiation ou de l'influence entre les Disney avec bestioles qui parlent et L'Ours. Je comprends le lien entre les deux bien sûr mais je me demande si ça a vraiment eu une quelconque influence (peut-on se dire "je vais voir L'Ours parce que ça va me rappeller Rox et Rouky ?" bon je caricature un peu). Sinon y'avait aussi l'excellent La Griffe et la Dent qui se rapprochait beaucoup de L'Ours, mais ça date de 10 ans avant, peut-on parler d'influence ? (au sens "marketing" du terme, je veux dire, la "mode" a le temps de changer en 10 ans ; d'un point de vue cinématographique l'influence en revanche me semble déjà plus évidente)
Jerzy Pericolosospore a écrit:
Duras a eu des mots très très durs pour le film. (Tu me répondrais peut-être, par analogie, que Stephen King a eu des mots très durs aussi sur Shining de Kubrick, mais là on navigue quand-même à d'autres altitudes cinématographiques... non?)
Certes. Stephen King a eu des mots très durs sur bon nombre de ses adaptations de toutes façons (qu'elles soient ratées ou non), donc bon on ne peut pas en faire une référence, même si Shining s'éloigne quand même assez fortement du roman originel (sans pour autant être un mauvais film, je le conçois tout à fait). Pour L'Amant, je n'ai pas lu le livre, mais je sais que oui pour beaucoup le film ne rend pas du tout hommage au roman, et je veux bien le croire. Après le film en tant que tel se laisse doucement regarder, mais c'est clair que ce n'est pas du tout au niveau de ses précédents ; pour moi Annaud n'a pas survécu aux années 80.
Jerzy Pericolosospore a écrit:
simplement ici on s’amuse un peu à pointer des cinéastes qui compteraient selon nous parmi les 15 meilleurs au niveau international et toutes périodes confondues, ça se discute, dès lors, car c’est pas d’une évidence objective criante pour Annaud qu’il se hisse sans prob à ce top, non ?
Certes, en même temps je n'ai pas non plus une culture ciné super étendue ; je veux dire qu'il y a beaucoup de grands cinéastes reconnus comme tel et dont je n'ai pratiquement vu aucun film (Orson Welles, pour ne citer que lui) dont forcément je ne vais pas les inclure dans ma liste. Après y'en a plein d'autres pour lesquels je reconnais qu'ils ont joué un grand rôle dans l'évolution du cinéma, mais pour lesquels également leurs films me semblent aujourd'hui avoir quelque peu vieillis, et donc forcément quand je les ai découverts, même en ayant conscience de leurs qualités intrinsèques, je ne peux m'empêcher d'être moins touchés que d'autres films d'autres cinéastes moins "visionnaires" mais tout simplement plus "récents". Voilà pourquoi Hitchcock ou John Ford ne font pas partie de ma liste, même si j'aime beaucoup leurs films.
Jerzy Pericolosospore a écrit:
J’ai juste trouvé qu’il détonnait un peu dans ta liste et donc... plaisir de la papote. lol.
Pas de pb. D'ailleurs désolé d'avoir mis un peu de temps avant de te répondre.
Jerzy Pericolosospore a écrit:
essaie « le plein de super »
Ok c'est noté.