Je me disais bien que j'en avais oublié un! En même temps ça n'a pas été méga dense pour moi, les meilleures choses lues cette années était souvent ben d'une autre année. Top 5 du coup
5
Du vrai Millet misanthrope (va expliquer le pitch à une Américaine qui te dit "
What's the book about?" dans ta jolie file du Grand Palais - jolie jeune fille d'ailleurs) qui débute par des sentences
tadatatam à la con qui font du bruit dans le couloir ("
Comme la plupart des hommes, j'ai raté ma vie sexuelle", "
Rares d'ailleurs les femmes qu'on puisse dire belles, presque toutes étant en quelque sortes des laiderons qui s'ignorent" humpf). Puis il y a presque une rage qui dégouline des pages, dans cette histoire où le narrateur voit sa mochitude de naissance comme une malédiction. Bon ben ça vaut le coup de pas s'arrêter aux premières lignes.
4
Du vrai Régis pur jus à base de
coupe-moi les veines pendant que je me pends, façon Virginia Woolf (une spécialiste) pas tellement dans le style, plus dans le glissement invisible (et virtuose) de points de vue, une sorte de fausse chorale étrange dans le style noir de ses
Fragments de la vie des gens ou de
Promenade par ex. Plus consistant que son dernier
L'enfance est un rêve d'enfant qui tourne très vite en rond, le bouquin a parfois ses limites (c'est pour ça qu'il est 4e et pas premier) parce qu'au fond l'exercice pourrait être sans fin et deviendrait presque gratuit...mais c'est écrit par un Dieu, la plume de ce gars-là est absolument sublime. Même si ça n'est jamais la brigade du bonheur ("
Crève-moi les yeux au moins je ne te verrai plus. Crève mes tympans que je n'entende plus tes paroles méprisantes, et même tes mots d'amour, rares, dégoûtants, montés de tes couilles comme autant de crachats de foutre"). Bon là c'est parce que la fille est un peu en colère je suppose que dans la vie elle parle pas pareil.
3
Bon je vais pas écrire autant à chaque ça fatigue. Alors ici donc la curiosité d'abord de découvrir d'où vient le film, et ben il vient d'un excellent livre, paru que cette année chez nous donc zou dans le top. L'inverse quelque part de Jauffret: moins de style (après c'est peut-être la traduction...cela dit c'est bien écrit mais plus épuré et direct) mais une histoire plus dense, autant sur la corde raide que le Araki, développant (forcément) certains personnages, dans un ensemble de chapitres en fonction du narrateur de l'histoire. Soit un collage aussi fort que le résultat à l'écran, une histoire dont les héros sont sûr que leur récit "
ne sera jamais adapté à Hollywood". Ah bah presque hein.
2
Bret et sa autobio bouillonnante et romancée à travers les fantômes de sa propre oeuvre, LE TOUT avec une superbe couverture en relief notons ceci c'est important et j'ai plus envie d'en dire plus. Celui du lot que j'ai lu le plus récemment, il méritera peut-être sa première place sur la longueur. Y'a déjà un topic dessus.
1
Et oui Kiriko est petite mais c'est mon amie. Après le très bon
Blue paru l'année dernière *et dans mon top 2004*,
Everyday reprend la même recette minimaliste mais hypersensible, cette fois la valse hésitation sentimentale d'une jeune fille entre son compagnon qui devient peu à peu son ami et un ex qui redevient peu à peu son amant. L'argument n'a pas de quoi réveiller grand-mère mais c'est d'une finesse et d'une justesse magnifiques, une sorte de douce ivresse sur 200 pages...Et toujours très cinégénique je sais pas si quelqu'un se penchera là-dessus.
Mention bourgeon à
Parfois un peu brouillon mais qui réserve ses très très beaux moments.